lundi 19 février 2018

Abondance de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 13 février au 19 février 2018


Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 19 février 2018

L'ACTUALITE DU JOUR

* * * * NOUVEAU Lundi, 19 février 2018. L'ACTUALITE DU JOUR Au cours de ses expériences, le psychologue Allemand Wolfgang Köhler (1887 - 1967) avait découvert que le chimpanzé Sultan, après plusieurs essais infructueux pour résoudre un problème, semblait subitement capable d’inventer un instrument lui permettant de trouver une solution, mais totalement incapable de transmettre quelque chose de sa découverte dans le futur.

Le philosophe Alexander Rüstow en vient alors à formuler le principe : « Ce qui manque en réalité aux animaux par opposition à l’homme, c’est à proprement parler non pas l’esprit mais la tradition : la tradition comme capacité de transmettre ce qui a été produit par l’esprit et, le conservant de génération en génération, de l’accroître et de l’enrichir. »

Ainsi, les animaux sont incapables de transformer une invention ponctuelle en tradition et donc, sont incapables d’entrer dans ce rapport à la réalité qui crée l’Histoire.

Actuellement, en liturgie, nous inventons beaucoup : chaque célébrant, chaque communauté, chaque paroisse, chaque équipe liturgique... invente “sa” façon de célébrer la liturgie.

Mais que transmettent ces diverses façons ? Quelles traces laissent-elles ? Qu’apportent-elle de génération en génération ? Peuvent-elles s’enrichir si elles ne sont qu’éphémères ? Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que depuis Vatican II, en rejetant le principe de la tradition liturgique, nous finissons par adopter le comportement du chimpanzé de Köhler, mais nous devrions sûrement réfléchir davantage à ce qu’impliquent certaines liturgies paroissiales...

* * * * NOUVEAU Lundi, 19 février 2018. Avec son nouveau grand chancelier, Mgr Vincenzo Paglia, et son nouvel intitulé, “Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille”, les nouveautés se mettent en place.

Le 25 janvier a eu lieu l’inauguration de cette nouvelle chaire. A cette occasion, le Pape François adressé une lettre à Mgr Paglia où il insiste sur le lien qui unit “Gaudium et Spes” à “Amoris laetitia” : « Dans Gaudium et Spes - écrit le Pape - l’Église a su exprimer une compréhension profondément renouvelée de l’évangile de la famille qui, à travers diverses étapes, nous a conduit jusqu’à l’intense saison synodale qui a débouché sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia. »

Autrement dit, “Amoris laetitia” est une apothéose qui permet d’envisager la béatification de... François. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

* * * * Dimanche, 18 février 2018. Message envoyé par un internaute : « J’ai lu les propos de ce prêtre belge, l’abbé Mawet, qui a critiqué le Cardinal Sarah lors de sa visite en Belgique. Que dire, à part que nous avons eu là une fois de plus l'exemple d'un “clerc” - au sens le plus petit du terme -, incarnation de cette Église européenne embourgeoisée, apostate et décadente, qui a encore loupé une bonne occasion de se taire.

Cela confirme l’analyse que j’avais faite dans un précédent message et qui relavait qu’il y a bien deux Églises qui n’ont plus grand chose en commun l’une avec l’autre : une Église confessionnelle, confortablement installée, prête à tous les accommodements et à tous les renoncements pour plaire au monde et se fondre dans le conformisme ambiant. Cette Église-là est celle du confort et de la facilité, de la médiocrité doctrinale, intellectuelle, spirituelle, liturgique ; en son sein, deux ou trois “penseurs” aux idées tordues font la pluie et le beau temps et imposent leur idéologie à une majorité de cerveaux vides et d’esprits endormis. Et puis il y a une Église confessante, priante, ascétique, théocentrique et christocentrique, enracinée dans la Tradition de l'Église : une Église qui confesse la foi.

La première est née de la décomposition du Catholicisme qui a commencé dans les années 1950 et a profité du Concile pour s’affirmer. Heureusement, elle s’achemine inéluctablement vers vers sa disparition. La seconde souffrira mais perdurera, car elle se fonde sur le roc de la Parole de Dieu et non sur l’esprit du monde. »

* * * * Dimanche, 18 février 2018. D’un Jeune internaute : « Je suis de plus en plus frappé par la profonde stupidité de l’idéologie progressiste. Le progressiste est sans cesse à côté de la plaque et en retard d’une guerre : on a aujourd’hui des hauts prélats qui veulent remettre en cause “Humanae vitae” au moment même ou le “dogme” de la pilule s’effondre : il y a quelques mois, une étude avait fait parler d’elle dans les grands médias, montrant que les femmes se montrent de plus en plus méfiantes envers la contraception chimique représentée par la pilule. C’est donc l’un des piliers du féminisme des années 1970 qui commence à se lézarder et c’est ce moment que nos “mitres molles” choisissent pour tenter de rallier l’Église à l’idéologie de la contraception... Une telle stupidité n’a pas de nom ! Je ne serai pas étonné que dans quelques décennies “Humanae vitae” apparaisse comme un texte véritablement prophétique, et pas uniquement pour les Catholiques ! Et de même, c’est alors que l’idéologie progressiste s’essouffle partout que ces mêmes “mitres molles” veulent l’introduire dans la Doctrine Catholique. Pourtant, nous avons sous nos yeux l’exemple de la Suède où le progressisme radical (mariage homosexuel, femmes “simili-prêtres” et “pseudo-Évêques”, libéralisme théologique...) non seulement n’a pas enrayé la sécularisation, mais au contraire a accéléré l’effondrement de l’Église Protestante suédoise...

Et puis, il y a ces incroyables contradictions : le progressiste parle sans cesse “d’Église en marche” mais ne supporte pas les processions ; il parle d’œcuménisme mais détruit le rite romain en supprimant tout ce que nous avions en commun avec les orthodoxes ; il parle du dialogue avec le judaïsme mais il supprime les éléments de la liturgie qui justement rappelaient les origines juives de la Messe ; il s’émerveille devant les cultures traditionnelles de peuples lointains mais ne voit pas que son action provoque la disparition des cultures traditionnelles européennes ; il parle de “tolérance, d’ouverture, d’accueil de l’autre”, mais il persécute sans la moindre charité, souvent sans même les écouter, les Catholiques qui ne veulent pas les suivre dans leur entreprise de démolition ; il veut donner la Communion aux Protestants, aux divorcés-remariés, aux incroyants mais il la refuse à celui ou celle qui veut la recevoir dignement, à genoux et sur la langue comme le prescrivent pourtant toujours les règles liturgiques en vigueur ; il se réclame du Concile mais en trahit l’esprit autant que la lettre dans tous les domaines, et surtout pour ce qui est de la liturgie ; il est anti-papiste avec Benoît XVI mais ultra-papiste avec François ; il pourfend le cléricalisme mais pratique la célébration face au peuple qui, justement, accroît l’importance de la personnalité du célébrant dans le culte ; pire, il invente un nouveau cléricalisme pire que l'ancien : le cléricalisme de tous ces “laics en reponsabilité”, cléricalisés à outrance, qui ne savent rien mais qui envahissent tout et se croient irremplaçables ; et ainsi de suite... »

* * * * Dimanche, 18 février 2018. Les diocèses de France ont lancé leur campagne du denier 2018. Plusieurs lancent un SOS tant les caisses sont vides. Vides ? Mais ne nous avait-on pas promis une Église dynamique, rajeunie, composée de fidèles engagés ? Les proMesses ne sont pas au rendez-vous.

Mais il y a d’autres choses qui ruinent les diocèses : ce sont les salaires versés à des laïcs dont les enseignements et les pratiques sont parfois loin de correspondre à la foi de l’Église ; c’est aussi, dans les paroisses, la présence de prêtres qui, par les liturgies bavardes et décousues qu’ils imposent, font fuir les fidèles ; ce sont aussi ces Évêques qui, ne répondant jamais aux courriers qui leurs sont adressés par leurs diocésains, donnent la désagréable impression que le fidèle Catholique ne commence à exister que lorsqu’il est sollicité pour verser de l’argent dans la caisse de l’Évêché.

Le denier de l’Église est donc devenu un moyen - souvent le seul - que le fidèle peut utiliser pour se faire entendre. A qui la faute ?

* * * * Vendredi, 16 février 2018. Au cours de certaines célébrations liturgiques, on est étonné de voir des fidèles d’un certain âge et d’une certaine culture se comporter comme des gamins passablement simplets. On arrive à leur faire chanter n’importe quoi, à leur faire faire n’importe quoi, à leur faire accepter n’importe quoi... C’est le fruit de l’effet de groupe c’est-à-dire du “conformisme”. Il se produit lorsque le jugement personnel risque d’entrer en conflit avec celui du groupe. Votre jugement personnel vous indique qu’il vaudrait mieux chanter le “Credo” plutôt que “Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie”... Oui mais, l’assemblée dans laquelle vous êtes chante “Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie”, alors vous finissez par susurrer au moins les paroles du refrain. Votre jugement personnel vous indique que, pour vous conformer à la liturgie par laquelle le fidèle est éduqué à la foi et exprime sont respect envers Dieu, vous devriez vous agenouiller au moment de la consécration. Mais, dans l’église où vous êtes, plus personne ne s’agenouille. Alors, pour ne pas afficher un comportement singulier qui pourrait vous faire entrer en conflit avec l’assemblée - et le célébrant -, vous finissez par vous dire qu’il vaut mieux rester debout. Idem pour la Communion...

Plus surprenant, lorsqu’un jugement s’est conformé à celui du groupe, il a tendance à “s’internaliser”, c’est-à-dire à subsister même en l’absence du groupe. C’est ainsi que se fixent pour longtemps des comportements et des jugements erronés.

On voit les dégâts que ça peut faire en liturgie et les difficultés que rencontreront les pasteurs qui voudront rectifier le tir dans telle communauté, dans telle paroisse.

Le principe du “conformisme” a été étudié grâce aux expériences menées par Solomon Asch (1907-1996) et qui visaient à comprendre les effets de la pression d’un groupe social sur les comportements individuels.

L’explication la plus sérieuse permettant de comprendre pourquoi les gens ont tendance à se conformer à l’avis d’un groupe est que cela leur permet d’échapper au jugement du groupe qui les mettrait dans une situation embarrassante. Une question se pose : les gens qui se conforment à l’avis du groupe par peur d’en être exclu ou d’être jugés se forcent-ils à modifier leur jugement ou bien finissent-ils par percevoir réellement la même chose que le groupe ? Autrement dit : la pression d’un groupe parvient-elle à altérer la perception d’un individu ?

En 2005, des chercheurs ont utilisé l’IRM pour observer les mécanismes neurologiques de personnes placées dans les conditions d’une pression sociale. Grâce aux imageries du cerveau, les chercheurs ont alors observé que les participants à l’expérience finissaient par voir effectivement la situation comme tous les membres du groupe la voyaient. Autrement dit, la pression d’un groupe peut altérer la perception que l’individu peut avoir de son environnement et peut le pousser à agir d’une façon qui contredit les valeurs auxquelles il est ordinairement attaché.

En liturgie, le “conformisme” peut avoir deux effets : l’un est positif, l’autre négatif.

Effet positif : la préservation de références sans lesquelles la liturgie se désagrège et finit par devenir une proie pour l’ignorance intellectuelle et spirituelle qui gouverne nos sociétés modernes.

Effet négatif : le façonnage de fidèles résignés qui pensent que l’attachement d’une communauté paroissiale à telle ou telle Messe incongrue oblige à se plier à ce qui constitue à l’évidence une aberration liturgique.

* * * * Vendredi, 16 février 2018. La Communion reçue debout et directement dans la main est-elle le résultat de la restauration liturgique voulue par Vatican II ? Réponse : non !

Cette façon de recevoir la Communion, prélude à la désacralisation de la liturgie et à la banalisation de l’Eucharistie - e été voulue et souvent imposée par des curés et des Évêques.

Voici d’ailleurs les précisions données à ce sujet par la Congrégation pour le Culte divin, en mai 1969, dans l’Instruction “Memoriale Domini” :

« En célébrant le mémorial du Seigneur, l’Église affirme par ce rite sa foi et l’adoration du Christ, présent dans le sacrifice et offert en nourriture à ceux qui participent à la table eucharistique.

C’est pourquoi elle tient beaucoup à ce que l’Eucharistie soit célébrée et qu’on y participe de la façon la plus digne et la plus fructueuse, en gardant dans toute sa pureté la tradition - parvenue jusqu'à nous avec un certain développement - dont les richesses sont passées dans les usages et la vie de l’Église. (....) Mais en même temps, ces dernières années, la participation plus complète à la célébration eucharistique, exprimée par la Communion sacramentelle, a suscité çà et là le désir de revenir à l’ancien usage de déposer le Pain eucharistique dans la main du fidèle, lequel se communie lui-même en le portant à sa bouche.

Dans certains endroits et dans certaines communautés, cette façon de faire est pratiquée, bien que le Saint-Siège n’ait pas encore donné l’autorisation demandée et que parfois cette pratique ait été introduite sans que les fidèles y aient été préparés convenablement.

Il est certes vrai qu'en vertu d’un usage ancien, les fidèles ont pu autrefois recevoir cet aliment divin dans la main et le porter eux-mêmes à la bouche. Il est également vrai que, dans des temps très anciens, ils ont pu emporter le Saint Sacrement avec eux, depuis l’endroit où était célébré le Saint Sacrifice, avant tout pour s’en servir comme viatique dans le cas où ils auraient à affronter la mort pour confesser leur foi.

Cependant, les prescriptions de l’Église et les textes des Pères attestent abondamment le très profond respect et les très grandes précautions qui entouraient la sainte Eucharistie. Ainsi, “que personne... ne mange cette chair s’il ne l’a auparavant adorée” (cf. Augustinus, Enarrationes in Psalmos 98, 9 : PL 37, 1264), et à quiconque la mange est adressé cet avertissement : “... reçois ceci, en veillant à n’en rien perdre” (cf. Cyrillus Hieros., Catecheses Mystagogicæ 5, 21 : PG 33, 1126) : “C’est en effet le Corps du Christ” (cf. Hippolytus, Traditio Apostolica 37 : ed. B. Botte, 1963, p. 84.).

(...) Par la suite, lorsque la vérité et l’efficacité du mystère eucharistique, ainsi que la présence du Christ en lui, ont été plus approfondies, on a mieux ressenti le respect dû à ce Très Saint Sacrement et l’humilité avec laquelle il doit être reçu, et la coutume s’est établie que ce soit le ministre lui-même qui dépose sur la langue du communiant une parcelle de Pain consacré.

Compte tenu de la situation actuelle de l’Église dans le monde entier, cette façon de distribuer la Sainte Communion doit être conservée, non seulement parce qu'elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu’elle exprime le respect des fidèles envers l’Eucharistie.

(...) De plus, cette façon de faire, qui doit déjà être considérée comme traditionnelle, assure plus efficacement que la Sainte Communion soit distribuée avec le respect, le décorum et la dignité qui lui conviennent ; que soit écarté tout danger de profanation des espèces eucharistiques, dans lesquelles, “d’une façon unique, totalement et intégralement le Christ, Dieu et homme, se trouve présent substantiellement et sous un mode permanent” (cf. Sacra Congregatio Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, n. 3a : AAS 59 (1967) 541) ; et qu'enfin soit attentivement respecté le soin que l’Église a toujours recommande à l’égard des fragments de Pain consacré : “Ce que tu as laissé tomber, considère que c’est comme une partie de tes membres qui vient à te manquer” (cf. Cyrillus Hieros., Catecheses Mystagogicæ 5, 21 PG 33, 1126).

Aussi, devant les demandes formulées par un petit nombre de Conférences épiscopales, et certains Évêques à titre individuel, pour que sur leur territoire soit admis l’usage de déposer le Pain consacré dans les mains des fidèles, le Souverain Pontife a-t-il décidé de demander à tous les Évêques de l’Église latine ce qu'ils pensent de l'opportunité d'introduire ce rite. En effet, des changements apportés dans une question si importante [peuvent] comporter des dangers qui, comme on le craint, naîtraient éventuellement de cette nouvelle manière de distribuer la Sainte Communion, c’est-à-dire : un moindre respect pour l’auguste sacrement de l’autel ; une profanation de ce sacrement ; ou une altération de la vraie Doctrine.

[Les réponses obtenues aux questions posées] montrent qu’une forte majorité d’Évêques estiment que rien ne doit être changé à la discipline actuelle et que si on la changeait cela offenserait le sentiment et la sensibilité spirituelle de ces Évêques et de nombreux fidèles.

C’est pourquoi, compte-tenu des remarques et des conseils de ceux que “l’Esprit-Saint a constitués intendants pour gouverner” les Églises (cf. Act. 20, 28), eu égard à la gravité du sujet et à la valeur des arguments invoqués, le Souverain Pontife n’a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de distribuer la Sainte Communion aux fidèles.

Aussi, le Saint-Siège exhorte-t-il vivement les Évêques, les prêtres et les fidèles à respecter attentivement la loi toujours en vigueur et qui se trouve confirmée de nouveau, en prenant en considération tant le jugement émis par la majorité de l’épiscopat Catholique que la forme utilisée actuellement dans la sainte liturgie, et enfin le bien commun de l’Église.

(...) Cette instruction, rédigée par mandat spécial du Souverain Pontife Paul VI, a été approuvée par lui-même, en vertu de son autorité apostolique, le 28 mai 1969, et il a décidé qu’elle soit portée à la connaissance des Évêques par l’intermédiaire des présidents des Conférences épiscopales. »

Le 6 juin suivant, une lettre du Cardinal Gut, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, répondait à la demande présentée par la Conférence épiscopale de France :

« En réponse à la demande présentée par votre Conférence épiscopale sur la permission de distribuer la Communion en déposant l’Hostie dans la main des fidèles, je suis en mesure de vous transmettre la communication suivante :

Tout en rappelant ce qui fait l’objet de l’Instruction ci-jointe, en date du 29 mai 1969, sur le maintien en vigueur de l’usage traditionnel, le Saint-Père a pris en considération les motifs invoqués à l’appui de votre demande et les résultats du vote qui est intervenu à ce sujet. Il accorde que, sur le territoire de Votre Conférence épiscopale, chaque Évêque, selon sa prudence et sa conscience, puisse autoriser dans son diocèse l’introduction du nouveau rite pour distribuer la Communion, à condition que soient évités toute occasion de surprise de la part des fidèles et tout danger d’irrévérence envers l’Eucharistie.

Pour cela, on tiendra compte des normes suivantes :

1. La nouvelle manière de communier ne devra pas être imposée d’une manière qui exclurait l’usage traditionnel. Il importe notamment que chaque fidèle ait la possibilité de recevoir la Communion sur la langue, là où sera concédé légitimement le nouvel usage et lorsque viendront communier en même temps d’autres personnes qui recevront l’Hostie dans la main. (...)

2. Le rite de la Communion donnée dans la main du fidèle ne doit pas être appliqué sans discrétion. En effet, puisqu’il s’agit d’une attitude humaine, elle est liée à la sensibilité et à la préparation de celui qui la prend. Il convient donc de l’introduire graduellement, en commençant par des groupes et des milieux qualifiés et plus préparés. Il est nécessaire surtout de faire précéder cette introduction par une catéchèse adéquate, afin que les fidèles comprennent exactement la signification du geste et accomplissent celui-ci avec le respect dû au Sacrement. (...)

3. (...)

4. Quant à la manière de faire, on pourra suivre les indications de la tradition ancienne, qui mettait en relief la fonction ministérielle du prêtre et du diacre, en faisant déposer l’Hostie par ceux-ci dans la main du communiant. On pourra cependant adopter aussi une manière plus simple, en laissant le fidèle prendre directement l’Hostie dans le vase sacré [voir note ci-dessous].

En tout cas, le fidèle devra consommer l'Hostie avant de retourner à sa place, et l’assistance du ministre sera soulignée par la formule habituelle : “Le Corps du Christ”, à laquelle le fidèle répondra : “Amen”. »

Note : la phrase : “On pourra cependant adopter aussi une manière plus simple, en laissant le fidèle prendre directement l’Hostie dans le vase sacré” a été omise au n. 21 de l’Instruction “De sacra Communione et de cultu mysteria eucharistici extra Missam” (21 juin 1973). Cette pratique a été formellement interdite dans la Présentation générale de l’édition 2002 du Missel romain. L’Instruction “Redemptionis Sacramentum” du 25 mars 2004, précise une nouvelle fois :

« Il faut maintenir l’usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d’éviter que la sainte Hostie, ou quelque fragment, ne tombe à terre. Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes la sainte Hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main. De plus, à ce sujet, il faut faire cesser l’abus suivant : pendant la Messe de leur mariage, il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion. » (cf. nn. 93-94).

Malgré ces instructions précises, dans la quasi totalité des églises de France les bancs de Communion furent arrachés et les fidèles furent contraints de recevoir la Communion debout et dans les mains. Les profanations se multiplièrent et progressivement fut perdu, chez beaucoup, le sens de la Communion eucharistique.

* * * * Jeudi, 15 février 2018. D’un jeune internaute : « Je ne me lasse pas de lire et de relire la fameuse correspondance entre Jacques Maritain et un moine chartreux dans les années 1960. Cinquante ans après, elle n’a pas pris une ride : “ (...) Un ouragan de bêtise et d’abjection d’une puissance extraordinaire et apparemment irrésistible souffle tout autour sur la vaste étendue du monde Catholique et spécialement ecclésiastique. Cette crise me paraît une des plus grave que l’Église ait connue. Elle a à mes yeux un caractère eschatologique et semble annoncer de larges apostasies. [...] Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est un agenouillement délirant et général devant le monde. Tous ces Catholiques, tous ces prêtres en extase devant le monde, poussant dès qu’il s’agit de lui des gémissements d’amour et d’adoration, et répudiant frénétiquement tout ce qui, soit dans l’ordre intellectuel, soit dans l’ordre spirituel, a fait la force de l’Église, c’est vraiment un curieux spectacle, et qui ne s’explique à mon avis que d’une façon freudienne, par une brusque libération collective de misérables libidines longtemps refoulées. »

Quelle lucidité, et ce en pleine tourmente ! Et c’est signé Jacques Maritain, l’un des plus grands penseurs Catholiques du XXe siècle. Il n’y va pas de main morte... »

* * * * Jeudi, 15 février 2018.. Au cours de ses récentes audiences du mercredi, le Pape François a fait une catéchèse sur l’Eucharistie. Quelques extraits :

« Il est fondamental, pour nous chrétiens, de bien comprendre la valeur et la signification de la Messe, pour vivre toujours plus pleinement notre relation avec Dieu...

Un thème central que les Pères conciliaires ont souligné est la formation liturgique des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau...

Nous ne pouvons oublier le grand nombre de chrétiens qui, dans le monde entier, en deux mille ans d’histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie...

L’Eucharistie est un événement merveilleux dans lequel Jésus-Christ, notre vie, se fait présent. Participer à la Messe signifie vivre encore une fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur...

La Messe est prière, elle est même la prière par excellence, la plus élevée, la plus sublime, et dans le même temps la plus “concrète”. En effet, c’est la rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus. C’est une rencontre avec le Seigneur...

Prier, comme tout véritable dialogue, est également savoir demeurer en silence, en silence avec Jésus. Quand nous allons à la Messe, nous arrivons peut-être cinq minutes à l’avance et nous commençons à bavarder avec celui qui est à côté de nous. Mais ce n’est pas le moment de bavarder : c’est le moment du silence pour nous préparer au dialogue. C’est le moment de nous recueillir dans notre cœur pour nous préparer à la rencontre avec Jésus. Le silence est si important ! (...) Nous n’allons pas à un spectacle : nous allons à la rencontre du Seigneur et le silence nous prépare et nous accompagne...

La Messe est le mémorial du mystère pascal du Christ. Elle nous rend participants de sa victoire sur le péché et la mort et donne sa pleine signification à notre vie...

Pour comprendre la valeur de la Messe, nous devons avant tout comprendre la signification biblique du “mémorial”. (…) Ce n’est pas seulement un souvenir, non, c’est davantage : c’est rendre présent ce qui s’est produit il y a vingt siècles...

L’Eucharistie nous conduit toujours au sommet de l’action du salut de Dieu. (…) “Chaque fois que le sacrifice de la croix, par lequel le Christ, notre agneau pascal, a été immolé, est célébré sur l’autel, l’œuvre de notre rédemption s’effectue.” (Cf. Lumen Gentium, 3)...

Participer à la Messe, en particulier le dimanche, signifie entrer dans la victoire du Ressuscité, être éclairés par sa lumière, réchauffés par sa chaleur. A travers la célébration eucharistique, l’Esprit Saint nous rend participants de la vie divine qui est capable de transfigurer tout notre être mortel. Et dans son passage de la mort à la vie, du temps à l’éternité, le Seigneur Jésus nous entraîne nous aussi avec lui pour faire la Pâque. Pendant la Messe, on fait la Pâque. A la Messe, nous sommes avec Jésus, mort et ressuscité, et il nous entraîne vers la vie éternelle. A la Messe, nous nous unissons à lui. Ou plutôt, le Christ vit en nous et nous vivons en lui...

La Messe, c’est cela : entrer dans cette passion, cette mort, cette résurrection et cette ascension de Jésus ; quand nous allons à la Messe, c’est comme si nous allions au calvaire, c'est la même chose...

Quand nous entrons dans une église pour célébrer la Messe, pensons à cela : j’entre au calvaire où Jésus donne sa vie pour moi. Et ainsi, le spectacle disparaît, les bavardages disparaissent.

Pourquoi aller à la Messe le dimanche ? Il ne suffit pas de répondre que c’est un précepte de l’Église ; cela aide à en préserver la valeur, mais cela seul ne suffit pas. Nous, chrétiens, avons besoin de participer à la Messe du dimanche parce que ce n’est qu’avec la grâce de Jésus, avec sa présence vivante en nous et parmi nous que nous pouvons mettre en pratique son commandement et être ainsi ses témoins crédibles... »

* * * * Mercredi, 14 février 2018. Comment est vécu le carême à l’abbaye de Solesmes : cliquer ici.

* * * * Mercredi, 14 février 2018. Le Cardinal Joseph Zen Zekiun, archevêque émérite de Hong Kong, a publié sur son blog, en chinois et en italien, un article pour exprimer son dégoût de la diplomatie du Secrétaire d’Etat du Vatican, le Cardinal Parolin. Ce dernier est accusé de vouloir vendre les Catholiques chinois au régime communiste pour parvenir à un accord à tout prix avec Pékin.

Extrait :

« Nos diplomates ne savent-ils pas que les fidèles de la communauté clandestine formaient, et forment sans doute encore toujours, la majorité ? Que dans plusieurs endroits, ils ont des églises et des Cathédrales ? Qu’en ville, où ils ne peuvent naturellement pas avoir d’églises, ils disent la Messe dans les maisons privées sans être dérangés par les autorités de sécurité publique qui sont pourtant au courant de tout ? Malheureusement, à partir de février 2018, nous pouvons nous attendre à un contrôle beaucoup plus sévère de la part du gouvernement sur les activités de nos frères, notamment parce que le gouvernement sait qu’il a désormais l’accord du Saint-Siège.

Par un geste d’une grossièreté sans nom, [le Vatican] a éliminé sans un mot la Commission pontificale pour l’Église en Chine que le Pape Benoît avait constituée. On a renvoyé la seule voix chinoise compétente au Vatican, l’archevêque Savio, en le nommant Nonce en Grèce. Est-ce là leur façon de “trouver une synthèse de la vérité” ? Est-ce cela “découvrir ensemble le dessein de Dieu” ? Sont-ils bien sûr “d’avoir tout bien considéré” ?"

Source : Sandro Magister.

* * * * Mercredi, 14 février 2018. Selon le Cardinal Robert Sarah, « la foi a chuté, non seulement au niveau du Peuple de Dieu, mais même parmi les responsables d’Église. A Noël, un prêtre, pendant la Messe du dimanche, a dit aux chrétiens : « Aujourd’hui, nous n’allons pas réciter le “Je crois en Dieu”, parce que moi, je n’y crois plus. Nous allons chanter un chant qui va exprimer notre Communion ensemble. » Je pense qu’aujourd’hui, il y a une grande crise de foi, une grande crise aussi de notre relation personnelle à Dieu. Il y a aussi une grande crise sacerdotale. » Et le préfet pour la congrégation pour culte divin d’ajouter : « Il faut célébrer l’Eucharistie avec beaucoup de dignité. Ce n’est pas un rassemblement entre amis, ce n’est pas un repas qu’on prend de manière légère, c’est vraiment Dieu qui se donne à nous, pour qu’Il reste avec nous. Dieu est notre vie, Dieu est notre nourriture, Dieu est tout pour nous. Et il veut manifester cela dans l’Eucharistie. L’Eucharistie doit être quelque chose de tellement sacré, de tellement beau ! Mon dicastère essaie de promouvoir cette beauté de la liturgie. La liturgie n’appartient à personne, elle n’appartient pas à l’Évêque, ni au prêtre, qui ne peut décider de faire ceci ou cela. Il doit suivre ce qu’indiquent les rubriques, ce qu’indique la liturgie, les lois de l’Église. C’est une forme d’obéissance. Il y a peut-être des choses qui me gênent, qui me paraissent dépassées, mais je les fais parce que c’est le Seigneur qui le demande. Nous essayons de faire comprendre que la liturgie est un grand cadeau fait aux chrétiens, qui se doivent de conserver ce qui a toujours été vécu. (...) L’inculturation est possible, mais il faut bien la comprendre. Il ne s’agit pas de mettre de la poudre sur le christianisme, une poudre africaine, une poudre asiatique… L’inculturation, c’est laisser Dieu pénétrer “ma” culture, laisser Dieu pénétrer “ma” vie. Et quand Dieu pénètre ma vie, il ne me laisse pas intact, il me transforme. C’est comme l’incarnation : Dieu a pris notre humanité, non pas pour nous laisser à l’horizontale mais pour nous élever à lui. Saint Irénée a dit : “Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu”. La liturgie, justement, nous fait devenir Dieu, parce que nous Communions avec lui, et c’est pourquoi il est également important de soigner le silence dans la liturgie. Quand on demandait à Romano Guardini : “Par quoi commence vraiment la vie liturgique ?” Il répondait : “Par l’apprentissage du silence”.

Quand on demande au Cardinal son point de vue sur Vatican II, il répond : « Je ne peux que vous répéter ce que Benoît XVI a dit. Il y a deux conciles. D’une part, le vrai concile qui a donné des textes, et d’autre part le concile des médias qui ont commenté les textes du concile ; et les gens ne connaissent que le concile des médias. Et donc, on a négligé d’aller aux textes. Je prends par exemple la liturgie. Aujourd’hui, on applique la liturgie, mais sans aller au texte “Sacrosanctum Concilium”. Par exemple, au numéro 22, au paragraphe 3, il est dit qu’aucun prêtre ne peut ni changer, ni modifier, ni retrancher ce qui est écrit dans les livres sacrés. Mais aujourd’hui, on improvise, on invente des choses, donc on ne peut pas dire qu’on applique le Concile. Je pense que nous avons encore beaucoup à faire pour connaître le Concile. C’est-à-dire aller aux textes, et essayer de les vivre comme si c’étaient des textes révélés, parce que c’est l’Esprit Saint qui était présent durant Ce concile. Dans le domaine de la liturgie, il y a eu beaucoup d’abus. Beaucoup ont cru qu’ils pouvaient inventer de nouvelles liturgies alors qu’il y a une continuité à maintenir. Il n’y a aucune rupture dans l’Église, il y a toujours une continuité. Le Concile a effectivement provoqué une autre vision de la place de l’Église par rapport au monde, mais je pense que si on avait respecté les textes, nous ne vivrions pas ce que nous vivons aujourd’hui. La réforme liturgique voulait que tous ceux qui croient au Christ soient unis en vivant bien la liturgie, et que tous ceux qui ne croient pas au Christ viennent dans l’Église de Dieu. Mais, en vérité, il y en a qui partent de l’Église, et ceux qui ne connaissent pas le Christ ne viennent pas non plus. Il y a des choses qui ont été bien appliquées, mais nous avons appliqué le Concile comme nous l’avons voulu, sans aucune règle. »

Source : Cathobel.

* * * * Mercredi, 14 février 2018. En France, la liturgie romaine se présente aujourd’hui sous deux formes légitimes : la forme “extraordinaire” qui correspond au déroulement rituel mis en place à la suite du concile de Trente, et la forme “ordinaire” qui correspond au déroulement rituel demandé par Vatican II.

On dit que dans certaines paroisses et certains diocèses, ces deux formes existent. Une telle affirmation ne prend pourtant pas en compte la réalité. La forme “extraordinaire”, là où elle est célébrée, se présente de façon similaire quel que soit le célébrant, le lieu ou l’heure de la célébration.

Il n’en va pas de même avec la forme “ordinaire” : celle-ci se présente avec de multiples variantes :

- selon un style convenant en latin et grégorien (rarissime dans les paroisses) ou en français avec des pièces grégoriennes ou encore intégralement en français avec des chants dont les paroles n’ont souvent aucun rapport avec les textes liturgiques du missel ;

- selon un style plus ou moins moderne ;

- selon un style plus ou moins classique ;

- selon un style plus ou moins charismatique ;

- selon un style qui admet les improvisations et les variations, etc.

Quant aux fidèles, quand ils en ont le choix, ils fréquentent les assemblées dont les membres sont attachés à tel style plutôt qu’à tel autre.

Et dans la plupart des cas, ces assemblées se tolèrent les unes les autres tout en s’ignorant.

Dans son motu proprio “Summorum Pontificum” du 7 juillet 2007, le Pape Benoît XVI parle des deux formes du rite romain mais ne prend pas en compte les infinies variantes de la forme “ordinaire”. Or, c’est pourtant à ce niveau-là que se pose le vrai problème : dans la “variabilité” incessante de la forme “ordinaire”.

A ce sujet :

- le Pape S. Jean-Paul II avait rappelé que la diversité des styles liturgiques ne doit pas nuire à l’unité de l’Église (Lettre “Vicesimus quintus annus”, 1988) ;

- le Cardinal Ratzinger avait souhaité qu’il n’y ait dans l’Église qu’une forme du rite romain restauré à la suite de Vatican II, célébrée en latin ou en langue populaire, mais basée entièrement dans la tradition de la forme “extraordinaire” (cf. Lettre au prof. Lothar Barth, 2003) ;

- le Cardinal RiCard, alors qu’il était président de la conférence des Évêques de France, avait souligné qu’ « une Église où chacun construirait sa chapelle à partir de ses goûts personnels, de sa sensibilité, de son choix de liturgie (...) ne saurait être encore l’Église du Christ.” (Assemblée de Lourdes, 2006).

L’avenir de la liturgie romaine est donc ni dans la subsistance de deux formes d’un même rite ni dans la diversité des styles que connaît actuellement la forme “ordinaire”.

La liturgie romaine sera sauvée et trouvera tout son sens lorsque la forme “ordinaire” sera partout et toujours célébrée de la même façon - comme l’est aujourd’hui encore la forme “extraordinaire” - et en veillant à ce les fidèles puissent y retrouver tous les éléments de la forme “extraordinaire” qui n’ont pas été expressément supprimés par Vatican II. Parmi ces éléments, citons l’usage du latin et du chant grégorien, l’orientation de la célébration, la Communion reçue à genoux et sur la langue, l’agenouillement des fidèles au moments prévus par la liturgie, la tenue et le dignité des ministres de l’autel, le silence...

Tout ceci ne s’obtiendra pas tant que des Évêques donneront de mauvais exemples ou s’abstiendront de reprendre les prêtres qui sabotent la liturgie ; tant que les futurs prêtres n’obtiendront pas la solide formation liturgique à laquelle ils ont droit (et qu’ils demandent aujourd’hui plus qu’hier) ; tant que l’on expliquera pas aux fidèles les raisons d’être de tel rite, de telle pratique.

* * * * Mercredi, 14 février 2018. « On ne peut pas bénir une union homosexuelle ! » Une réflexion claire de Mgr Andreas Laun, Évêque auxiliaire de Salzbourg (AU) en réponse au Cardinal Marx, archevêque de Munich(D) et à Mgr Bode, Évêque d’Osnabrück (D) respectivement président et vice-président de la Conférence des Évêques d’Allemagne.

Le Cardinal Marx et Mgr Bode ont pensé qu’ils pouvaient proposer aux couples homosexuels de bénir leur union. Pourquoi pas, diront certains : il semble bien qu’aujourd’hui l’Église soit prête à bénir tout, ou presque… Regardons-y de plus près.

L’Église bénit avant tout des personnes, mais aussi des actions et des objets. A propos des bénédictions Catholiques, le Père jésuite Eckhard Bieger écrit ceci sur internet : « Pour les fidèles Catholiques, tout peut être béni, pas seulement les lieux liturgiques, les calices, et les fidèles à la fin de chaque Messe ou de chaque office. La bénédiction ne se limite pas aux chapelets ou aux médailles religieuses : on peut bénir aussi les voitures, les ateliers de fabrication, les animaux, les herbes aromatiques ou médicinales et bien d’autres choses encore. Certaines bénédictions sont réservées aux prêtres ou aux diacres, surtout lorsqu’il s’agit d’objets du culte comme les calices ou les ornements liturgiques. Mais les parents peuvent bénir leurs enfants. Les fidèles peuvent emporter de l’eau bénite chez eux et en asperger les membres de leur famille, et aussi leurs étables et leur bétail pour les bénir. La procession de la Fête-Dieu est en quelque sorte une bénédiction des maisons et des parvis. Il existe même un livre liturgique dédié aux formules de bénédictions, le “Livre des Bénédictions,” contenant des rituels pour 99 occasions différentes ».

Mais qu’attendons-nous d’une bénédiction ? Quelles espérances sont liées à un tel geste ? Pour les voitures par exemple, il s’agit d’attirer la protection du ciel sur ceux qui les conduisent ; on y ajoute souvent une médaille de St Christophe, saint patron des automobilistes. La prière pour demander la protection contre la grêle, la foudre et la sècheresse peut s’accompagner d’une bénédiction du temps, que le prêtre donne à la fin de la Messe à l’aide de sa croix personnelle. Bénir, signifie toujours prier pour que quelque chose grandisse, s’épanouisse, pour que d’une action ou d’un projet surgisse quelque chose de bon. La bénédiction vient de Dieu, elle s’exprime sous la forme d’une demande, et elle se réalise en imposant aux personnes, aux objets, aux bâtiments, le signe de la croix, de l’eau bénite et de l’encens.

Insistons encore sur la variété des situations appelant une bénédiction : un nouvel atelier, un nouvel appartement, une ambulance ou une voiture de pompiers, un instrument de musique ou un équipement d’alpiniste… Et sur le fait que non seulement le prêtre peut bénir, mais aussi que toute personne peut le faire, en particulier les parents qui désirent intercéder pour la protection divine de leurs enfants. J’ajoute ici une petite histoire personnelle qui m’a beaucoup marqué : après avoir écouté une belle méditation donnée par un ami rabbin sur le sens du Sabbat, j’ai demandé à cet ami qu’il me bénisse. Il le fit volontiers, et je rentrai chez moi. Peu de temps après, le rabbin m’appela au téléphone : il avait oublié de demander à son tour une bénédiction ! La prière n’est pas soumise à des impératifs d’espace : prier pour quelqu’un et le bénir peut tout aussi bien se faire par téléphone. C’est ainsi que je pus faire parvenir ma bénédiction à mon ami juif à distance, et la réitérer plus tard lors d’une visite à Jérusalem. Cet échange de bénédictions me comble encore aujourd’hui.

Mais revenons à la question du Cardinal Marx, relayée par de nombreux prêtres : peut-on bénir une union homosexuelle ? La réponse est clairement non. On peut invoquer la bénédiction de Dieu pour un pécheur, oui, mais pas pour le péché. On ne peut pas bénir un bordel, un camp de concentration ou encore des armes qui ne seraient pas strictement réservées à la chasse ou à la légitime défense ; on ne peut pas bénir la mafia, les organisations militant pour l’avortement ou diffusant des idéologies opposées à la foi, des groupes se référant à un discours antisémite ou à diverses pensées racistes.

En considérant tous ces exemples, il devient clair qu’on ne peut pas bénir l’union entre deux hommes homosexuels ou deux femmes lesbiennes. On peut certes bénir deux hommes ou deux femmes, et cela se fait évidemment lors de chaque Messe à laquelle assistent ces personnes. Comme pour tous les autres fidèles pécheurs, cette bénédiction s’adresse aux personnes, pas à leurs actes : l’Église espère qu’ainsi, sous l’influence de la grâce divine, elles puissent trouver un chemin de conversion.

Ce qui vient d’être exposé est simple et facile à comprendre : depuis l’annonce des deux Évêques, un grand nombre de chrétiens Catholiques ont repris cette explication de façon très claire et convaincante : pensons à Mgr Ludwig Schick en Allemagne, à Mgr Charles Chaput aux Etats-Unis, aux théologiens de langue allemande Hubert Windisch et Markus Büning. Et il y en certainement beaucoup d’autres que je ne connais pas.

Cher Cardinal Marx, cher Mgr Bode, il n’y a qu’une réponse Catholique à votre question, c’est : Non. Et votre revendication de traitement « au cas par cas » n’a absolument aucune valeur, aucune force argumentative. Qu’aurait dit Jean-Baptiste si, au moment de prendre la femme de son frère, Hérode s’était excusé en se revendiquant d’un « cas particulier » ?

L’idée de bénir une attitude fautive relève de ce qu’Isaïe décrivait de façon tout à fait remarquable en disant : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, qui changent l’amertume en douceur et la douceur en amertume ! » N’est-ce pas ce que font le Cardinal Marx et tous ceux qui pensent comme lui ? Allez donc coller sur un bocal de cornichons aigres une étiquette disant “Miel” : cela restera des cornichons aigres ! Même un Évêque ne saurait changer cela par une bénédiction. Et le Pape lui-même ne le pourrait pas, sans exiger une révolution culturelle et sans expliquer ce qu’il entendrait par une telle décision. Il ne suffit pas de déclarer : « Je me permets de dire que… » ; lorsqu’on dit quelque chose de soi-même on peut certes avoir raison, mais on peut aussi se tromper et perdre la face.

Mais ces dérapages semblent aujourd’hui faire école. Encore récemment, lors d’une communication faite à l’Université Pontificale Grégorienne, le théologien italien Maurizio Chiodi a affirmé que dans “certains cas”, la contraception était non seulement autorisée mais même recommandée !

A-t-on déjà vu au cours de l’histoire de l’Église une telle situation où deux Papes, que l’Église a déclaré bienheureux pour l’un, et saint pour l’autre très rapidement après leur mort, soient contredits de façon aussi radicale et ouverte (y compris par le Pape François - n.d.l.r.) ? Isaïe dit très clairement que des personnes se permettant de telles actions s’attirent la colère divine.

On ne peut que souhaiter au Cardinal Marx, à Mgr Bode et au Professeur Chiodi, de trouver malgré tout le sommeil. Il n’est pas sûr que leur conscience les y autorise.

Leurs insomnies seraient cependant pour tous une bonne nouvelle : un espoir d’entamer un chemin de conversion.

Source : Kathnet (Trad. MH/Pro Liturgia)

* * * * Mardi, 13 février 2018. Alors qu’elle devrait être discrète et au service de l’Église, la bureaucratie ecclésiale finit toujours par prendre trop de place et à se référer principalement à elle-même, exactement comme les bureaucraties mondaines.

La bureaucratie ecclésiale, qu’elle soit diocésaine, interparoissiale ou paroissiale, ne fait souvent que parler d’elle-même, renvoyant à tous ses actes, dossier, feuillets, projets, plans... Ainsi, les bureaucrates finissent-ils par ne plus voir l’Église et sa liturgie qu’en référence à leur propre image.

Les membres de la bureaucratie ecclésiale, tout occupés qu’ils sont à imaginer des projets pastoraux qui ne produisent rien, oublient généralement qu’on ne vient pas à l’Église pour y trouver des idées et des concepts : le fait de pouvoir se mettre en relation intime avec Dieu ne se produit pas par le biais d’idées “sur” la foi ou “sur” la liturgie.

Les nombreux débat lancés ces derniers temps par les bureaucrates - synodes, rencontres, échanges, débats... - ne sont rien de plus que l’arrivée au grand jour d’une rivière souterraine présente dans le monde Catholique depuis des décennies. Les eaux troubles et tumultueuses de cette rivière finissent par saper la Doctrine, c’est-à-dire ruiner les enseignements salvateurs de l’Église.

Depuis Vatican II, des bureaucrates se sont appliqués à présenter l’Église comme un problème plutôt que comme la solution pour assurer le salut des hommes. Ce changement de perspective est assez comparable à ce qui s'est passé en philosophie avec la critique de la raison pure de Kant. La philosophie kantienne a enseigné que l’homme n’est pas capable de connaître le monde dans sa réalité intime, puisque la raison est incapable d’atteindre le noumène, la chose en soi, le véritable noyau de ce qui existe, de qui est intelligible. La raison n’avait donc plus qu’à se replier sur elle-même pour ne parler que d’elle-même pour finir par se concevoir comme un problème.

Aujourd’hui, les bureaucrates qui sont dans l’Église sont comme les héritier de la philosophie de Kant : ils se considèrent comme incapable de la connaître et de définir la Doctrine de la foi et, par conséquent, renoncent à enseigner et à convertir : leur seul souci est d’interpréter puis d’adapter sans arrêt.

Or si la Doctrine devient objet d’interprétations multiples et incessantes, alors surgissent dans l’Église des tours de Babel où se réunissent ceux qui produisent des pages et des pages de documents qui ne produisent rien dans la mesure où personne ne ne les lit, ne les comprend, ne les applique.

C’est ainsi que de très nombreux bureaucrates - ou “clérocrates” - n’ont plus qu’une solution : se réfugier dans l’univers fictif qu’ils sur le papier. Leurs célébrations liturgiques, leurs catéchèses, leurs conceptions de l’Église... n’existent plus que dans leur imagination et n’ont que des valeurs subjectives.

Chesterton disait de l’Église qu’elle est « le lieu où toutes les vérités se donnent rendez-vous ». Aujourd’hui, il pourrait dire qu’elle est devenue « le lieu où toutes les opinions se donnent rendez-vous ». Dans un tel endroit, une âme profondément sacerdotale, comme le fut celle du Saint Curé d’Ars, ne peut que se sentir mal à l’aise.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, tant de prêtres sont fatigués, découragés, incapables d’entraîner les fidèles à leur suite.

* * * * Mardi, 13 février 2018. Selon le Cardinal Marc Ouellet, le Pape émérite Benoît XVI continue de travailler sur des questions théologiques qui pourraient faire l’objet de publications posthumes.

« Je pense - ajoute le Cardinal - que sous la plume de Benoît XVI, il pourrait y avoir quelques surprises (...) car on peut imaginer que l’ancien souverain pontife a pu être surpris par certaines orientations de l’actuel pontificat ».

* * * * Mardi, 13 février 2018. Alors qu’en Chine le Pape François souhaite évincer les Évêques fidèles à Rome et donner une plus grande place ceux qui sont nommés par le gouvernement communiste de Pékin, on apprend que ce même gouvernement a sommé les parents Catholiques de ne plus amener leurs enfants à l’église, sous peine de provoquer la fermeture des édifices religieux où l’on contreviendrait à cette règle.

Dans certaines provinces, les autorités locales ont déjà demandé aux prêtres d’afficher sur les portes des églises des avis allant dans ce sens.

Telle est la “liberté religieuse” en Chine qui fait aujourd’hui l’admiration de François et suscite l’enthousiasme de Mgr Sorondo.

* * * * Mardi, 13 février 2018. Le 7 février dernier, le Cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le Culte divin, à été invité à l’église Notre-Dame de Stockel (Bruxelles) pour y présenter son ouvrage “Dieu ou rien”.

Cette rencontre avec le Cardinal guinéen a poussé l’abbé Philippe Mawet, responsable de l’Unité pastorale de Stockel-au-Bois, a dit regretter de ne pas voir les questions d’Église et de société abordées par le Cardinal Sarah avec plus de justesse et de bienveillance. Quoi de plus normal pour un petit clérocrate belge vivant dans son confort que de faire la leçon à un Cardinal qui a vécu dans un pays à majorité musulmane et à connu le régime dictatorial de Sékou Touré ?

Puis le P. Mawet s’en prend au titre du livre du Cardinal Sarah : “Dieu ou rien”. Selon l’abbé, « Ce titre est aux antipodes de l’Evangile ; cette façon de présenter la foi chrétienne me semble peu respectueuse (et même totalement irrespectueuse) pour tous nos frères et sœurs en humanité qui ne partagent pas notre foi. » Et d’ajouter qu’ « il y a là l’affirmation d’un totalitarisme divin que je ne peux admettre ni, encore moins, annoncer ».

Question au P. Mawet : pourquoi restez-vous dans l’Église Catholique puisque vous ne croyez plus à sa mission et que vous vous y sentez si mal et que votre vision du christianisme rejette le Credo qui vous dites (normalement) aux Messes dominicales ?

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