dimanche 4 février 2018

Abondance de nouvelles quotidiennes
Pro Liturgia — du 30 janvier au 4 février 2018


Lu chez Pro Liturgia sous l'onglet ACTUALITÉS du 4 février 2018

L'ACTUALITE DU JOUR

* * * * NOUVEAU Dimanche, 4 février 2018. « Imaginez que vous alliez voir une pièce de théâtre. La lumière de la salle baisse d’intensité ; le silence se fait ; le brigadier fait entendre les trois coups traditionnels ; le rideau se lève... Vous voici dans l’ambiance. Sauf qu’au lieu d’entendre et de voir les acteurs donner la scène 1 du premier acte, arrive un machiniste qui dévoile au public comment il a réalisé les décors et quelle sera l’intrigue de la pièce.

Soudain, tout le charme du théâtre est rompu : votre esprit qui était déjà en train de s’évader pour vous permettre d’être emporté par l’œuvre théâtrale est contraint à un retour sur terre aussi brutal que pénible pour écouter des explications qui vous donnent envie de vous lever et de quitter la salle.

Soudain, la pièce que vous vous réjouissiez de voir perd son intérêt.

Je ressens la même impression lorsque, à la messe, après le chant d’entrée qui accompagne l’arrivée des ministres de l’autel et le signe de croix qui ouvre la célébration, le célébrant prononce un “mot d’accueil”. J’ai à chaque fois le désagréable sentiment que le cursus liturgique est rompu : on a droit à une sorte d’arrêt sur image permettant d’insérer un commentaire sans intérêt qui prend fin lorsqu’on entend : « Mais auparavant, reconnaissons que nous sommes pécheurs... » Ouf ! La liturgie va pouvoir reprendre son cours normal.

Ces “mots d’accueil” - qui ne sont d'ailleurs pas prévus par la liturgie - me font toujours penser à ces vieilles voitures qui, en raison de problèmes d’allumage, ont des ratés à chaque démarrage. »

* * * * NOUVEAU Dimanche, 4 février 2018. Y aurait-il un début de commencement de petits changements dans l’air ?

Un premier correspondant nous apprend que dans la revue “Caecilia” du diocèse de Strasbourg, on trouve de plus en plus d’articles expliquant les raisons de suivre fidèlement les rites liturgiques transmis par l’Église. Une idée qui a toujours été défendue par le Pape Benoît XVI : « La liturgie possède de par sa nature une variété de registres de communication qui lui permettent de parvenir à intégrer tout l’être humain. La simplicité des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l’ordre et dans les moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel d’ajouts inopportuns. L’attention et l’obéissance à la structure propre du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de l’Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d’accueillir, avec une docile gratitude, ce don ineffable. » (Exhortation “Sacramentum Caritatis”)

Un second correspondant nous informe que la semaine dernière, à Paris, le T.R. Abbé du Barroux a donné une conférence aux Bernardins devant 110 séminaristes.

* * * * Vendredi, 2 février 2018. Chandeleur : pour écouter les pièces grégoriennes de la fête de la Présentation du Seigneur au Temple et de la purification de la Vierge Marie, cliquer ici.

Quand on sait combien Benoît XVI est un homme d’intériorité, on n’est pas étonné d’apprendre que cette fête de la douceur et de l’humilité est l’une de celles qu’il préfère. Voici d'ailleurs ce qu'il disait à son propos :

La fête de la Présentation de Jésus au Temple, célébrée aujourd'hui, quarante jours après sa naissance, nous présente un moment particulier de la vie de la Sainte Famille : conformément à la loi de Moïse, le petit Jésus est amené par Marie et Joseph au temple de Jérusalem pour être offert au Seigneur (cf. Lc 2, 22). Syméon et Anne, inspirés par Dieu, reconnaissent dans cet Enfant le Messie tant attendu et ils prophétisent à son sujet. Nous sommes en présence d'un mystère, à la fois simple et solennel, dans lequel la sainte Église célèbre le Christ, le Consacré du Père, premier-né de la nouvelle humanité.

La suggestive procession des cierges au début de notre célébration nous a fait revivre la majestueuse entrée, chantée dans le Psaume responsorial, de Celui qui est "le roi de gloire", "le vaillant des combats" (Ps 23, 7.8). Mais qui est le Dieu vaillant qui entre dans le temple ? C'est un Enfant ; c'est l'Enfant Jésus, dans les bras de sa mère, la Vierge Marie. La Sainte Famille accomplit ce que prescrivait la Loi : la purification de la mère, l'offrande du premier-né à Dieu et son rachat à travers un sacrifice.

(...) Les paroles qui, au cours de cette rencontre, viennent aux lèvres du vieux Syméon - "mes yeux ont vu ton salut" (Lc 2, 30) - trouve un écho dans l'âme de la prophétesse Anne. Ces personnes justes et pieuses, baignées par la lumière du Christ, peuvent contempler dans l'Enfant Jésus "la consolation d'Israël" (Lc 2, 25). Leur attente se transforme ainsi en lumière qui éclaire l'histoire. Syméon est porteur d'une antique espérance et l'Esprit du Seigneur parle à son coeur : c'est pourquoi il peut contempler celui que de nombreux prophètes et rois avaient désiré voir, le Christ, la lumière qui illumine les nations. Dans cet Enfant, il reconnaît le Sauveur, mais il pressent dans l'Esprit qu'autour de Lui se jouera le destin de l'humanité, et qu'il devra souffrir beaucoup à cause de ceux qui le rejetteront ; il proclame son identité et sa mission de Messie avec les paroles qui forment l'un des hymnes de l'Église naissante, d'où se dégage toute la joie communautaire et eschatologique de l'attente salvifique réalisée. L'enthousiasme est si grand que vivre et mourir sont la même chose, et la "lumière" et la "gloire" deviennent une révélation universelle. Anne est une "prophétesse", une femme sage et pieuse qui interprète le sens profond des événements historiques et du message de Dieu qu'ils recèlent. C'est pourquoi elle peut "louer Dieu" et parler "de l'Enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem" (Lc 2, 38). Le long veuvage consacré au culte dans le temple, la fidélité aux jeûnes hebdomadaires, la participation à l'attente de ceux qui aspiraient au salut d'Israël se concluent dans la rencontre avec l'Enfant Jésus. (...) Chers frères et soeurs, comme des cierges allumés, faites rayonner toujours et en tout lieu l'amour du Christ, lumière du monde. Que la Très Sainte Vierge Marie, la Femme consacrée, vous aide à vivre pleinement votre vocation et mission spéciales dans l'Église pour le salut du monde.

* * * * Vendredi, 2 février 2018. Pourquoi, lors des messes, est-il nécessaire de retrouver et de respecter les normes liturgiques précisées dans le Missel romain ? La réponse est très simple : parce les normes liturgiques donnent aux célébrations eucharistiques une cohérence et une beauté qui, ensemble, forment et expriment la parfaite cohérence de notre foi Catholique.

* * * * Vendredi, 2 février 2018. En Chine, deux Évêques Catholiques reconnus par Rome ont été invités par le Pape François à démissionner en faveur des Évêques désignés par l’Etat communiste. L’ancien archevêque de Hong Kong, le Cardinal Joseph Zen Ze-kiun, a accusé le Vatican de « vendre » l’Église Catholique en Chine.

Le secrétaire d’Etat du Vatican, Mgr Parolin, a immédiatement riposté en appelant à la stricte obéissance au Pape, « même si tout ne semble pas immédiatement compréhensible ».

Il est vrai qu’avec François, champion tous azimuts de l'écoute, de l'accueil, de la synodalité et du dialogue, il y a de moins en moins de choses claires et compréhensibles dans l’Église.

* * * * Vendredi, 2 février 2018. Selon le journal “Le Monde”, on envisage à Berlin la construction d’un bâtiment abritant une église, une mosquée et une synagogue, afin que puisse y être adoré le Dieu unique commun au trois religions monothéistes.

Dieu unique commun ? Allons donc ! Comment croire qu’un seul et même Dieu puisse donner aux uns et aux autres des enseignements radicalement différents et parfois même opposés ?

Un gamin de 7 ans serait capable de comprendre la supercherie qui se cache sous le projet berlinois.

* * * * Vendredi, 2 février 2018. Le diocèse (concordataire) de Strasbourg connaît lui aussi la crise. C’est ce que constate Mgr Grallet dans un article paru ce 2 février dans le journal “L’Alsace” : entre 2007 et 2016, le nombre de baptêmes a regressé de 23, 38%, celui des premières communions de 33,61%. Les mariages ont chuté de 34,85%...

L’archevêque de Strasbourg annonce qu’éfin d’évaluer le nombre des “messalisants” - des personnes participant régulièrement à la messe dominicale - un comptage va être opéré, les 11 et 18 mars, à l’entrée de toutes les églises alsaciennes.

Peut-être devrait-on s’interroger sur les raisons qui poussent de nombreux Catholiques à ne plus aller à la messe le dimanche ? Liturgies désacralisées ? Agitées ? Truffées de verbiage et de chansons ineptes ? Omniprésence d’animateurs/trices venant parasiter les célébrations ?

Les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI avaient leurs idées là-dessus et à “Pro Liturgia”, les messages que nous recevons sont autant de réponses à ces questions.

* * * * Jeudi, 1er février 2018. « Mon âme, bénis Yahweh. Et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! » (Ps. 103, 1)

Une des composantes de la spiritualité chrétienne se trouve dans l’insistance avec laquelle l’Église parle de la “beauté objective” c’est-à-dire en lien étroit avec les concepts de bien et de vérité : le bien, le beau et le vrai vont ensemble, doivent aller ensemble.

Dans son Motu proprio “Tra le sollecitudini”, de 1903, le Pape S. Pie X avait souligné que l’une des marques de la musique pouvant trouver sa place dans la liturgie était la beauté. L’expression latine employée par le Pape pour expliquer ce qu’il fallait entendre par “beauté” était “bonitatum formarum” qu’on traduit généralement par l’ “excellence des formes”. Cette expression, qu’il faut comprendre à la lumière de la scholastique classique, signifie qu’il existe une beauté objective : la musique et le chant liturgiques traduisent cette beauté par le fait qu’ils unissent les différentes composantes de la liturgie pour en exprimer sa sainteté constitutive, le “sacrum” dit S. Jean-Paul II dans sa Lettre “Dominicae Cenae”.

Posons alors la question : d’où vient la beauté objective de la liturgie ? La réponse semble couler de source : elle a ses racines dans la sacralité du culte chrétien.

Apparaît alors une autre question : qu’est-ce qui fait que quelque chose est sacré ?

Dans la Bible, les mots employés pour signifier ce qui est sacré ou saint - “qodesh” en hébreu, “hagios” en grec - ont en commun de désigner ce qui est “mis à part”, ce qui est “réservé”. Dans le livre du Deutéronome, on voit que le peuple d’Israel a été choisi par Dieu et “mis à part” afin d’être pour Lui un peuple qui lui appartienne en propre.

Le peuple d’Israel devient un peuple saint dès lors qu’il a bénéficié d’une relation privilégiée avec Dieu : une relation intime et plus immédiate que celles que peuvent connaître les sociétés païennes. Mis à part, Israel obéit à une loi qui n’a pas été élaborée par des hommes mais a été révélée par Dieu Lui-même. En conséquence, ce peuple se distingue des autres peuples de la terre : il a été “mis à part” afin de participer au projet divin et c’est en ce sens qu’il peut être qualifié de “saint”, de “sacré”.

Dans le Nouveau Testament, les disciples du Christ sont souvent qualifiés d’ “élus”, ce qui signifie bien que, comme le peuple d’Israël, il ont été “choisis par Dieu”. S’ils répondent librement à Dieu et lui donnent leur assentiment, c’est uniquement parce que préalablement, ils ont été appelés par Dieu à la sainteté. Ainsi, l’Ecriture Sainte nous enseigne-t-elle que la notion de “mise à part” et la notion de “sainteté” sont étroitement liées entre elles.

Des lieux, des objets, des évènements peuvent être saints. S’il est vrai que nous entretenons une relation avec Dieu à l’aide de tous les espects de notre existence, il est aussi vrai que Dieu, en tant que Créateur, maintient l’existence de toute chose créée pour l’orienter vers l’accomplissement de son plan. Par conséquent, si dans notre quotidien nous oublions le plan divin et nous ne veillons pas à tout orienter en fonction de notre sanctification et de notre salut, le démon, lui, ne perdra aucune occasion pour détourner le sacré de son but véritable et en faire une pierre d’achoppement.

Nous avons donc, en tant que membres du peuple élu, le devoir de rendre honneur et gloire à Dieu, de donner à Dieu ce qui lui est dû (cf. prières de l’offertoire). Le faire constitue la vertu de la religion fondée la vertu de justice (cf. Préfaces : “Il est juste et bon...”). La vertu de religion implique que le devoir de rendre à Dieu ce qui Lui est dû se fasse dans un lieu, à un moment et d’une manière qui soient considérés comme “séparés”, comme radicalement supérieur et plus saint que ce que nous voyons et faisons dans notre vie au jour le jour.

Le sacré doit clairement apparaître comme un repère immobile autour duquel nous organisons le reste de nos vies : il nous ouvre à la transcendance, à l’éternité en Dieu. Si nous évacuons le sacré de nos vies et de nos célébrations liturgiques, alors nous inévitablement tendance à sacraliser ce qui nous paraît plus important que Dieu : la nation, la politique, du Duce ou le Führer, l’argent, le sport, le statut social... Nous deviendrons esclaves du futile, de l’immédiat, de l’hédonisme.

Dans la foulée immédiate du concile Vatican II, il y a eu une tentative de vulgarisation de la messe afin, disait-on, de rendre la messe plus accessible et intelligible au peuple. Or, avec le recul, on voit que toutes ces tentatives ont échoué et ont abouti à la perte de tout sens du sacré et de la transcendance au cours des célébrations liturgiques paroissiales. Au final, les spécialistes de la “pastorale liturgique” ont obtenu l’exact contraire de ce qu’ils entendaient faire : la vulgarisation de la liturgie par le biais d’un remplacement des marques du sacré par de l’activisme et du bruit aura fini par dissuader les fidèles d'aller à la messe.

La façon de (mal)traiter la liturgie depuis Vatican II a abouti partout à des échecs : aujourd’hui, personne ne peut plus nier que la façon dont la plupart des membres du clergé s’emploie à mettre la liturgie en oeuvre a conduit à généraliser des célébrations paroissiales d’où est absent le sens de la transcendance allant de pair avec la sainteté et la beauté.

* * * * Jeudi, 1er février 2018. Aux yeux d’une majorité d’Évêques diocésains, la liturgie demeure “la” question qu’il ne faut surtout pas soulever, même si les églises continuent à se vider.

Pourquoi cette stratégie d’évitement ?

Simplement parce que la majorité des pasteurs diocésains sont devenus totalement incapables de s’immerger dans ce qui fait l’essence même de la liturgie et sont persuadés que leurs façons de la célébrer sont irréprochables. Nombre de pasteurs, en effet, n’abordent la liturgie qu’à l’aide du langage, des habitudes, des modes de pensée qui sont du monde alors que pour bien la comprendre et correctement la célébrer, il faudrait qu’ils comprennent que, par nature, la liturgie, elle, est hors de ce monde.

Il y a donc un profond fossé qui sépare la façon d’être des clercs au cours des célébrations et la façon dont la liturgie doit être comprise et mise en oeuvre : les clercs ne semblent plus vouloir autre chose que des liturgies qui correspondent à leurs aspirations, à leurs projets pastoraux, à leurs raisonnements qui, à quelques rares exceptions près, sont incapables de conduire plus haut qu’une taupinière. Dans de telles conditions, vouloir les erreurs qui se sont introduites dans la liturgie depuis Vatican II - vouloir une “réforme de la réforme”, comme disait Benoît XVI - est hors de question : dans les paroisses, au cours des rassemblement diocésains, il est entendu qu’il faut laisser aux célébrations eucharistiques leurs allures de “pique-nique qui attire les gens” ; il faut laisser la liturgie glisser dans toutes les aberrations nées de l’abandon du sens du sacré et conduisant à la perte du sens de l’Eucharistie.

Ouvrir les yeux sur le problème et le danger des messes affadies et abêtissantes qu’on trouve un peu partout va forcément contre les idéologies des pasteurs diocésains en admiration devant un monde qui n’attend rien d’eux dans la mesure où ils ne proposent rien d’autre que ce que le monde possède déjà.

Voilà pourquoi toute tentative de restauration de la liturgie sera nécessairement contestée par des gens qui hurleront au “retour au passé” alors qu’ils ne saisissent plus rien de la liturgie, n’ont aucune formation, mais font partie de puissantes “équipes” dans lesquelles il est strictement interdit de poser les vraies questions comme, par exemple, celles qui concernent l’orientation de la célébration, l’usage “normal” du latin et du chant grégorien, la dignité, le respect du missel romain, la pondération et l’effacement des ministres de l’autel.

* * * * Jeudi, 1er février 2018. On doit au Pape Benoît XVI l’expression “réforme de la réforme” de la liturgie. Qu’entendait-il par là ? Voulait-il dire qu’il fallait songer à réformer la liturgie réformée à la suite de Vatican II ?

Non. Par “réforme de la réforme”, Benoît XVI voulait dire qu’il fallait réformer, changer, améliorer les façons de mettre en œuvre la liturgie restaurée à la suite du Concile. Car, d’une façon générale, les actuelles mises en œuvre de la liturgie sont, dans nos paroisses, non conformes à ce que la Constitution conciliaire sur la Liturgie a voulu et enseigné : la majorité des messes paroissiales n’ont plus aucun rapport avec la foi de l’Église. Elles ne sont plus que l’expression de sentiments collectifs greffés sur des chants, des prières et des rites - là où ils existent encore - dont personne ne fait attention au sens, dont personne, pas même les célébrants, ne comprennent le sens.

Le “réforme de la réforme” souhaitée par Benoît visait donc à corriger certaines pratiques afin que le sens véritable de la liturgie, en tant qu’action homogène de l’Église apparaisse à nouveau, soit de nouveau comme palpable.

* * * * Jeudi, 1er février 2018. Dès avant Vatican II, dans une très large mesure, les fidèles, et plus encore les clercs, avaient perdu le sens profond de la liturgie. Les rites n’étaient que des habitudes à suivre docilement pour donner aux célébrations une impression de cohérence. Le Concile a été me grand révélateur de cette réalité qui trouvait sa place dans un contexte d’affaiblissement de toute autorité. Il était donc logique que ce dont le sens était perdu finisse par s’effondrer. La liturgie devait donc, selon beaucoup, être reconstruite sur les bases du nouvel marquant l’esprit du Catholicisme romain : non plus la référence à Dieu, mais à l’homme se construisant une religion adaptable, variable, évolutive, faite d'habitudes non contraignantes.

* * * * Mercredi, 31 janvier 2018. Celui qui a dit au début de son pontificat : « Qui suis-je pour juger ? » intervient à présent directement dans les différents dicastères avec un autoritarisme qui ne cesse d’inquiéter. A en croire des spécialistes du droit canonique, les décisions du Pape sont prises sans la moindre consultation et touchent des questions qu’il maîtrise mal. Actuellement, c'est l'encyclique “Humanae Vitae” du Bx Paul VI qui est en train d'être démontée pièce par pièce... Le reste (le mariage des prêtres, l'ordination diaconale des femmes, l'officialisation de liturgies dites “évolutives”) suivra en temps opportun.

L’Église bergoglienne nous réserve encore de nombreuses (mauvaises) surprises.

* * * * Mardi, 30 janvier 2018. D’un jeune internaute : « La vidéo suivante (cliquer ici) corrobore à merveille les analyses faites depuis des années par “Pro Liturgia” au sujet de cette génération de clercs qui a tout ruiné dans l’Église parce qu'elle vivait mal le sacerdoce.

En écoutant ces prêtres en civil qui parlent de “secteurs” (terme sordide qui fait penser au lexique de la guerre moderne, avec mines et barbelés ; aujourd’hui on dit aussi “zone” ce qui est tout autant affreux) en lieu et place de “paroisse”, ou qui parlent d’ “Église autre”, on sent bien qu’il y a chez ces gens d’abord et avant tout un désir de fuir un sacerdoce traditionnel qu’ils ne comprennent pas et qu’ils n’aiment pas.

Au fond, ces prêtres ne savent pas trop ce qu’ils veulent - ils ne l’expriment qu’en des termes vagues, pourvu que ce soit “autre” - mais savent très bien ce qu’ils ne veulent plus : le sacerdoce, son ascèse, ses exigences.

Donc, toute cette génération est dans une logique malsaine : une logique de fuite, une logique négative, que ces clercs cachent sous une écorce niaise, faussement positive, “ouverte”. C’est pour cela, par exemple, que cette génération a prêché à hue et à dia un œcuménisme débridé et pétri de contradictions : on veut se rapprocher des Orthodoxes mais, au fond, les orthodoxes, la spiritualité orthodoxe imprégnée de sacré, de transcendance, de tradition, on s’en moque. On veut se rapprocher des Luthériens mais sans se défaire des prérogatives du vieux cléricalisme. Ainsi, ce qui compte pour ces prêtres, c’est de s’éloigner de la tradition latine et romaine, parce que cette identité les fatigue, elle les étouffe, ils n’en veulent plus. D’une certaine manière, je les comprends : si j’avais été jeune à leur époque, j’aurais peut-être rêvé comme eux et réagi de la même manière.

Ce que je comprends moins, c’est que cinquante ans après, ce clergé continue de marcher dans la même voie alors que les temps ont changé et qu’il devient de plus en plus évident que cette voie nous mène droit dans le mur. »

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