mardi 5 décembre 2017

Le Magistère Authentique est Vérité,
pas une marque de commerce



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 5 décembre 2017

Alors que le nouveau livre explosif sur le Pape François, The Dictator Pope, [ Le Pape dictateur ], apparaît comme un best-seller dans les deux éditions Anglaise et Italienne, l'Église est confrontée à un abus dictatorial étonnant du Magistère lui-même par François et ce que certains ont appelé son « cercle magique » d'ultra-Progressistes triés sur le volet.

Dans la chronique d'hier, j'ai noté que François a publié dans les Acta Apostolicae Sedis (AAS), son approbation des directives pour la mise en œuvre d'Amoris Laetitia par les Évêques de Buenos Aires ( avec les directives elles-mêmes ), accompagné d'un rescrit papal élevant l’ancienne lettre « privée » au statut de lettre apostolique et déclarant qu'elle fait partie du « Magistère Authentique ».

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Ce mouvement est une tentative flagrante d'arrêter toute critique d’Amoris Laetitia ( y compris la « Correction formelle » imminente des Cardinaux Burke et Brandmüller ) en dissimulant la lettre et les directives dans le langage du Canon 752 du Code de Droit Canonique de 1984 qui ( citant Vatican II ) déclare :

« Ce n'est pas vraiment un assentiment de foi, mais néanmoins une soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté qu'il faut accorder à une doctrine que le Pontife Suprême ou le Collège des Évêques énonce en matière de foi ou de moeurs, même s'ils n'ont pas l'intention de la proclamer par un acte décisif ; les fidèles veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette doctrine ».

Le stratagème ne peut pas réussir. La nouveauté de François ne peut pas faire partie du « Magistère Authentique » parce qu'elle transgresse la limitation divine fondamentale à l'autorité Doctrinale du Pape telle qu'énoncée par le premier Concile du Vatican :

« Car le Saint-Esprit a été promis aux Successeurs de Pierre non pour qu'ils puissent, par sa révélation, faire connaître une nouvelle Doctrine, mais que, par Son aide, ils puissent religieusement garder et exposer fidèlement la Révélation ou le Dépôt de la Foi transmise par les Apôtres ».

François est ici en train d'affirmer qu’il annonce une nouvelle Doctrine, renversant l'enseignement de son prédécesseur en accord avec toute la Tradition. Comme l'a déclaré la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sous Jean-Paul II en 1998, l'Absolution et l'admission à la Sainte Communion des adultères publics dans des « seconds mariages », sans engagement de cesser les relations sexuelles adultérines, « est intrinsèquement impossible » et « La conscience de l'individu est liée à cette norme sans exception ». C'est parce que c'est une norme « sur laquelle l'Église n'a aucune autorité discrétionnaire. La nature indissoluble du mariage... remonte au Christ Lui-Même et est ainsi identifiée comme une norme de la Loi Divine », et l'admission des adultères publics à la Sainte Communion violerait cette norme morale Divine.

Pourtant, le Pape François prétend introduire des exceptions à une norme enracinée dans la Loi Divine pour la première fois en deux mille ans, et il le fait au moyen d'un non-sens moral patent. Rappelons la section pertinente des lignes directrices de Buenos Aires :

« Quand les circonstances concrètes de la vie d’un couple le permettent, en particulier quand les deux personnes sont Chrétiennes et témoignent d’un parcours de foi, il est possible de leur proposer de s’engager à vivre dans l’abstinence... »

« En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option mentionnée peut ne pas être, de fait, réalisable. Toutefois, un parcours de discernement est également possible. Si l’on parvient à reconnaître que, dans un cas concret, il existe des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité (cf. n. 301-302), en particulier quand une personne estime qu’elle commettrait une nouvelle faute qui pourrait nuire aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux Sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie (cf. notes 336 et 351) ».

Tout d'abord, la norme morale sans exception exigeant l’abstinence pour ceux qui participent à des « seconds mariages » n'est pas une simple proposition, mais un commandement imposé par Dieu : Tu ne commettras pas d'adultère. L'adultère n'est jamais permis en aucune circonstance, et ceux qui prétendent divorcer de leur conjoint et en épouser un autre sont, comme Notre-Seigneur Lui-Même l'a déclaré, adultères sans exception.

Deuxièmement, on ne peut pas dire que des « circonstances plus complexes » rendent l'obéissance « non viable » à la Loi Divine. Cette affirmation n'est rien d'autre qu'une éthique de situation que l'Église ne peut accepter.

Troisièmement, « des circonstances plus complexes » est une phrase vide capable de tout sens que l'on veut lui donner. Qu'est-ce qui constitue une situation « complexe » par opposition à une situation « simple » ? Et qui détermine cela ? Le Magistère Authentique ne peut imposer une notion aussi vague comme principe moral.

Quatrièmement, le « parcours du discernement » est un simple slogan tout aussi insignifiant que « des circonstances plus complexes ». Le discernement par qui ? Un prêtre, un Évêque, l'adultère lui-même ? Discernement de quoi, exactement ? Une phrase mal définie, capable d'innombrables interprétations, ne peut être un principe moral contraignant.

En somme, le « Magistère Authentique » représente la vérité du Christ et ce que l'Église a toujours enseigné en son nom et par son autorité. Ce n'est pas une marque de commerce que le Pape François puisse accoler avec allégresse à ses nouveautés absurdes afin de les déclarer au-delà de la critique ou de la discussion.

Jamais, dans toute l'histoire de l'Église, aucun Pape n'a osé abuser du Magistère de cette manière. Il y a eu d'autres tyrans papaux dans l'histoire de l'Église, mais jamais un Pape n'a tenté de tyranniser la Doctrine Catholique elle-même en exigeant une soumission universelle à ses propres idées errantes.

Que Notre-Dame de Fatima intervienne bientôt pour sauver l'Église du désastre stupéfiant de ce pontificat.

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