vendredi 7 juillet 2017

Jésus n'édulcore pas Ses enseignements



Par : Eric Sammons
Contributeur chez One Peter Five

Le 6 juillet 2017
SOURCE : One Peter Five


Note de l'éditeur : ce qui suit est une adaptation du livre « The Old Evangelization » récemment publié par auteur Eric Sammons sur notre site, publié par Catholic Answers Press.

Un jour, quand j'étais directeur diocésain d'évangélisation, je rencontrais un pasteur et une partie de son personnel au sujet du lancement des efforts dans leur évangélisation paroissiale. Le pasteur avait un désir sincère de ramener les gens dans l'Église et il déplorait le grand nombre qui avait abandonné la Foi au cours des dernières décennies. Mais au cours de notre discussion, il a blâmé à plusieurs reprises l'Église elle-même pour cet exode massif, insistant que l'évangélisation devrait principalement consister à présenter des excuses aux Catholiques mécontents.

Au début, j’ai pensé qu’il voulait présenter des excuses pour les scandales d'abus sexuels du clergé et, naturellement, j’étais d'accord avec lui à ce sujet. Après tout, je savais que même les moindres maux commis par des prêtres peuvent chasser les gens de l'Église. C’est seulement après un peu plus de discussion que je me suis rendu compte qu’il voulait présenter des excuses non seulement pour les péchés des dirigeants de l'Église, mais pour quelques-uns des enseignements de l'Église, en particulier les plus à contrecourants culturels comme ceux qui interdisent la contraception, l'avortement et le divorce.

La dureté de cœur

Malheureusement, l’attitude de ce pasteur est répandue chez les Catholiques — à la fois chez les laïcs et chez les clercs — dont beaucoup trop d'entre eux minimisent l'importance ou même nient certains enseignements de l'Église pour garder les bancs d'église remplis ; ils veulent alléger ce qu'ils voient comme un fardeau impossible.

Les choses étaient semblables dans le temps du Christ. Bien que de nos jours le mot Pharisien soit utilisé pour caractériser un « homme de droite » dur, les Pharisiens du temps du Christ, préconisaient en fait des lois relâchées concernant le divorce et le remariage. Dans Matthieu 19, nous les voyons défier Jésus sur cette question à la recherche des moyens de le faire trébucher. Conformément à la loi de Moïse, il était permis à un homme de répudier sa femme (Deutéronome 24:1-4). Mais Jésus annule et remplace cette loi en retournant à l'époque de la Création : « N'avez-vous pas lu ce que déclare l'Écriture ? « Au commencement, le Créateur les fit homme et femme », puis il dit : C'est pourquoi, l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront un seul être » (Matthieu 19:4-6). Quant à la permission de Moïse pour le divorce, il explique : « Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes parce que vous avez le coeur dur. Mais au commencement, il n'en était pas ainsi. Je vous le déclare : si un homme renvoie sa femme, alors qu'elle n'a pas été infidèle, et en épouse une autre, il commet un adultère » (Matthieu 19:8-9).

Il est important de se rappeler que lorsque les Pharisiens mettent au défi le Christ, et ils le faisaient alors le plus publiquement que possible, dans l'espoir de le discréditer. Alors, quand ils lui ont demandé au sujet du divorce, ils l'ont fait face probablement à une foule, y compris les Juifs qui étaient eux-mêmes divorcés. Pourtant, le Christ n'a pas hésité à faire respecter la loi stricte du mariage et a clairement indiqué que de se remarier après un divorce, c’est de l’« adultère » (Matthieu 19:9). Un tel « enseignement dur » était sûrement difficile pour certains dans la foule à entendre et sans doute que Jésus a perdu des disciples en insistant sur cela.

Alors, comme Jésus n'a pas ramolli ses enseignements sur le divorce et le remariage en son temps, nous ne le devrions pas non plus en notre temps. Nous avons déjà vu comment l'acceptation moderne du divorce a conduit à des souffrances généralisées, en particulier de la part des femmes et des enfants. Ainsi, le fait d’obéir aux « enseignements » difficiles de Jésus peut être douloureux parfois, leur obéir est nécessaire pour prévenir des douleurs encore plus grandes.

Faire des disciples

La logique derrière le fait d’éviter les « enseignements difficiles » pendant qu’on évangélise est simple :

  • Nous voulons évangéliser et amener les gens dans l'Église.

  • Les « durs enseignements » vont chasser les gens de l'Église.

  • Nous devons donc les réduire au minimum et ne pas tenir compte ou même rejeter ces « durs enseignements ».

En surface, cette logique est impeccable. En réalité, elle mène à l'Église Épiscopale. Aucune dénomination n’a fait plus pour adoucir ses enseignements et se rendre socialement acceptable que les Épiscopaliens. Comment cela s’est passé pour eux ? Selon le Rapport Annuel de l'Église Épiscopale, en 1965 il y avait 3,615,000 baptisés Épiscopaliens. Chaque année qui suit montre un déclin et, en 2014, il y avait seulement 1,956,042 membres baptisés, soit une baisse de 46 pour cent. La conclusion est inévitable : rendre ses enseignements plus attractifs conduit à un exode massif.

Peut-être de façon contre-intuitive alors, le résultat d'éviter les « durs enseignements » du Christ n’occasionnent pas des troupeaux de personnes à venir au travers des portes de l'église, mais le contraire. Après tout, pourquoi quelqu'un ferait le sacrifice de se lever tôt le dimanche et passer une heure assis dans un banc d'église pour entendre un message qu’il peut entendre 24/7 des grands médias ? Si une église dit — soit explicitement ou soit implicitement —que les vœux du mariage peuvent être rompus, qu’est-ce qui distingue cette église de tout le monde ? Pourquoi prendre la peine de l'écouter ?

Cela ne veut pas dire que de proclamer les « durs enseignements » hardiment se traduira par un nombre important de conversions et de bancs remplis. Après tout, ils sont appelés « durs » ces enseignements parce qu'ils sont difficiles. Beaucoup de gens vont les trouver trop durs et les rejeter, et rejeter le messager qui les prêche. Mais quel est l'objectif de l'évangélisation ? Juste de remplir des bancs d'église ? Non, le véritable objectif est de faire des disciples. Dans ses dernières Paroles à ses Apôtres, le Christ a dit : « Allez donc auprès des gens de toutes les nations et faites d'eux mes disciples ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé ». (mat. 28 : 19-20). Remarquez ces paroles soigneusement car elles sont les ordres de marche de chaque évangéliste Catholique :

  • Faire des disciples. Nous ne cherchons pas à amener les gens à se joindre à un club ; nous les invitons à prendre un engagement radical qui changera leurs vies de manière spectaculaire. C’est ce qui fait que l’évangélisation est fondamentalement différente de l'évangélisation de toute campagne d'adhésion ou de tout programme de marketing.

  • Les baptisant. Devenir disciple signifie entrer dans l'Église et vivre une vie sacramentelle qui implique certaines interdictions. Par exemple, on ne peut pas recevoir d'autres Sacrements tant qu’on n’est pas baptisé, on ne peut pas recevoir la Communion si nous ne sommes pas en état de grâce et on ne peut pas se marier s'il y a des obstacles au mariage. Pour vivre une vie sacramentelle, ça nécessite alors d’adhérer à des règles strictes.

  • Enseignez-leur à pratiquer tout ce que Je vous ai commandé. Notez que Jésus a dit « tout ». Aucun des enseignements du Christ sont superflus ; en aucun cas, nous le voyons permettre à ses disciples de choisir ou de trier parmi les enseignements qu’ils suivront. Il sait que nous trouverons notre véritable accomplissement que si nous nous soumettons à tout ce qu’Il demande de nous.

Ce que le Catholicisme enseigne est beaucoup plus profond, beaucoup plus significatif et beaucoup plus joyeux que ce que le monde fait. Oui, ça demande souvent plus de nous, mais ça produit plus de fruits et des meilleurs. En minant les enseignements de l’Église pour les rendre plus comme dans le monde, nous rendons paradoxalement l'Église moins attrayante, pas plus. Quand j’ai d'abord examiné le Catholicisme, un ami Catholique l’a comparé un délicieux repas à sept services : ça a tout pour ravir le palais et votre faim. Tout ce qui est moindre est un pauvre substitut — plus comme la restauration rapide ou « fast food ». Comme évangélisateurs Catholiques alors, nous devrions toujours suivre l'exemple du Christ et proclamer tous ses enseignements — même les durs —avec joie et confiance, sachant qu'ils sont le chemin au bonheur éternel.

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