lundi 17 juillet 2017

Et puis ils sont trois
Maintenant quoi ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 17 juillet 2017

Avec la mort soudaine du Cardinal Joachim Meisner, les quatre « Cardinaux des dubia » sont devenus trois, sans qu'aucun d'entre eux ait pris des mesures pour corriger les erreurs d'Amoris Laetitia qui se répandent dans toute l'Église dans une fracture sans précédent et vraiment apocalyptique d’une discipline Eucharistique universelle, bimillénaire, enracinée dans la vérité révélée sur l'indissolubilité du mariage et la sainteté infinie du Saint Sacrement.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Compte tenu de l'âge des trois autres (Cardinal Brandmüller, 88, Cardinal Caffarra, 79 et Cardinal Burke, 69), une diminution supplémentaire de leur nombre à court terme est une possibilité réelle. On se demande si tous vont simplement passer de cette terre sans avoir jamais émis la « correction formelle » promise. Quelle était alors l'intervention publique originelle, demandant des réponses aux cinq dubia, qui ont été reçus par le Pape Bergoglio avec un silence radio pendant une bonne partie de l'année (comme si nous ne connaissions déjà pas les réponses) ? Et quel était le but de demander publiquement une audience avec le Pape quand, comme les Cardinaux survivants le savent sûrement, il n'a pas l'intention de jamais se permettre d'être confronté à ses erreurs mais plutôt l'intention de promouvoir des clins d'œil, des hochements de tête, des déclarations privées et des rendez-vous stratégiques à l'épiscopat et au Collège des Cardinaux ?

Pendant ce temps, Benoît XVI, le seul « Pape émérite » dans l'histoire de l'Église — une nouveauté qu'il a lui-même inventée — a ajouté à ce qu'il faut appeler la dimension grotesque de cette situation inégalée. Dans une lettre lue aux funérailles du Cardinal Meisner, il déclare :

« Nous savons que ça a été difficile pour un pasteur et un meneur d’âmes tel que lui d’abandonner son bureau précisément au moment où l’Eglise a un besoin urgent de pasteurs capables de s’opposer à la dictature de l’esprit du temps et pleinement déterminés à vivre et à penser selon la foi. Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est que dans la dernière période de sa vie, il avait appris à laisser faire les choses et à vivre toujours plus avec la certitude profonde que le Seigneur n’abandonne pas son Église, même si parfois la barque est presque sur le point de chavirer ».

Considérons l'énorme implication de ce bref texte :

  • Benoît XVI a abandonné son poste même s'il savait que la Barque de Pierre était « sur le point de chavirer ».

  • Benoît XVI loue Meisner comme l'un des « bergers convaincants qui a pu résister à la dictature de l'esprit du temps » sachant très bien que Meisner et les trois autres Cardinaux des dubia ont confronté pas moins que le Berger Universel avec des erreurs morales ayant des conséquences catastrophiques, représentant précisément une reddition à la dictature de l'esprit du temps, à propos desquelles erreurs Benoît XVI ne dira rien.

  • Benoît XVI déclare que « le Seigneur n'abandonne pas son Église » au moment même où le comportement de l'actuel occupant de la Chaire de Pierre donne lieu à la peur que l'Église soit abandonnée par le Seigneur si c’était possible. Il écrit comme si nous n'avions pas de Pape dont la gouvernance est la source de cette peur.

  • Benoît XVI loue Meisner parce qu'il a « appris à laisser aller » et présume que le Christ protégera l'Église même si les Cardinaux et les autres membres de la hiérarchie ne font rien pour s'acquitter de leurs devoirs en tant que défenseurs de la Foi contre un Pape clairement voué à imposer des « réformes » qu’aucun Pape avant lui n'aurait osé même envisager. Est-ce que Meisner, avec qui Benedict a parlé peu de temps avant sa mort, a abandonné toute intention de chercher la fameuse « correction formelle » ?

Dans le même ordre d'idées, le mois dernier, Benoît a prononcé cette remarque énigmatique lors d'une visite à sa résidence du Vatican du Pape Bergoglio et des cinq nouveaux Cardinaux nouveaux et convenablement dociles qu'il a ajoutés à son corps croissant de troupes réformistes de choc : « Le Seigneur gagne à la fin ». C'est une remarque très étrange à faire à un groupe de Cardinaux nouvellement créés. Benoît suggère — il est difficile d'éviter l'implication — que le Seigneur les vaincra eux et le Pape qui les a créés ?

À cette occasion, en passant, le « Pape Émérite » qui a abdiqué la Chaire de Pierre parce qu'il ne pouvait pas continuer à exercer les fonctions de la papauté, a parlé avec les nouveaux Cardinaux sans effort et couramment dans leurs diverses langues maternelles. Il a ensuite administré une bénédiction conjointement avec le Pape Bergoglio, prononçant les paroles de la bénédiction pendant que Bergoglio est resté silencieux, renforçant ainsi l'impression qu'il y a maintenant deux Papes qui s’élèvent au-dessus des Cardinaux et qui peuvent leur accorder une bénédiction apostolique.

Cette situation devient de plus en plus étrange. Elle serait fascinante d'un point de vue purement historique. Mais du point de vue de Fatima, c'est le déroulement d'une prophétie terrifiante pour notre époque. Les fidèles se demandent « Maintenant, quoi ? » alors qu’ils attendent la réponse dramatique que le Ciel assurera.

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