lundi 17 juillet 2017

Critique du syllabus anti-Américain
dans le journal du Vatican

Voir ce syllabus ici
In God They Don't Trust
En Dieu, ils ne font pas confiance



Par : Maureen Mullarkey, vu du banc d'église
Le 17 juillet 2017
SOURCE : Rorate Caeli




Ma réponse initiale — spontanée et irréfléchie— à la bordée d’injures de Civiltà Cattolica contre les conservateurs Américains était un soulagement. Presque une sorte d’allégresse. L'empereur a jeté ses Vêtements Neufs par terre dans une crise de colère ; ses courtisans se penchent pour ramasser ce qui n'est pas là. La pantomime est complètement à jeu ouvert. Ici, heureusement, c’est un spécimen dépourvu de stérilité intellectuelle trop évident pour en faire un vernis cosmétique.


Illustration de Munro Scott Orr (1874-1955)

La tirade Spadaro-Figueroa est aussi méchante qu’elle est ignorante. En tant que personnes de confiance de François, la paire fait comprendre le dégoût incompréhensible de leur patron pour l'Amérique — son histoire, sa politique et son Christianisme. Ils nous ont donné un exposé accidentel dépourvu de réflexion critique et sans oreille pour son propre chant. À partir d’un article empreint d’un dédain Européen de longue date pour le caractère et les manières Américaines, l'invective suggère un cas paralysant d'anxiété de statut vis-à-vis l'élite intellectuelle mondiale dont elle peine à s’attirer les bonnes grâces.

Nos auteurs se ruent hors de la porte de départ en grognant un soupçon sur « In God We Trust ». La première phrase frémit d'implication : « Cette expression est imprimée sur les billets de banque des États-Unis d'Amérique. » (Indice : ces remarques sont du même genre de fourbi que les slogans de Bergoglio : « l'économie qui tue ».) Le slogan représente « une fusion problématique entre la religion, l'État, la Foi et la politique, les valeurs religieuses et l'économie ».

À l’appui de ce lever de rideau qui a été choisi, il y a le déni post-moderne de l'existence de la réalité objective. Les déclarations du passé ne sont pas solides. La vérité sur elles, comme celles de n'importe quel texte, n'est pas fixée ni déterminée par les besoins idéologiques actuels.

C’est que « In God We Trust » représente le caractère d'une nation agonisante en pleine Guerre Civile. D'abord marqué sur la pièce de deux cents en 1864, il n'y a rien de problématique à ce sujet. Après la guerre qui a commencé en 1861, une campagne a permis de reconnaître Dieu dans le petit changement de vie quotidienne qui s’est passe de main à main. La devise est originaire d'une prière non-confessionnelle — en partie talisman — contre la dissolution. En remplaçant la déesse de la liberté, les mots étaient destinés à signaler aux générations futures que nous n'étions pas une nation païenne. Selon les paroles d'un suppliant envers le Secrétaire du Trésor, Salmon Chase : « De mon cœur, j'ai ressenti notre honte nationale en désavouant Dieu comme n’étant pas la moindre de nos catastrophes nationales actuelles ».



Pourquoi un pontificat contemporain n’appuierait-il pas ce sentiment?

« In God We Trust » ne fut pas gravé sur les billets papier jusqu'au milieu du vingtième siècle. Ce fut déclaré la devise nationale des États-Unis en 1956, au sommet de la lutte mondiale mortelle de la civilisation Chrétienne contre le Communisme, elle reste sur notre monnaie comme un rappel quotidien de ne pas donner confiance aux princes. Cette mise en garde est sous la peau des rajahs du Vatican. Leur irritation nue rappelle le désarroi de Dickens lors de sa visite en Amérique dans les années 1840. Le grand critique social, la tribune du peuple pour ainsi dire, était affligé que la classe marchande Américaine — à peine de simples commerçants — négligeait souvent de retirer leurs chapeaux devant plus grands qu’eux.

La fusion entre religion et l’État, la Foi et la politique ? Toute conversation de fusion doit reconnaître la synthèse à couper le souffle, réalisée dans notre vie, entre la Gauche athée et la religion radicale / libérale. Le décret de censure de Spadaro & Co. projette les prétentions et les ambitions du pontificat actuel envers les Chrétiens Américains conservateurs. Ce Vatican en a jusqu’au cou avec sa politique du changement climatique, la migration de masse, l'apaisement Islamique et les images comme outil de propagande. Bergoglio, qui s’est ordonné lui-même comme un géopolitique — et loué ici comme en étant un — trempe jusqu’au coude dans une politique sournoise et traître d’animation des classes. Que fut Laudato Sì, adressé à toute la planète, sauf une synthèse mégalo-maniaque d’un langage religieux établi et d’une domination étatiste radicale ? La projection est le mouvement le plus caractéristique du narcissique.

Dans un style postmoderne de fin, les savants flagorneurs du Vatican mettent à l’envers l'insistance catéchistique traditionnelle sur le mal objectif en marmonnant sombrement à propos de visions Manichéennes. Ils frappent les Présidents Bush et Trump pour avoir appelé le mal par son nom. Où est cette délicate considération papale badigeonnée aux voyous de Castro ? Ils déplorent le « lien Américain entre le capital et les bénéfices et les ventes d'armes », une idée fixe Bergoglienne. Les hommes de François citent la même petite chanson comme s'il s'agissait d'un outil d'analyse accepté plutôt que d'un slogan facile visant à faire taire les préoccupations prudentielles concernant la souveraineté nationale, le bien-être civique et la règle de droit.

Nonobstant Derrida [ philosophe Français qui a développé la théorie de la déconstruction ], il y a vraiment un fond à l'abîme de déconstruction. Nos grands prêtres de diffamation l'ont frappé dans leur équation de George W. Bush avec ISIS. Les deux, voyez-vous, partagent une théo-politique basée sur « un certain culte d'une apocalypse ». Félicitations à Oussama ben Laden pour avoir eu l'esprit d'appeler Bush un « grand croisé ».

Le point le plus laid dans le Syllabus lunatique des Erreurs Américaines de Spadaro & Co. est son mépris pour les « groupes religieux composés principalement de blancs du Sud Américain profond ». Ça vous sonne des cloches ? Il s'agit de l’improvisation à propos de ceux qui « se cramponnent de façon acharnée » et sur les « déplorables » mais plus franchement raciste. Une insinuation appropriée aux stands académiques de bas savoir comme l’Evergreen State College est grotesque dans l'organe de la maison du Pape. Ça met en évidence ce qui se passe sous la sympathie racolée de François pour les opprimés. Il n’est concerné seulement pour les pauvres et les opprimés que si les intérêts sont utiles à la Gauche. Et la Gauche trouve utile de voir une peau blanche comme un signe de défaut moral.

Comme Humpty Dumpty, les esprits postmodernes croient que les mots peuvent signifier. . . n’importe quoi. En conséquence, cet essai en sociologie fait effondrer l'évangélisation dans le fondamentalisme. D'autres sont bien mieux placés pour corriger la caricature virulente de l'évangélisation de cet article que moi. Pourtant, personne ne peut manquer la contribution remarquable de l'hostilité du Vatican : le Pentecôtisme et l'Évangélisme gagnent rapidement du terrain en Amérique latine. Laissons les intellectuels amateurs se moquer de l'évangile de la prospérité et de la popularité de Norman Vincent Peale d’il y a soixante ans. À la fin, les histoires d'Horatio Alger et l'éthique du travail Protestant offrent aux pauvres en tant qu’individus des alternatives à l'emprisonnement collectif dans la catégorie mystique chérie de François, Le Pauvre.

François, nous dit-on, livre un « contre-récit » au « récit de la peur » Américain. C'est la langue de l'université de gauche, non de l'Église. L'Église parle de vérité et de fausseté. Malgré les contraintes liées à l'expression claire, l'aspiration à la vérité est sa confiance sacrée. Les narrations, en revanche, sont des dispositifs rhétoriques, des éléments de fiction. Paul nous dit que nous voyons, mais à travers un verre, sombrement. Pourtant, nous travaillons à percer l'obscurité, non pas pour concevoir des scripts adaptés au moment.

La valeur de cette diatribe dans Civiltà Cattolica représente à quel point dangereux est l’entrée du terrier dans lequel François nous a pris. Un pontificat intellectuellement dégradé est incapable de lucidité morale ou théologique. Comme l'a noté Pascal Bruckner il y a plus d'une décennie : « En Europe, l'anti-Américanisme est un véritable passeport pour la notoriété ». Et ce pontificat désire être remarqué sur les termes propres de la modernité.

Que Dieu nous aide.

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