jeudi 19 janvier 2017

Qu'en est-il vraiment du Saint-Esprit
Une belle réflexion




* * * * NOUVEAU Jeudi, 19 janvier 2017. Comme on le constate, on parle souvent de l’action de l’Esprit-Saint dès lors qu’il s’agit d’introduire des nouveautés dans l’Eglise. L’Esprit-Saint serait donc celui qui ouvre de nouvelles voies. Et ceux qui s’interdisent de s’y aventurer seraient comme les docteurs de la Loi de l’Ancien Testament qui - selon “Amoris laetitia” font passer les règlements avant la charité. Ce serait des “rétrogrades”, des “retardataires”, des “peureux”... que le Pape François ne se prive jamais de critiquer.

Il y a cependant une difficulté : comment discerner le rôle véritable de l’Esprit dans l’Eglise ? Comment ne pas être méfiant face à quelqu’un qui, pour donner une légitimité à ses décisions, annonce qu’elles sont le fruit de l’Esprit-Saint toujours à l’œuvre dans l’Eglise ?

En vertu des enseignements du Seigneur, l’Eglise a toujours considéré et proclamé que l’Esprit Saint est la troisième Personne de la Trinité : elle procède du Père par le Fils et s’insère dans la vie de l’Eglise par les sacrements. On ne peut donc parler correctement de l’Esprit-Saint que si on lui garde sa place dans la Trinité et non si on le considère comme une Personne autonome.

Si le recours à l’Esprit Saint est courant dans la piété pentecôtiste ou charismatique (très développée en Amérique du sud), il reste par contre très discret dans la piété catholique. Dans la liturgie, lieu théologique par excellence, il existe très peu de prières adressées directement à l’Esprit Saint : les oraisons sont adressées au Père ou au Fils mais jamais directement à l’Esprit-Saint seul. Les rares prières adressées au Saint-Esprit au cours de la messe sont celles qui présentent un caractère d’épiclèse, c'est-à-dire qui font appel à la puissance de Dieu.

Voilà pourquoi se couvrir de l’autorité de l’Esprit-Saint pour légitimer tel choix pastoral ou telle nouveauté, présente toujours un grand danger : celui de “diviniser” toute innovation cléricale.

Pour éviter de tomber dans cette erreur, l’Eglise a toujours situé les manifestations de l’Esprit-Saint en amont de l’expérience chrétienne, pour authentifier une vie catholique normale, et non pas en aval comme pour justifier un projet personnel ou un choix subjectif.

Vouloir “utiliser” le Saint-Esprit pour justifier une pastorale qui ne serait pas en parfaite syntonie avec la doctrine est le fait d'une théologie faible ou erronée.

SOURCE : PRO LITURGIA sous l'onglet ACTUALITÉS en date du 19 janvier 2017

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