jeudi 21 janvier 2016

Il faut être pour le changement

même si on ne sait pas c'est lequel !
Le Pape en est choqué



Le Pape François fait monter les enjeux pour les Catholiques
qui ne veulent pas accepter le « changement »


EDITORIAL de John-Henry Westen
SOURCE : Life Site News

ROME, le 20 Janvier 2016 (LSN) - Comme s’il prépare l'Église pour un changement à venir, le Pape François a significativement fait monter les enjeux pour ceux inquiets de la possibilité qu’il ait de nouvelles innovations en magasin pour l'Église. Un résumé de Radio Vatican de son homélie le 18 janvier se lit comme suit : « Les chrétiens bloqués au “On a toujours fait comme ça” ont un coeur fermé aux surprises de l’Esprit Saint et n’arriveront jamais à la plénitude de la vérité parce qu’ils sont idolâtres et rebelles ».

Le Pape n'a pas précisé de quel changement particulier dans l'Église auquel il faisait allusion. Cependant, il y a beaucoup de spéculation avec son Exhortation post-Synodale prévue dans quelques mois. En celle-ci, il devrait statuer sur la question de la communion pour les Catholiques divorcés remariés et sur la proposition d’octroyer de l’autorité doctrinale aux conférences épiscopales. Certains observateurs pensent que le Pape peut toucher également à la question de l'homosexualité et du langage, en particulier, la nécessité supposée de mettre moins l'accent sur la nature pécheresse du comportement sexuel et plus sur la notion de non-discrimination et d'acceptation des personnes avec une orientation homosexuelle.

Même si plusieurs Cardinaux ont dit que ces changements ne sont pas possibles dans l'Église et iraient à l'encontre de la foi, le Pape François a sciemment laissé la discussion ouverte sur ces questions — tant et si bien que les Catholiques, même ceux qui suivent de près la situation, ne savent pas de quelle manière l'Exhortation Apostolique en décidera sur ces questions ou si le Pape va les laisser volontairement ambiguës.

En référence à ces changements, le Pape François a toujours répété la maxime Catholique que la Doctrine ne changera pas, mais que les disciplines le pourraient. Mais divers Cardinaux ont souligné que plusieurs des changements qui sont en cause tels que ceux décrits ci-dessus, ont un effet doctrinal et ne sont pas simplement des changements dans la pratique pastorale.

Dans son homélie, en date du 18 janvier 2016 et décrit en bas de cette page, le Pape a employé une partie du même langage qu’il a utilisé à la clôture du Synode lorsqu’il a comparé les changements modernes dans l'Église aux changements au cours de l'époque biblique. Dans les deux cas, il a parlé de ne pas changer les lois, mais il reconnaissait que les lois sont au service de l'homme et non l’inverse. Le Pape a cité la défense que le Christ a apportée aux Apôtres lorsqu’ils cueillaient du blé le jour du sabbat et au cours duquel Notre Seigneur comparé leur action à celle de David qui avait mangé les pains de l’offrande dans le Temple même si ceux-ci étaient réservés pour les prêtres. « Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat » a dit le Christ.

Si c’est appliqué aux différentes questions controversées du Synode, ce serait une mauvaise utilisation de ce passage, car le Christ parlait à propos de lois qui étaient en effet des lois disciplinaires et pouvant être modifiées, donc des lois qui pouvaient être contrevenues moralement. Mais les questions Synodales sont de nature morale et à enfreindre la loi morale n’est jamais acceptable. D’où la grave confusion sur ce que le Pape François dit vraiment.

Saint Pape Jean-Paul II a fait ce point avec force dans sa lettre encyclique Veritatis Splendor, il a écrit :

« Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception, parce que le choix d'un tel comportement n'est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de la personne qui agit, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion avec le prochain. Il est défendu à tous et toujours de transgresser des préceptes qui interdisent, à tous et à tout prix, d'offenser en quiconque et, avant tout, en soi-même la dignité personnelle commune à tous ».

Le Pape Jean-Paul II a continué plus loin au paragraphe 52, en déclarant :

« L'Église a toujours enseigné que l'on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l'Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l'a vu, Jésus lui-même redit qu'on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. " Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage " » (Mt 19, 17-18) ».

Et au paragraphe 104, Jean-Paul écrit :

« Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la Miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur ».

Dans son homélie, hier, François a utilisé un langage sévère contre ceux peu disposés à accepter encore le « changement » pourtant indéterminé. « C’est le péché de nombreux chrétiens qui se rattachent à ce qui a toujours été fait et ne laissent pas changer les outres. Et ils finissent avec un vie moitié-moitié, bricolée, sans sens.» Le péché, c’est avoir un «cœur fermé», qui «n’écoute pas la voix du Seigneur, qui n’est pas ouvert à la nouveauté du Seigneur, à l’Esprit qui toujours nous surprend ».

François continua :

« Les chrétiens obstinés dans le "on a toujours fait comme ça, c’est le chemin, c’est la voie", pèchent. Et l’obstination est aussi un péché, un péché d’idolâtrie. C’est comme s’ils allaient en se disant : « Ce qui a été dit et qui ne change pas est ce qui est important : ce que j’entends — de moi-même et dans mon coeur fermé — est plus important que la Parole du Seigneur. L'obstination est également un péché d'idolâtrie : les Chrétiens qui sont obstinés pèchent ! Le péché d'idolâtrie. « Et ce qui est le chemin, le Père ? Ouvrez votre cœur à l'Esprit Saint, discernez quelle est la Volonté de Dieu » . »

Quels changements François a-t-il à l'esprit pour l'Église, ça reste à voir. Cependant, les Catholiques qui sentent l'aiguillon du langage dur du Pape peuvent se considérer en bonne compagnie. Certains Pères Synodaux qui ont lutté pour défendre les enseignements moraux de l'Église sur le divorce, sur l'homosexualité et sur l'autorité papale se sont sentis châtiés par le Pape lors de son adresse à la fin du Synode quand il a dit : « Les vrais défenseurs de la Doctrine ne sont pas ceux qui en défendent la lettre, mais son esprit : pas la défense d’idées, mais la défense des gens ; pas des formules, mais la gratuité de l'amour et du pardon de Dieu ». Le Pape a dit qu'il y avait un besoin de surmonter « les tentations récurrentes du frère aîné (cf. Lc 15, 25-32) et des ouvriers jaloux (cf. Mt 20 : 1 -16) » et que « le premier devoir de l'Église est de ne pas transmettre des condamnations ni des anathèmes, mais de proclamer la miséricorde de Dieu ... »

Pour certains, il semble que le Saint Père condamne la fidélité soulignée par Jean-Paul II et, parce qu'il ne spécifie pas rien différemment, beaucoup vont le prendre comme l'interprétation la plus plausible. Michael Sean Winters du National Catholic Reporter, pour sa part, considère ce sermon comme « un autre sermon étonnant qui prépare sans doute le terrain pour une Exhortation Apostolique qui va nous décoiffer ».






Sermon du Pape François
18 janvier 2016
Casa Santa Marta


(RV) Les chrétiens bloqués au “On a toujours fait comme ça” ont un coeur fermé aux surprises de l’Esprit Saint et n’arriveront jamais à la plénitude de la vérité parce qu’ils sont idolâtres et rebelles : le Pape a martelé cette conviction lors de la messe matinale à Sainte-Marthe, ce lundi 18 janvier 2016.

Ouvrir le cœur à la nouveauté de l’Esprit Saint

Dans la première lecture, Saul est rejeté par Dieu comme roi d’Israël, parce qu’il préfère écouter le peuple plus que la volonté du Seigneur et Lui désobeit. Le peuple, après une victoire dans la bataille, voulait faire un sacrifice à Dieu avec son meilleur bétail, parce que, dit- il en substance, «on a toujours fait comme ça». Mais Dieu, cette fois, ne le voulait pas. Le prophète Samuel réprouvera Saul : «Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa parole ?», lui demande-t-il.

C’est la même chose, a observé le Pape François, que nous enseigne Jésus dans l’Évangile : les docteurs de la loi lui répondaient que ses disciples ne déjeunaient pas comme on avait toujours fait jusque là. Et Jésus répond avec ce principe de vie : «Personne ne coud un morceau de vieux tissu sur un vêtement neuf (…) et personne ne verse du vin neuf dans de vieilles outres, sinon le vin contaminera les autres et on perdra le vin et les outres.»

« Qu’est-ce que cela signifie ? Que la loi change ?, s’est interrogé le Pape. Non ! Mais la loi est au service de l’homme, qui est au service de Dieu et pour cela, l’homme doit avoir le cœur ouvert. Dire "on a toujours fait comme ça", c’est avoir le cœur fermé, et Jésus nous a dit : "Je vous enverra l’Esprit Saint, et Il vous conduira vers la pleine vérité" ! Si tu as le cœur fermé à la nouveauté de l’Esprit, tu n’arriveras jamais à la pleine vérité ! Et ta vie chrétienne sera une vie moitié-moitié, une vie bricolée, avec des choses neuves, mais sur une structure qui n’est pas ouverte à la voix du Seigneur. Un cœur fermé, parce que tu n’es pas capable de changer les outres ».

Chrétiens obstinés et rebelles

«Cela, a souligné le Pape, a été le péché du roi Saul, pour lequel il a été rejeté. C’est le péché de nombreux chrétiens qui se rattachent à ce qui a toujours été fait et ne laissent pas changer les outres. Et ils finissent avec un vie moitié-moitié, bricolée, sans sens.» Le péché, c’est avoir un «cœur fermé», qui «n’écoute pas la voix du Seigneur, qui n’est pas ouvert à la nouveauté du Seigneur, à l’Esprit qui toujours nous surprend». La rébellion, dit Samuel, est un «péché de divination», et l’obstination est une idolâtrie.

«Les chrétiens obstinés dans le "on a toujours fait comme ça, c’est le chemin, c’est la voie", pèchent. Et l’obstination est aussi un péché, un péché d’idolâtrie. La voie, c’est “ouvrir le coeur à l’Esprit Saint, discerner quelle est la volonté de Dieu.»

Des habitudes qui doivent se renouveler

«C’était l’habitude au temps de Jésus, a affirmé le Pape, que les bons israélites jeûnent. Mais il y a une autre réalité : il y a l’Esprit Saint qui nous conduit à la pleine vérité. Et pour cela, Il a besoin de cœurs ouverts, de cœurs qui ne sont pas obstinés dans le péché d’idolâtrie de soi-même, parce que je crois plus important ce que moi je pense, plutôt que cette surprise de l’Esprit Saint.»

«Ceci est le message que l’Église nous donne aujourd’hui. Ceci est ce que Jésus dit si fort : "du vin nouveau dans des outres neuves". Face aux nouveautés de l’Esprit, aux surprises de Dieu, les habitudes doivent aussi se renouveler. Que le Seigneur nous donne la grâce d’un cœur ouvert, d’un cœur ouvert à la voix de l’Esprit, qui sache faire le différence entre ce qui ne doit plus changer, parce que c’est un fondement, et ce que l’on doit changer pour pouvoir recevoir la nouveauté de l’Esprit Saint.»

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