dimanche 1 novembre 2015

A-t-elle le temps de faire une neuvaine ?

Commencez une Neuvaine du Rosaire de 54 jours à la Toussaint, ça se termine à la Veille de Noël. Tout un plan, n’est-ce pas !

Écrit par : Mary Davis Garabís
SOURCE : Aleteia
Le 31 octobre 2015

Je ne pouvais pas m’empêcher de grincher. Je me suis retrouvé dans une autre conversation avec une femme d'église bien intentionnée qui me parlait de tous les fruits de sa vie de prière très active. Heureusement, je suis devenue assez bonne pour maîtriser l'art de gémir intérieurement afin de ne pas me mettre dans l'embarras. « Eh bien, vous devriez dire une Neuvaine du Rosaire de 54 jours à cette intention » dit-elle d'un ton détaché. « La Mère de Dieu ne déçoit jamais ! »

Je baissai les yeux pour voir mon enfant de trois ans manger de la saleté de et mon tout-petit qui essayait d'embrasser (ou devrais-je dire mordre) une victime sans méfiance. Mon fils de huit ans poussait des cris stridents alors que ma fille de six ans faisait miroiter sa prise la plus précieuse de la journée juste hors de sa portée.

« Oui, oui. Je devrai essayer cela » lui murmurai-je. « Merci beaucoup ». J’ai réuni mes petits et les ai embarqués dans la voiture.

Une neuvaine de Rosaire pendant 54 jours, pensais-je, en tournant la clé de contact alors qu’une chaussure siffla le long de ma tête. « Bien sûûûûûûr. Je m’embarque direct sur ça ! »

C’était la quatrième fois au cours du dernier mois que j’entendais cette neuvaine du Rosaire mentionnée. À vrai dire, vous priez le chapelet chaque jour pendant 27 jours en demande d’intention, suivie par 27 jours en actions de grâces. Souvent appelé la Neuvaine Miraculeuse de 54 jours, la dévotion a commencé quand Notre Dame est apparue à Fortuna Agrelli à Pompéi, en Italie, en 1884. Fortuna était la jeune fille d'un officier de l'armée, elle était gravement malade et ne devait pas survivre. En désespoir total de cause, sa famille a débuté la récitation du chapelet. La Vierge apparut alors à Fortuna et lui dit : « Quiconque désire obtenir des faveurs de Moi devrait faire trois neuvaines de prières du Rosaire, et trois neuvaines dans l'action de grâces ». Miraculeusement, Fortuna revint en parfaite santé.

Je connaissais la neuvaine en en ayant fait quelques-unes à l'université, mais maintenant, ça me semblait une tâche irréaliste et insurmontable. Absurde, vraiment. « Allez » pensai-je, « je travaille à temps plein, je gère un foyer, et en plus de cela, je dois garder mes quatre enfants en vie tous les jours. Je ne pourrai jamais le faire ».

Mais la vérité était que je savais que j’en avais de besoin. S’ajoutant à mon chaos quotidien, je me noyais dans les soucis de la vie. Plus tôt cette semaine, on a informé mon mari que sa division au travail serait fermée. Une promotion qui m’avait été promise à mon travail est tombée, et, à ma grande horreur, même en grappillant, je regardais lentement notre augmentation de la dette sur notre carte de crédit à chaque mois. Ma grand-mère âgée était peu autonome et était si solitaire qu'elle appelait à plusieurs reprises ma sœur pour savoir l’heure et la météo. Mon frère rebelle n’avait pas retourné mes appels pendant des semaines et ma fille montrait des signes d'extrême anxiété. Je savais que je devais me remettre à nouveau à ma vie de prière. Mais le summum ici, c’est que je savais que tout le monde autour de moi avait besoin de moi pour que je me remette à nouveau à ma vie de prière.

Comme avec tous les défis passés dans ma vie, je savais que la paix et la solution ne pouvaient venir que de l'intervention divine. Et alors j’ai commencé à m’attaquer à la Neuvaine du Rosaire de 54 jours. Moi, qui n'a pas eu une vie de prière stable puisque j’ai eu mon premier enfant…

Comme il n’était pas réaliste de trouver un 20 minutes solide chaque jour, je tassais des bouts de chapelet dans tout intervalle de temps que je pouvais trouver. Je disais une dizaine quand je faisais le café et quand je faisais les lunch pour l’école des enfants. J’en disais une autre en attendant mes collègues pour une conférence téléphonique au travail. J’en insérais une autre en attendant en ligne mes enfants à la sortie de leur école et une autre pendant que je faisais la vaisselle. Pour les tâches qui requerraient mes deux mains — qui, avouons-le, est le plus souvent ce qui est nécessaire aux mamans — je faisais jouer le Rosaire sur YouTube, récitant chaque mystère avec les Sœurs Clarisses ou un prêtre irlandais à la voix douce. Au fil des jours, c’est devenu de plus en plus facile. Ce n’était pas tellement le temps à trouver pour dire le chapelet, c’était le chapelet qui trouvait du temps pour moi. Et lentement, sans le savoir, je me suis retrouvée à terminer mon chapelet plus tôt dans ma journée et à trouver d'autres prières pour accompagner mes tâches banales.

Comme les jours passaient, j’ai constaté que les avantages de dire le chapelet compensent largement le petit sacrifice de mon temps. Non seulement le fait de prier m’a fourni un exutoire pour mon anxiété causée notamment par mes intentions, ça a commencé aussi à déborder dans d'autres aspects de ma vie. Ça m’a centrée. Ça a augmenté ma patience avec mes enfants. Ça m'a rendue plus productive au travail et plus charitable envers mon prochain.

La vérité est que je prie encore toujours pour les mêmes intentions. Cette neuvaine ne supprime pas tous les problèmes que j’avais à ses débuts — pas encore. Mais elle m'a donnée des bénédictions que je n’avais même pas demandées. Alors je pense bien que, pour l'instant, je vais retenir mes gémissements et concéder que, cette fois, la femme d'église avait vu juste : Marie ne déçoit jamais.

Maria Garabís Davis est titulaire d'un diplôme Juris Doctor (Doctorat en droit) et d'un baccalauréat en théologie. Une ancienne ministre de la jeunesse et maintenant avocate en exercice, elle réside à Columbus, Ohio, avec son mari et ses quatre enfants.

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