mardi 7 juillet 2015

Un nouveau docteur de l'Église

Une satire
Avec un certain fond de vérité ?



J’ai tourné à fond la clé de contact — le moteur ronronnant de mon Buick Century '58 est tombé mort sans aucun gémissement. J’étais au 00120 Via del Pellegrino : oui, à l'hôpital de campagne à Rome, c’est l'endroit. Ce n’est pas la meilleure partie de la ville à bien y regarder : des tentes et des baraques dans tous les sens. Des doutes persistants m’assaillaient comme un gros nuage cumulo/nimbus de fin de juillet : est-ce que je faisais la bonne chose ? Est-ce que ce gars-là pouvait vraiment guérir ma cirrhose ? Etait-il juste un autre « pousseux » de pilules ? J’ai décidé de prendre ma chance.

Je suis entré dans la grande tente en face. Un panneau en bois griffonné était suspendu au-dessus de l'entrée : « Centre holistique et de bien-être du Docteur Bergoglio » Et en-dessous de ce titre, un autre : « Je suis OK, vous êtes OK — Alors qui suis-je pour juger ? » L'odeur de moisi de moutons flottait dans l'air comme un tas de linge moisi humide. Le rabat de la tente s’ouvre facilement. Trop facilement.

Un infirmier m’a donné froid dans le dos, il prit mes informations et me fit signe de prendre un siège avec un geste élégant. Une sensation à saveur « gai » m’est venue comme si j’avais involontairement franchi un seuil dans… « M. Poirot » tel était mon nom donné à l’inscription. Le bon vieux Doc Bergoglio se tenait devant moi. Ses lunettes en écaille dissimulaient partiellement l’expression d’un regard concupiscent. « Humm » pensais-je « cette sensation étrange à nouveau ? ». Il m'a invité dans sa zone d'examen. Une petite partition à l’arrière à peine plus grosse qu'un confessionnal.

Qu’est-ce qui semble être le problème, M. Poirot ? »

« Eh bien, Doc, j’ai besoin d'un deuxième avis. Mon doc habituel me dit que je bois trop, que je suis un alcoolique limite. Mon foie est en chute libre. La cirrhose. Pouvez-vous faire quelque chose ? »

Doc Bergoglio eut un air perplexe mais pas mécontent. « M. Poirot, vous souffrez apparemment de rien de plus que d’un mauvais cas de la pensée traditionnelle qui est dépassée ».

« Qu’est-ce que vous voulez dire, Doc ? »

« Je veux dire, M. Poirot, qu'il n'y a plus d'alcoolisme ni l'un des autres soi-disant troubles addictifs / compulsifs dont les étiquettes ont tellement opprimé les gens pendant si longtemps Vous savez : l’homosexualité, le jeu, la kleptomanie, la gourmandise — cette compartimentation si horrible ! »

« Si ce ne sont pas des troubles, Doc, alors qu’est-ce qu’ils sont ? »

« Mon fils, ce sont simplement des préférences personnelles et des modes de vie alternatifs, chaque personne s’exprimant à sa manière unique, comme c’est son droit naturel et civil ! La pensée la plus éclairée de l'âge moderne a dispensé toutes ces insultes qui sont discriminatoires, injustes et cruelles. Vous êtes libérés des vieilles chaînes de la société! Laissez tomber vos béquilles et marchez !! »

« Chouette, Doc, si je suis libéré, comment se fait-il que je peux à peine de sortir du lit le matin ? »

« Allons, allons, M. Poirot, c’est juste une illusion ! Ici je vous offre la compassion la plus profonde et tout ce que vous pouvez faire, c’est de vous plaindre de vos maux et de vos douleurs ! »

« Compassion ! Mais Doc, je pensais que la compassion requérait de donner aux gens ce dont ils ont besoin pour être guéris ! »

« Allons donc, mon garçon! Notre intimité prolongée avec des brebis a confirmé notre nouvelle définition de la compassion ! » Bergoglio a tiré un petit livre de sa poche arrière et, à la hâte, il en feuilletait les pages bien usées. J’ai entrevu le titre qui allait comme ceci : Le Petit Robert de la Pensée Progressive. « Laissez-moi voir… Ah, ici, c’est ici ! « Compassion : donner aux gens ce qu’ils veulent pour étouffer leur conscience telle que l’approbation culturelle et une haute estime de soi afin de maximiser leur réalisation personnelle et leurs comportements libérateurs ».

Il ferma son livre triomphalement, le fourra dans sa poche et a continué : « Vous voyez, jeune homme, c’est la conscience erronée de quelqu’un qui est pris au piège dans des dogmes légalistes qui provoque la souffrance, pas son comportement. Maintenant donnez-moi 5 Euros et allez — cessez de vous inquiéter, buvez tout ce que vous voulez et profitez de la vie !! »

Ma tête était étourdie de confusion comme un gamin dont son héros au baseball venait juste d’être pris à utiliser des stéroïdes. J’ai trébuché hors de la tente, mes yeux plissaient en plein soleil. Je n’arrivais pas à faire ni queue ni tête de tout ça. Mais je savais une chose d’une façon certaine :

J’avais besoin d’un verre !

SOURCE : A New Doctor of the Church écrit par John Ingram publié chez The Remnant

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