vendredi 6 novembre 2015

Après le Synode, c'est quoi ?





Écrit par : Janet E. Smith
SOURCE : First Things






Quoi que François fasse dans le sillage du Synode sur la famille, nous avons un nouvel épisode similaire à Humanae Vitae entre nos mains. Des décennies de luttes implacables sur ce que l'Église enseigne exactement sont à l'horizon et affecteront négativement le sacerdoce, la vie religieuse, les institutions religieuses, les paroisses, les familles et les individus. Tout comme ceux qui ont été dissidents de Humanae Vitae furent capables d’utiliser une ouverture sans en avoir l’air de leur point de vue dans le processus qui a précédé l'encyclique afin de légitimer leur point de vue, de la même manière les dissidents actuels trouveront aussi une justification de leurs positions dans les débats ayant eu lieu au Synode.

Après Vatican II et surtout après Humanae Vitae, la dissidence est devenue la norme dans les institutions de l'Église (une histoire merveilleusement racontée par Ralph McInerny de What Went Wrong avec Vatican II ?) ( « Qu’est-ce qui est allé mal au Vatican II ? » ). Les théologiens dissidents se sont vantés à juste titre qu'ils avaient gagné : ils avaient le contrôle de l'Épiscopat, des grandes Universités Catholiques, de la plupart des collèges, des organisations professionnelles et des revues.

Ceux qui ont tenté de faire valoir, par exemple, que l'enseignement de l'Église sur la contraception était toujours en vigueur et en fait, immuable, ont dit que ce n’était qu'une question de temps jusqu'à ce que l'Église change. Ceux qui se préparaient pour le mariage ont été informés qu'ils étaient libres d'utiliser la contraception ; même ceux qui se confessaient d’utiliser la contraception, on leur disait qu'il n'y avait pas de péché impliqué si ces personnes suivaient leur conscience. Les théologiens écartaient le témoignage de l'Écriture sur un large éventail de questions en invoquant le fait que les enseignements qui s'y trouvent ont été conditionnés par la culture. Beaucoup de théologiens ont fait pression pour des élections d'Évêques par des laïcs et, bien sûr, ont fait pression pour l'ordination des femmes prêtres. Il était presque impossible pour un théologien qui était fidèle à l'enseignement de l'Église d’obtenir un emploi dans la plupart des universités et des collèges Catholiques et même dans de nombreux diocèses, peu importe le caractère éminent de leur scolarité, peu importe le degré de sophistication de leurs recherches et de leurs publications. Il était même grandement question d'un schisme possible : les théologiens dissidents se référaient régulièrement à « l'Église Catholique américaine ».

Au milieu de l'obscurité la lumière

Un petit groupe de fidèles universitaires Catholiques ont lancé une « contre-mouvement » informel : ils ont fondé des revues, des associations professionnelles et des maisons d'édition. Une laïcité déterminée a fondé des organisations et des publications, quelques petits collèges et universités, des stations de radio, des chaînes de télévision et des blogs afin de promouvoir l'enseignement de l'Église de manière positive, attrayante et intelligente. Très peu d'initiatives ont émané des structures diocésaines et souvent la laïcité fidèle et combative a rencontré une résistance de la part de la hiérarchie. (Cela a changé au cours des dernières années.)

Le Pape Jean-Paul II a été le grand phare de la lumière dans cette obscurité. Il était positif, attrayant, intelligent, érudit, saint, et il a produit un grand volume de documentation qui a stimulé les chercheurs Catholiques dans toutes les disciplines et promettait ainsi de garder les étudiants diplômés bien occupés pendant des décennies. En outre, dans un de ses plus grands dons à l'Église, il a fondé un Institut Pontifical éponyme (avec plusieurs branches à travers le monde) consacré à l'étude avancée du mariage et de la famille.

La publication du Catéchisme, d’Evangelium Vitae, de Veritatis Splendor et de Fides et Ratio, parmi une foule d'autres documents fiables et provocateurs, a remis le Catholicisme sur le chemin d’une orthodoxie dynamique. La crise des abus sexuels a menacé d'anéantir des décennies de bon travail mais, quand la poussière est retombée, il était clair que la crise avait conduit à une purge de certains éléments de l'Église. Parmi les résultats les plus importants, il y a eu une éclosion de vocations à la prêtrise chez les jeunes hommes énergiques, virils et intellectuellement vifs.

Ceux d'entre nous impliqués dans l'effort de vivifier et de restaurer les grands courants intellectuels de l'Église doutaient que nous allions vivre assez longtemps pour voir l'Église afficher la confiance et la stabilité dans son enseignement que nous savions faire partie de sa nature essentielle. L'opposition nous a généralement ignorés et, s’ils nous ont remarqués, au mieux, ils ont prétendu que nous les avions mal compris, mais le plus souvent ils nous ont ridiculisés et nous ont rejetés. Au fil du temps, encore une fois, dû au témoignage et au magnétisme du Pape Jean-Paul II ainsi qu’au travail tenace et efficace de certains universitaires et d’une petite armée de laïcs, des progrès ont été réalisés en montrant la force de l'orthodoxie intellectuelle contrairement à l'appauvrissement intellectuel, les gesticulations illogiques et arrogantes des dissidents. Au fil du temps, les institutions académiques et ecclésiales nous ont davantage embauchés. Les maisons d'édition fidèles et créatives, les revues, les mouvements ecclésiaux de laïcs, et une myriade d'institutions gérées par des laïcs ont fait de l’orthodoxie quelque chose que les Catholiques pouvaient découvrir à nouveau et s’en nourrir. Rome a commencé à nommer des Évêques fidèles et elle a commencé à accepter et à adopter les ressources que les laïcs avaient créées souvent à la face de l'opposition lamentable de leurs prédécesseurs.

Depuis la publication du Catéchisme, la trajectoire de l'Église a été inéluctablement dans le sens de l'orthodoxie. Les dissidents trouvaient l'atmosphère de l'Église « froide » et pendant qu'ils avaient encore le contrôle des organisations professionnelles et des établissements d'enseignement, ils ont définitivement perdu de leur élan. Tout comme les activistes pro-avortement sont abasourdis par le profil du mouvement pro-vie composé largement de jeunes, les dissidents sont attristés par le vieillissement de leurs rangs et stupéfaits que les jeunes intellectuels ont une telle passion pour l'orthodoxie.

Ironiquement, la nécessité de la norme d’embauche portant sur la « diversité » dans les universités Catholiques a mené au recrutement de Fidèles Catholiques ; plusieurs petits collèges ont ré-embrassé le Catholicisme fidèle et, surtout, les séminaires ont été radicalement réformés. Les intellectuels étaient maintenant invités à enseigner dans les séminaires où ils auraient été catégoriquement exclus quelques décennies plus tôt. Certains d'entre nous ont entrepris ce retour au Tabernacle à partir des coins reculés de l'Église vers le centre du Sanctuaire comme un signe physique que les choses dans l'Église s’étaient recollées sur le bon axe. Nous savions que nos victoires dans le domaine intellectuel, bien que solides et vastes, n’étaient pas encore assez répandues. Nous savions aussi que, bien que le nombre d'Évêques, de prêtres et de laïcs qui étaient prêts à s’engager au Christ et aux doctrines de Son Église, s’était accru, la plupart des laïcs étaient encore tristement ignorants au sujet de l'enseignement de l'Église et vivaient une vie bien en conflit avec cet enseignement. Certes, l'Église n'était pas complètement réformée mais il semblait que nos efforts portaient fruit et qu'au fil du temps, l'orthodoxie prévaudrait.

Un développement inattendu

Puis vinrent les Synodes sur la Famille en 2014 et 2015. Alors qu’avant je n’aurais pas pensé que les choses allaient devenir aussi bonnes comme elles sont devenues, maintenant j’ai du mal à croire que les dissidents ont reçu un telle plateforme importante par laquelle ils ont pu faire la publicité de leurs vues discréditées. Et où était François dans tout ça ? Il a donné des signaux très contradictoires. Si le Synode ordinaire de 2015 avait décidé de donner aux régions et aux diocèses le pouvoir de décider de l’admission des couples divorcés et civilement « remariés » à l'Eucharistie, par exemple, une avancée bien solide aurait pu être faite, pour quiconque est capable de lire les feuilles de thé pontificales, en prédisant une telle issue. Si le Synode avait donné une défense robuste à partir des raisons scripturaires et doctrinales de ne pas admettre ce même groupe à l'Eucharistie, les pronostiqueurs habiles à piger la situation auraient pu dire qu'ils savaient que cela allait se produire tout au long.

Personne ne s’attendait à tout changement doctrinal : le combat portait sur quel type d’accommodement pastoral qui serait fait. Certains étaient convaincus que certaines propositions porteraient sérieusement atteinte à la Doctrine et conduiraient à une modification de fait de la Doctrine. Par exemple, si les prêtres étaient autorisés à décider que certains Catholiques divorcés remariés pouvaient participer à l'Eucharistie, plusieurs savaient bien que cela conduirait les Catholiques à conclure que le mariage n’est pas un engagement pour une fidélité pour la durée de la vie, en somme qu’il n’est pas indissoluble. Ils ont également compris que ce serait donner une primauté à la conscience qui aurait volé l'affirmation selon laquelle il y a des normes morales objectives absolues de force majeure au-dessus de la conscience personnelle.

Certes, le document final n'a pas été pleinement satisfaisant pour ceux qui recherchent un résultat quel qu’il soit. Pourtant, il semble que les forces favorisant un changement pastoral important ont plus de raisons de se réjouir. En toute fin, bien qu’il n’y ait pas d’accommodement qui ait été fait affirmant explicitement des solutions pastorales inconciliables avec la Doctrine ou la pratique actuelle, plusieurs éléments du Rapport Final fournissent des failles qui servent les fins de ceux qui sont déterminés à permettre aux divorcés remariés civilement de recevoir l'Eucharistie. Un tel élément est la référence au « for interne », qui signifie permettre au couple divorcé et civilement « remarié » d’explorer avec un prêtre quel genre de participation à l'Église dans leur cas est compatible avec les « exigences de la vérité et de la charité de l’Évangile ».

Bien qu'il n'y ait rien dans le Rapport Final qui permette explicitement la réadmission à l'Eucharistie, il est aussi vrai que rien non plus n’exclut explicitement la réadmission. Ainsi, ceux qui forcent pour la réadmission prétendront que le document supporte leur position. Malheureusement, il y a juste assez d'ambiguïté pour permettre cette interprétation. En ajoutant au fait qu’on a accordé une telle attention à cette question pendant le Synode et que ceux qui en étaient les plus ardents défenseurs ont eu une place de premier plan accordée par le Saint Père, ils peuvent raisonnablement prétendre qu'il leur a été accordé la permission d'utiliser le « for interne » à des fins de réadmission. En outre, ceux qui souhaitent des solutions pastorales « progressistes » prétendront que le discours de clôture du Saint Père au Synode donne encore plus de soutien à leurs efforts : ils diront qu'il a sévèrement critiqué les « Conservateurs » et, encore mieux, qu’il a donné son approbation à honorer « l'esprit » de la loi plutôt que la loi elle-même. Cette dichotomie, bien sûr, était précisément ce que les dissidents utilisaient pour contourner la lettre des documents de Vatican II et de Humanae Vitae alors qu’ils revendiquaient « l'esprit » de Vatican II au nom de leurs positions.

Les similitudes des circonstances entourant la réception de Humanae Vitae et les circonstances entourant les délibérations du Synode sont nombreuses. Alors que la Commission Spéciale convoquée par le Pape Paul VI visant à regarder la question de la contraception dans le monde moderne n'avait pas pour mandat d'examiner si l'Église devait ou pouvait changer son enseignement, la Commission a décidé de son propre chef d’étudier cette question et d’envoyer des rapports au Saint Père lesquels préconisaient que l’Église permette aux couples mariés d'utiliser la contraception. Il y a eu une explosion dans les médias. Les théologiens dissidents ont proclamé victoire tandis que le monde et l'Église ont attendu un an avant que le Pape Paul VI promulgue un document qui a réitéré sans ambiguïté l'enseignement constant de l'Église à savoir que la contraception n’était pas compatible avec le Plan de Dieu pour la sexualité. Il a enrôlé des conférences épiscopales du monde entier afin de l’aider en faisant des déclarations de soutien. Malheureusement environ une douzaine de déclarations furent faiblement émises qui, en fait, ont servi à établir la faille de la « conscience » permettant aux dissidents de prétendre que les couples dont la conscience ne considèrent pas que la contraception soit un mal pouvaient utiliser la contraception sans pécher.

Les dissidents ont pris le contrôle du « monde » Catholique et invoquaient « l'esprit » de Vatican II ainsi que la primauté de la conscience au-dessus des normes objectives. La dissidence s’est propagée dans presque tous les enseignements de l'Église et pendant des décennies, les Fidèles Catholiques ont été confrontés à rétablir l'autorité morale de l'enseignement de l'Église, et, de fait, en ont fait généralement plus que cela ; ils ont mis de l’avant une compréhension des enseignements mêmes qui étaient contestés tant en théorie qu’en pratique.

Ambiguïté et la confusion

Ces deux victoires menacent d'être de courte durée. Très probablement ce Synode résultera par une même sorte de confusion que du temps de la pilule anticonceptionnelle. George Weigel défend les paragraphes (84-86) du Rapport du Synode contre les docteurs avec leur « Effet Allemand » ; malheureusement, on pourrait dire que sa défense montre plutôt la faiblesse des paragraphes et du document. Il est impossible d’identifier des déclarations explicites dans le Rapport Final qui stipuleraient que les divorcés et remariés civilement ne sont pas admissibles à recevoir l'Eucharistie. Donc Weigel a à interpréter ce que X signifie et ce que Y signifie, et que signifie le fait que quelque chose ait été tant discutée mais qui ne soit pas incluse au Rapport Final, etc. Une des parties les plus sérieusement troublantes du Rapport du Synode est l'omission à l'article 86 de la partie du paragraphe de Familiaris Consortio 84 ( le paragraphe 84 de l’Encyclique de Jean-Paul II ), qui stipule que le divorcé et divorcé civilement ne peut pas recevoir l'Eucharistie ; cette section n’est pas présente dans le Rapport Final. Pourtant on balance dans le rapport final une partie antérieure du même paragraphe qui appelle au « discernement » sur les façons dont les divorcés civilement « remariés » peuvent participer dans l'Église. Weigel fait valoir que, puisque la partie qui est omise, a été écrite comme une clarification de la déclaration antérieure sur le discernement, ça doit être vu comme étant d'un seul bloc avec la partie précédente, et donc son absence ne peut pas être utilisée pour plaider en faveur de l'admission des divorcés et civilement « remariés » à l'Eucharistie. D'un autre côté, on peut prétendre que l'omission de la partie sur la possibilité de l’admission indique raisonnablement que le Synode n'a pas endossé en entier le paragraphe 84 de Familiaris Consortio de Jean-Paul II et que ça permet donc que le « discernement » pourrait conduire à la réception de l'Eucharistie… et c’est sans doute la position la plus forte puisque les tentatives des Pères Synodaux lors du Synode pour obtenir une clarification de cette section et de l’inclure au texte du Rapport Final ont été défaites.

Lorsque de telles interprétations contradictoires peuvent être faites, on peut en conclure que ce que le document dit n’est pas clair. En outre, la confusion ne s’étendra pas seulement aux questions débattues. Si un nombre significatif de théologiens, d’Évêques et de prêtres pratiquent leur ministère avec le concept de la primauté de la conscience personnelle (et peut-être apparemment avec la bénédiction du Pape), ce qui réduit les normes morales absolues et objectives à des lignes directrices facultatives, ce concept va libérer les Catholiques individuellement pour qu’ils déterminent ce qui est bien et le mal par eux-mêmes pas seulement au sujet du divorce et du remariage, mais au sujet de nombreuses autres questions.

La question doctrinale centrale qui est commune entre la réponse dissidente à Humanae Vitae avec les éléments du Rapport du Synode qui permettraient d'admettre les divorcés civilement « remariés » à l'Eucharistie est une vue de la conscience qui ne correspond pas à celle enseignée par l’Église, une vue de la conscience qui a été réfutée de nombreuses fois (magnifiquement dans Veritatis Splendor). Le projet des fidèles Catholiques après Humanae Vitae était de fournir des défenses solides pour l'enseignement de l'Église en utilisant une variété d'arguments. Encore une fois, je crois que cela a été fait pour l'enseignement de l'Église sur la conscience et une multitude d'autres enseignements. Les défis actuels n’invitent pas principalement aux débats intellectuels ou à des études (bien qu’elles sont toujours utiles et doivent être entreprises). Pourtant, à mon avis, montrer les faiblesses des arguments de l'opposition n’est pas notre tâche principale. Encore une fois, cela a été fait par le Cardinal Joseph Ratzinger en 1998, qui a expliqué pourquoi les divorcés remariés civilement ne peuvent pas recevoir l'Eucharistie et pourquoi le « for interne » n’est pas un recours suffisant dans cette situation. Il y a aussi le livre récent « Demeurer dans la Vérité du Christ ». Après Humanae Vitae, nous avons gagné peu, s’il en est, de convertis parmi les dissidents, mais nous avons fait d'énormes progrès parmi ceux qui étaient prêts à considérer honnêtement notre travail.

La voie devant

Comment je suis déçue par ces revers ? Vraiment déçue… Suis-je découragée ou désespérée ? Non, pas du tout. Nous sommes beaucoup mieux placés pour combattre et gagner cette bataille que nous l’étions quand nous avons combattu les problèmes qui ont suivi Humanae Vitae. Nous avons maintenant de très bons matériaux et des ressources, des Évêques courageux et bons, des Universitaires hautement qualifiés et bien placés ainsi qu’une armée considérable de laïcs qui sont des soldats aguerris prêts à servir à leurs postes. Nous avons une tâche différente de celle que nous avons faite il y a près de cinquante ans. C’était en grande partie une bataille intellectuelle ; les Catholiques Fidèles devaient soigneusement exposer les erreurs des dissidents et établir une défense de l'enseignement de l’Église dans des façons qui se devaient intelligibles et attrayantes pour les gens de notre époque. Vérifiez. Une très grande partie de cela a été fait bien que, bien sûr, il y a toujours plus à faire.

Cette bataille, cependant, en est une qui nécessite que nous fassions une réforme radicale de la vie paroissiale. Nous devons revivifier la paroisse et ça ne sera pas facile. Jadis les paroisses américaines bourdonnaient de centres de toutes sortes d'activités. Il n'y avait aucune nécessité de travailler à unifier une paroisse parce que plusieurs étaient unis par des liens très forts, largement dû à l'origine ethnique. Les quartiers autour de la paroisse étaient occupés par des paroissiens ; les écoles (même les écoles publiques), et les magasins étaient souvent entre les mains des paroissiens. Vous ne pouviez pas aller dans une communauté sans croiser des paroissiens. Même la plus grande communauté partageait essentiellement les mêmes valeurs dont l'Église faisait la promotion.

Notre société incroyablement mobile présente ce qui peut sembler un obstacle insurmontable à amener les gens à penser la paroisse comme une institution essentielle à leur vie, un endroit où ils sont connus et aimés. La plupart des gens se sentent plus connus et même appréciés par leurs collègues de travail que par leurs paroissiens. Les paroisses devraient être des communautés accueillantes qui ont des façons d’intégrer les nouveaux arrivants dans leur paroisse, en espérant que ce soit une paroisse qui a déjà cultivé un fort sentiment de communauté. En arriver à faire bouger ces choses est un énorme projet en soi.

Il ne devrait jamais y avoir un chrétien esseulé. Le café et les beignes après la Messe aident, les personnes qui accueillent à la porte aident mais, comme nous le savons tous, les Catholiques peuvent aller à la même paroisse pendant des années et, au bout du compte, ne pas connaître personne d’autre là. On me dit que le projet « Amazing Parish » (la « Paroisse Incroyable ») peut aider à faire d’une paroisse un centre dynamique non seulement pour la réception des Sacrements et l'apprentissage de la Foi, mais aussi pour vivre la vie d’une véritable communauté. Que ce soit ce projet ou d'autres qui provoquent la transformation, les paroisses doivent devenir des foyers pour les paroissiens. La réforme des paroisses est due depuis longtemps et si le Synode sert à galvaniser les Évêques, les prêtres et les laïcs à tourner leur attention à la vie paroissiale, ce sera un felix culpa (heureuse faute) plutôt qu'une catastrophe.

De nombreuses ressources existent déjà et peuvent être utilisées pour aider à créer, soutenir les communautés et construire des communautés. La plupart de toutes ces ressources nous viennent bel et bien du travail de la Nouvelle Évangélisation. Voici quelques détails de ce qui pourraient être faits :

Nous avons besoin de courber l'échine et d’utiliser les ressources déjà à notre disposition : par exemple, divers cours de lecture de la Bible, des programmes de préparation au mariage sur la base de la Théologie du corps, Parcours Alpha et Courage (*)

Nous avons besoin de développer de nouveaux programmes (par exemple, des programmes pour ceux qui luttent contre l'infertilité ou avec la dépendance à la pornographie).

Nous devons travailler pour rejoindre tous les Catholiques avec les Vérités de la Foi à travers des moyens tels que des publications, des stations de radio, des chaînes de télévision, des conférences, des mouvements et l'Internet qui a sans doute une énorme contribution à apporter.

Les prêtres ont besoin d'apprendre comment prêcher avec joie et autorité les enseignements fondamentaux du Christianisme et de l'Église, en particulier sur les questions morales controversées et complexes. Alors que la chaire est rarement l'endroit pour faire des explications complètes et super détaillées des questions morales, il devrait en être dit suffisamment pour aider les paroissiens à savoir ce que l'Église enseigne et pour leur donner les indications où ils pourront apprendre pourquoi l'Église enseigne ce qu'elle enseigne.

Les programmes d'éducation aux adultes ont besoin de devenir plus attrayants et les Catholiques doivent être allumés d’un ardent désir de connaître et d’aimer leur Seigneur et les Enseignements de l'Église qu’Il a institués, et pour apprendre comment utiliser les dons de l'Esprit Saint.

L’adoration eucharistique et la réception régulière du Sacrement de la Confession et l’accessibilité à de la direction spirituelle doit être le carburant qui maintient tous les efforts.

De grands progrès ont été accomplis depuis Humanae Vitae en fournissant un puissant moyen de défense de l'enseignement de l'Église sur toutes les questions contestées et en élaborant des programmes efficaces pour amener les gens à comprendre et à vivre ces enseignements. La mise en œuvre de ces programmes est encore plus que jamais un travail en cours. Nous ne devrions pas devenir obsédés du fait de mettre au jour les distorsions découlant du Synode ou les machinations derrière le Synode ni devenir indûment bouleversés par ses conséquences probables. J’ai une grande confiance que nous pouvons faire émerger une Église forte au sortir de ces difficultés actuelles. Et je crois que nous y arriverons si nous nous familiarisons davantage avec les excellents programmes disponibles et transformons nos paroisses dans des communautés dynamiques où les paroissiens se connaissent, sont au service les uns des autres et en viennent à aimer à partager leur foi et leurs vies les uns avec les autres et avec la communauté élargie.



Janet E. Smith occupe la Chaire d'Éthique sur la Vie du Père Michael J. McGivney au Grand Séminaire du Sacré Coeur à Detroit, Michigan.



(*)
  • Parcours Alpha : Ces lieux d’échanges conviviaux sont ouverts à tous ceux qui s’interrogent sur le sens de la vie, les relations, la foi chrétienne...
    quels que soient leur âge, leur expérience, leur questionnement, qu’ils soient chrétiens ou pas, croyants ou pas.
  • Courage est une organisation pour les homosexuels Catholiques abstinents.

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