vendredi 18 septembre 2015

Plus facile obtenir sa nullité

que son permis de conduire !
Ou presque...



Socci : Le « divorce catholique » ordonné par le Pape détruit un Sacrement, le schisme se dessine davantage à l'horizon catholique



« Après 2000 ans, le divorce est imposé à l'Église
et un schisme se dessine plus grand que jamais ».


Antonio Socci
Libero
12 septembre 2015

SOURCE : Rorate Caeli

« Newsweek » a récemment publié une photo de François sur leur page couverture avec le titre : « Est-ce que le Pape est Catholique ? » Sous-titre : « Bien sûr qu'il l’est. Mais vous ne pourriez pas le savoir à partir de ses clips de presse ».

En effet, c’est une question légitime à voir le Pape Argentin prier dans une Mosquée et dire dans une interview à Scalfari : « Il n'y a pas de Dieu Catholique ». L'anxiété dans l'Église est en train de devenir énorme depuis le 8 septembre. En effet, avec deux Motu Proprios sur la nullité du mariage, nous avons un acte officiel de Bergoglio par lequel nous sortons des rails — selon des avis d’autorités en la matière — en instituant en quelque sorte un « divorce catholique ».

Cela signifierait la négation du Commandement du Christ sur l'indissolubilité du mariage et l'annulation de deux mille ans d'enseignement de l'Église. Afin de comprendre la gravité de la question, il suffit de se rappeler que l'Église a subi le schisme anglican très grave au XVI siècle et a perdu complètement l'Angleterre, tout simplement parce que le Pape n’a pas reconnu le divorce du Roi Henri VIII qui était fondé sur une raison fragile pour la nullité du premier mariage.

Est-ce que les Motu Proprio de Bergoglio pourraient créer un nouveau schisme ? C'est possible.

Pourtant, si le cardinal Muller lui-même, Préfet de l'ex-Saint-Office, a parlé récemment d'un schisme possible en s’en référant au Synode, il y a à craindre de celui-ci encore plus après le 8 septembre. Il y a déjà eu quelques signes de querelles très stridentes avec quelques Cardinaux importants à Santa Marta au cours des derniers jours. Et le Synode promet d'être explosif.

Bergoglio, en dépit de la « collégialité » qu’il proclame en paroles, a tout décidé avant le Synode qu’il a convoqué spécifiquement sur cette question : à savoir de ne pas accomplir ce que les Évêques ont demandé en octobre 2014 puisque la Commission qui a élaboré le Motu Proprio a été instituée par lui avec ce mandat deux mois avant ce Synode, soit le 27 août 2014.

En termes pratiques, pourquoi les Motu Proprio pourraient être contestés du point de vue catholique ?

MILLIONS DE NULLITÉS

Tout d'abord — comme le professeur De Mattei explique — la totalité des réformes ( re : la simplification et l'accélération apparente des procédures) vont dans le sens contraire de ce que l'Église a toujours convenu. C’est un renversement complet de perspective : la défense du Sacrement n’est plus la priorité (pour le salut des âmes), mais c’est surtout la facilité et la rapidité d'obtention d'une nullité. L'abolition de la double peine est [une cause] suffisante en soi pour penser cela. De Mattei écrit : « Le Cardinal Burke a rappelé une expérience catastrophique. Aux États-Unis à partir de juillet 1971, les Normes dites Provisoires sont entrées en vigueur, ce qui a éliminé de facto l’obligation pour chaque cas d’avoir un double verdict distinct conforme obtenu de deux instances différentes. Le résultat fut que la Conférence Épiscopale ne rejetait pas une seule demande de nullité parmi les centaines de milliers reçues et, dans la perception commune, ce processus a commencé à être appelé le « Divorce Catholique ».

Puis à nouveau, Mgr Pinto, doyen de la Rote Romaine et président de la Commission qui a élaboré les Motu Proprio, a ouvertement déclaré l'objectif de cette réforme. Il a écrit dans l’ « Osservatore Romano » que le Pape Bergoglio a demandé « aux évêques une « conversion » vraie et appropriée, un changement de mentalité qui les convainc de suivre l'invitation du Christ ». Selon Mgr Pinto « l'invitation du Christ, présent dans leur frère, l'Évêque de Rome » passerait « du nombre restreint de quelques milliers de nullités à cette incommensurable [nombre] des malheureux qui pourraient avoir une déclaration de nullité ».

Que le Christ ait voulu un nombre « incommensurable » de nullités est complètement inconnu. Pourtant, c’est maintenant clair que l'objectif du Motu Proprio est le divorce à grande échelle — beaucoup plus rapide, moins cher et plus facile que le divorce civil (il y a déjà ceux qui essaient de comprendre si le divorce est [plus] pratique par l’intermédiaire des prêtres).

Jusqu'à présent, c’est-à-dire jusqu'à Benoît XVI, les tribunaux ecclésiastiques avaient toujours été reprochés par les Papes qu'ils étaient trop indulgents à reconnaître des nullités. Avec Bergoglio, tout a été renversé et ils sont [maintenant] attaqués pour la raison inverse : les « usines » à nullités à grande échelle doivent être mises en place.

L'Honorable Alessandra Moretti est juste quand elle dit triomphalement que « cette réforme fait date » par le Pape qui « suit de près la loi sur le Divorce Rapide que j’ai proposé à la Chambre». Et elle souligne « la vision commune de l'Église et de l'État sur cette question ». Mais il y a plus.

DIVORCE

Avec ce Motu Proprio, de nouvelles raisons de nullité — sans aucune base magistrale et théologique — sont en cours d'élaboration, ce qui pourrait renverser de facto le rôle de l'Église elle-même : ce ne serait plus l'Église Elle-Même qui devrait vérifier la nullité originale du mariage sacramentel aux yeux de Dieu, mais [Elle] risque de devenir une entité qui de facto « dissout » les mariages sacramentellement valides pour des raisons inventées de nos jours. En fait, dans le Motu Proprio, Mattei écrit : « L'affirmation théorique de l'indissolubilité du mariage est accompagnée dans la pratique du droit à une déclaration de nullité pour chaque lien du mariage échoué. Il suffira, en conscience, de considérer son propre mariage invalide, afin de le faire reconnaître comme nulle par l'Église ».

La charge explosive qui modifie les « Règles de procédure » se trouve principalement dans l'article 14 où « le manque de foi » des parties est suggéré comme une cause possible d’une simulation ou d’une erreur de consentement et donc de la nullité du mariage. Jusqu'à présent, le manque de foi en tant que cause de l'invalidité d'un mariage a toujours été exclu par l'Église qui se limite à élever le mariage naturel à celui d'un Sacrement. Benoît XVI a expliqué : « Le pacte indissoluble entre un homme et une femme ne nécessite pas la foi personnelle des parties contractantes pour réaliser les objectifs de la sacramentalité : ce qui est exigé, comme condition minimale nécessaire, c’est l'intention de faire ce que fait l'Église ». Cela revient à dire, [d'avoir] l'intention de se marier.

Cela est si vrai que l'Église reconnaît également les mariages mixtes comme sacramentels même si un conjoint est un athée ou d'une autre religion est en cause : tout ce qui est nécessaire est le désir du mariage naturel.

Maintenant, tout est renversé. Et, en conformité avec le style de Bergoglio, une forme ambiguë est utilisée pour faire en sorte que le monde Catholique croit que la Doctrine n'a pas été modifiée.

Le 9 septembre dans [le journal officiel de la Conférence Épiscopale Italienne] « Avvenire », le canoniste Paolo Moneta a soutenu que « le manque de foi n’était pas une cause de nullité auparavant et que ce n’est pas davantage une cause aujourd'hui ». Pourtant, dans le même temps, Mgr Pinto, en présentant le Motu Proprio, a salué « l'innovation du Pontificat de François » et a parlé du « sacrement célébré sans foi » qui apportera un nombre « incommensurable » de nullités « à cause de l’absence manifeste de foi comme un pont à la connaissance et donc à la libre volonté [nécessaire] pour donner son consentement sacramentel ».

Cela va ouvrir la porte, sans aucun doute, à des millions de nullités. Des millions ! Depuis quand avez-vous besoin d'être un saint ou avoir un diplôme universitaire en théologie de l'Université Grégorienne pour vous marier ?
L'Église, afin de reconnaître un mariage sacramentel, a toujours simplement demandé la décision libre de se marier selon les caractéristiques du mariage naturel. En outre, elle a toujours enseigné que la disposition spirituelle des conjoints (leur sainteté personnelle) influe sur les fruits de sacrement, mais certainement pas sa validité.

Maintenant, tout a changé. Et parmi les circonstances qui ont ouvert grande la possibilité d'un divorce ultra-rapide est « la brièveté de la cohabitation conjugale » ou le fait que le couple a été marié « en raison de la grossesse inattendue de la femme ». Et qu'est-ce que cela a à faire avec le consentement ?

La liste incroyable de causes possibles se termine effectivement par un « et cetera ». Est-ce que cela signifie que l'on peut allonger cette liste à volonté ? Quel genre de loi est-ce ? Ce seront les parties les plus faibles (les femmes et les enfants) qui paieront le prix de cette révolution dans la déstabilisation de la famille qui est déjà sous forte attaque par le monde profane.

Soeur Lucie, la voyante de Fatima, a dit un jour au Cardinal Caffarra : « Père, il viendra un moment où la bataille décisive de Satan avec le Christ sera sur le mariage et la famille ».

C'est ça.

Si c’est l'heure de « l'Évêque vêtu de blanc », il y aura des souffrances pour tout le monde (vous rappelez-vous la vision de la ville en ruines ?)

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