samedi 29 août 2015

« L'Islam modéré, ça n’existe pas »

« EIIL représente l'Islam à cent pour cent »
« Pas un conflit mais un génocide »
Ne vous faites pas bourrer par les médias
Deux prêtres Irakiens témoignent et même un Iman !


SOURCE : Rorate Caeli
Par : Matteo Matzuzzi
Il Foglio
Le 26 août 2015

« Réveillez-vous ! Le cancer est à votre porte. Ils vont vous détruire. Nous, les Chrétiens du Moyen-Orient, sommes le seul groupe qui a vu le visage du mal : l'islam ».




Rome. « S'il vous plaît, s’il y a quelqu'un qui pense encore qu’EIIL (État Islamique ou État Islamique de l’Irak et du Levant) ne représente pas l'Islam, sachez qu'ils ont tort. EIIL représente l'Islam à cent pour cent ». Le Père Douglas à Bazi, un prêtre catholique de la paroisse irakienne à Erbil, éleva la voix lors d'une intervention à la réunion à Rimini, avec un choix de mots — provocants et avec un ton dur — que peu avaient osé utiliser jusque là.

Il porte des cicatrices des tortures sur son corps qu’il a subies il y a neuf ans quand une bande de djihadistes l’a kidnappé pendant neuf jours, l’ont gardé enchaîné avec les yeux bandés et un nez cassé pour avoir reçu des coups de genoux : « Pendant les quatre premiers jours, ils ne m’ont même pas donné quelque chose à boire. Ils marchaient devant moi en disant : « Père, voulez-vous un peu d'eau ? » Toute la journée, ils écoutaient la lecture du Coran pour faire paraître aux voisins ce qu'ils étaient de bons croyants ».

Le langage diplomatique rempli de tact et de chic respectabilité qui sont utilisés pour éviter les affrontements avec diverses sensibilités ne sont pas pour le Père Douglas. Pas de place dans ses paroles non plus pour les discussions sur le niveau plus ou moins élevé de modération inhérente qui peut exister dans les religions. La même chose vaut pour les appels au dialogue à tout prix avec ceux qui décapitent et les bourreaux de vieux érudits retraités — et même avec le calife lui-même. L'intervention du Père Douglas n’est pas très bien en ligne avec quelques débatteurs sociaux occidentaux et culturels ainsi qu’avec les « prédicateurs » mais il est en ligne avec les évêques locaux tels que le Patriarche de Bagdad, Louis Raphael I Sako qui, dans son livre « Plus fort que la terreur » a accusé l'Ayatollah al-Sistani, la plus haute autorité des Chiites Irakiens, d'avoir gardé le silence sur les persécutions des jihadistes contre les minorités car« ils ne veulent pas l’écouter de toute façon ».

Le Père Douglas Al Bazi est en charge de deux centres pour les réfugiés Chrétiens qui ont survécu à l'avance de la horde noire — non loin d’Ankawa. Après que les maisons furent marquées du « N » signifiant Nazaréen et après le déplacement des Chrétiens sur la plaine de Ninive il y a un an, il dit : « Du matin au soir nous recevions des milliers de réfugiés » et l'exode se poursuit. « Je suis fier d'être un Irakien, j’aime mon pays. Mais mon pays n’est pas fier que j’en fasse partie. Ce qui se passe dans mon peuple n’est rien d'autre qu’un génocide. Je vous en prie : n’appelez pas ça un conflit. « C’est un génocide » a déclaré le prêtre qui ne veut pas entendre parler d’un « Islam modéré ». Il s’explique : « Quand l'Islam vit au milieu de vous, la situation peut sembler acceptable. Mais quand on vit au milieu des Musulmans, au milieu de l’Islam, tout devient impossible. Je ne suis pas ici pour vous initier à la haine de l'Islam. Je suis né au milieu des Musulmans et j’ai plus d'amis parmi eux que j’en ai parmi les Chrétiens. Mais les gens changent et si nous allons dans mon pays, personne ne sera en mesure de distinguer la lumière des ténèbres. Il y a de ceux qui disent : « Mais j’ai beaucoup d'amis musulmans qui sont très gentils ». Oui, certainement ! Ils sont gentils ici ! Mais là-bas, dans mon pays, la situation est très différente ! »

C’est une situation à propos de laquelle le Vice-Président de la Conférence des Imams Français a également eu quelques mots durs à dire. Hocine Drouiche, aussi Imam à Nîmes, est intervenu en juillet dernier au Parlement Européen : « Dans le monde, les Chrétiens sont persécutés, pourchassés, privés de travail, emprisonnés, torturés et assassinés. Tous les moyens sont utilisés pour les forcer à renier leur foi, y compris le rituel de viols collectifs, dans certains États, comme étant une forme de sanction pénale. Posséder une Bible est devenu un crime, le culte religieux est interdit et il y a eu un retour à l'époque des messes dans les catacombes et des premiers martyrs ». Et la faute, avait alors ajouté Drouiche dans un discours qui n’avait pas été mis en évidence par plusieurs par la presse européenne « c’est l'Islam contemporain » qui est beaucoup plus proche « du sectarisme que d’une religion ouverte et universelle ».

« Je crois qu’ils vont nous détruire à la fin ».

Le sort du Père de Bazi en est un qui court le risque d'être assassiné dans la rue tous les jours : « Nous ne savons jamais si, en sortant de l'église, nous allons être en mesure d'y entrer à nouveau en vie. À Bagdad, il y a eu une église qui a explosé juste en face de moi. Ils m’ont tiré dans les jambes avec un AK-47, un type de Kalachnikov, et probablement tôt ou tard ils vont me tuer ». Pourtant sa foi est solide. Il ajoute : « Quand ils m’ont enchainé pendant mon enlèvement, ils ont serré un gros cadenas sur mes poignets. La chaîne avait dix anneaux supplémentaires qui dépassaient, j’ai alors pris l'habitude de réciter le Rosaire. Je n’ai jamais prié si ardemment que je l'ai fait à ce moment-là ». Et d’ajouter le Père Douglas : « Je n’implore pas votre aide. Je ne suis pas effrayé tout comme mon peuple n’a pas peur non plus. Je crois qu'ils vont nous détruire à la fin. Mais je crois aussi que nous aurons le dernier mot. Jésus nous a dit que nous avions besoin de porter nos propres croix et c’est ce que nous sommes en train de faire au Moyen-Orient. Pourtant, la chose la plus importante n’est pas de porter la croix mais de la suivre. Et la suivre signifie accepter, affronter et s’engager personnellement jusqu’à la fin ».

« Nous avons à être patients et à porter notre croix chaque jour, mais nous devons réagir aussi » a ajouté le Père Ibrahim Saïd Alsabagh, curé à Alep, en lui faisant écho. Et il a raconté comment la ville est désormais « divisée en dizaines de parties, chacune d’elles dans les mains d'un groupe différent de djihadistes. Notre église Saint-François est à soixante mètres de la ligne de tir. Ils ont déjà frappé de nombreuses églises, nous ne savons pas quand ce sera notre tour ». Voici pourquoi le Père Douglas, à la fin de son intervention, a lancé un avertissement à l'Ouest faiblard :

« Réveillez-vous ! Le cancer est à votre porte. Ils vont vous détruire. Nous, les Chrétiens du Moyen-Orient sommes le seul groupe qui a vu le visage du mal : l'Islam ».

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