samedi 15 août 2015

Cette analyse bien détaillée vous montre...

comment c'est tout croche
C'est simple : ce n'est pas catholique




ANALYSE DE L’INSTRUMENTUM LABORIS

Synode ordinaire sur la famille


Contenu

I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
IX.
X.
XI.
XII.
XIII.
XIV.
XV.
Introduction
« La clé interprétative »
La dignité de la personne humaine
La contraception
Les méthodes artificielles de reproduction
La Sainte Communion pour les « divorcés/remariés »
« La loi de gradualité »
L'indissolubilité du mariage
La cohabitation
L'homosexualité et les unions homosexuelles
Les parents comme premiers éducateurs
L’« émancipation des femmes »
La clarté et la vérité
Le péché
Conclusion


Source : Voice of the Family

Introduction


L'Instrumentum Laboris, publié par le Secrétariat général du Synode des Évêques, le 23 Juin 2015, est destiné à servir de base aux discussions de la XIV Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques qui se tiendra à Rome du 4 au 25 octobre 2015 . Le thème du Synode est « La vocation et la mission de la famille dans l'Église et le monde contemporain ».

L'Instrumentum laboris comprend le texte intégral de la Relatio Synodi du Synode extraordinaire qui a eu lieu à Rome en octobre 2014. Dans l'Instrumentum Laboris, le texte de la Relatio Synodi est complété par d'autres commentaires élaborés qui développent les thèmes présents dans le document antérieur et il traite de certains sujets qui n’avaient pas été considérés précédemment. Ces ajouts sont censés être fondés sur les réponses envoyées au Secrétariat Général du Synode en réponse aux questions contenues dans les Lineamenta que nous avons publiées en décembre 2014.

La première section « Présentation » de l'Instrumentum laboris stipule que le document « est composé du texte définitif » de la Relatio Synodi.(1) Cela indique que les paragraphes 52, 53 et 55, qui ont échoué à recevoir les deux tiers des voix de la majorité nécessaire au Synode extraordinaire, sont maintenant considérés comme faisant partie du « texte définitif ». L'inclusion de ces paragraphes est contraire à la Règle du Synode des Évêques qui stipule à l'article 26 § 1 qui est le suivant :

« Pour arriver à la majorité des votes, si le vote est pour l'approbation de certains éléments, les 2/3 des voix des Membres ayant voté sont nécessaires ; si pour le rejet de certains points, la majorité absolue des mêmes Membres est nécessaire.»

(1) Toutes les citations de l'Instrumentum laboris sont en italique. Cette analyse est basée sur la traduction anglaise officielle de l'Instrumentum Laboris.

Cette violation des règles du Synode sème de sérieux doutes sur l'intégrité de la démarche synodale.

Voice of the Family a déjà publié une analyse de l'approche gravement viciée dans la Relatio Synodi et, étant donné l'inclusion du texte intégral de la Relatio Synodi dans l'Instrumentum Laboris, nous prenons cette occasion pour réaffirmer le contenu et la pertinence de notre analyse d’origine du Rapport final du Synode extraordinaire sur la famille qui est disponible à www.voiceofthefamily.info.

« La clé interprétative »

Dans notre analyse de la Relatio Synodi, nous avons identifié une « clé d'interprétation » que nous considérons comme la base de l'approche problématique adoptée dans ce document. Nous avons soutenu que l'introduction à la Relatio donne la clé de l'interprétation quand il est affirmé, au paragraphe 3, que le principe « qui décrit l'expérience synodale et indiquant la tâche à accomplir » est « à la fois de lire les Signes de Dieu et celle de l'histoire humaine, selon les deux volets mais dans une fidélité unique qu’implique cette lecture ». (2) La même« clé interprétative » peut et doit, être appliquée à l’Instrumentum Laboris parce que la Relatio Synodi est incluse dans ce document et constitue le fondement de ce nouveau document.

Cette même « clé interprétative » proclame que la tâche du synode est d'être fidèle à deux sources d'autorité différentes, (1) « les Signes de Dieu » et (2) les signes de « l'histoire humaine ». Si l’ homme doit être fidèle à Dieu et à « l'histoire humaine », il s’ensuit qu’à chaque fois qu'il y a un conflit entre leurs demandes mutuelles, ça exige qu’un compromis soit trouvé. Lorsque cette approche est adoptée, la loi morale naturelle n’est plus considérée comme immuable mais plutôt comme susceptible de changer au cours du temps. Cette approche a ses racines dans une fausse conception de la relation entre la Doctrine et l'histoire. Un compte rendu plus complet de notre argumentation et l'analyse des racines historiques de cette approche peut être trouvée dans notre analyse du Rapport final du Synode extraordinaire sur la famille.

Cette fausse approche a été clairement et éloquemment exprimée par Walter Kasper dans son article de 1967 intitulé Dieu et l'Histoire. Kasper a écrit :

« Le Dieu qui préside dans le monde et dans l'histoire en tant qu’Être immuable est une offense à l'homme. Il faut Le refuser pour l'amour de l'homme parce qu'Il revendique pour Lui-Même la dignité et l'honneur qui appartiennent de plein droit à l'homme ... Nous devons résister ce Dieu, cependant, non seulement pour l'amour de l'homme, mais aussi pour l'amour de Dieu. Il n’est pas le vrai Dieu du tout, mais plutôt une idole misérable. Car un Dieu qui est seulement au long et au-dessus de l'histoire, de l'histoire qui n’est pas Lui-Même, est un Dieu fini. Si nous appelons un tel Être Dieu, alors pour l'amour de l'Absolu nous devons devenir des athées absolus. Un tel Dieu ressort d'une vision du monde rigide ; Il est le garant du statu quo et l'ennemi du nouveau ». (3)

(3) « Gott in der Geschicte » Gott heute : 15 Beiträge zur Gottesfrage, (Mainz, 1967) traduction « La nouvelle approche pastorale du Cardinal Kasper aux « divorcés/remariés » 12 Avril 2014 Documentation Informations Catholiques Internationales, [ consulté le 16 Décembre 2014] http ://www.dici.org/en/documents/the-new-pastoral-approach-of-cardinal-kasper-to-the-divorced-and-remarried/.

Cette approche de Dieu et de l'histoire a été condamnée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 1984 par ses instructions sur la théologie de la libération. La CDF a enseigné :

[3.] ... L’histoire devient ainsi une notion centrale. Il sera affirmé que Dieu Lui-même fait l'histoire. Il sera ajouté qu'il n'y a qu'une seule histoire, celle dans laquelle la distinction entre l'histoire du Salut et l'histoire profane n’est plus dorénavant nécessaire. Pour maintenir la distinction serait de tomber dans le « dualisme ». De telles affirmations reflètent un immanentisme (Système philosophique fondé sur la notion d'immanence) historiciste. [...]

4. Toujours selon ce sujet, certains vont même jusqu'à identifier Dieu Lui-Même avec l'histoire et à définir la foi comme la « fidélité à l'histoire » ce qui signifie adhérer à une ligne politique qui est adaptée à la croissance de l'humanité conçue comme un messianisme purement temporel .

5. Comme conséquence, on met la foi, l'espérance et la charité dans de nouveaux contenants : ils deviennent des « fidélités à l'histoire », des « confiances dans l'avenir » et des « options pour les pauvres ». Ce qui revient à dire qu'ils ont été vidés de leur réalité théologique. (4)

(4) Instruction sur certains aspects de la « Théologie de la libération », Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 6 Août 1984, Section IX, n ° 3-5.

Cette fausse approche de l'histoire est la base de l'approche dans la Relatio Synodi et dans l'Instrumentum Laboris, comme expliquée en détail dans notre analyse du document original.

Au paragraphe 68 de l'Instrumentum Laboris, nous lisons que le « point de départ de l'Église est la situation concrète des familles d'aujourd'hui ». C’est une approche erronée. Le point de départ de l'Église doit toujours être Dieu et l'ordre objectif qu’Il a établi. La phrase se poursuit en déclarant que ce « point de départ » commence par « ceux qui souffrent le plus », mais le document fait des hypothèses infondées à propos de qui sont ces familles. Il est donné beaucoup d'attention à certains groupes, comme les « divorcés/remariés» et ceux des « mariages civils » tandis que d'autres groupes, notamment ceux dont les moyens de subsistance sont menacés en raison de leur adhésion à la Vérité à propos de la loi morale ou luttant comme parents pour élever des enfants dans une société qui menace de saper constamment leur foi et leur morale ne sont pas mentionnés du tout. C’est précisément le genre d'erreur de jugement qui est à prévoir quand on commence avec « des situations concrètes » subjectives plutôt que d'examiner la réalité objective.

La dignité de la personne humaine

Au paragraphe 7 de l'Instrumentum Laboris, on affirme que « les gens sont de plus en plus conscients de la dignité de chaque personne — homme, femme et enfant ...» C’est difficile de voir comment cette déclaration peut être défendue à la lumière de l'augmentation croissante des attaques contre la vie humaine et eu égard à la compréhension authentique de la sexualité humaine. Le dernier demi-siècle a été témoin :

  1. d’une attaque sans précédent à la vie humaine à naître avec des estimations prudentes plaçant le décompte de victimes supérieur à un milliard.

  2. la dégradation de la procréation humaine à travers une mentalité contraceptive qui est presque universelle en Occident et qui est imposée de façon agressive au monde en développement

  3. la dégradation de la procréation humaine par des méthodes artificielles de reproduction qui constituent également une attaque contre la vie de l'embryon humain

  4. le développement des théories du « genre » qui sont opposés à la dignité des hommes et des femmes, dont les natures masculines et féminines sont ordonnées par Dieu

  5. la dégradation de la sexualité humaine à travers une large exposition à la pornographie, y compris l'utilisation de matériaux d'éducation sexuelle pornographique dans les écoles

  6. la dégradation de l'Institution du mariage par sa redéfinition pour inclure les couples de même sexe

  7. la propagation du suicide assisté et de l'euthanasie qui attaquent directement la vie et la dignité des personnes âgées et handicapées.

Dans sa lettre encyclique Evangelium Vitae, le Pape Jean-Paul II a noté l'augmentation des « déclarations » et des « initiatives » dans le monde moderne « reconnaissant la valeur et la dignité de chaque individu en tant qu’être humain ». Cependant, il continuait :

D’un autre côté, ces nobles proclamations sont malheureusement contredites par un tragique négation d’elles dans la pratique. Cette négation est encore plus pénible et même scandaleuse précisément parce qu'elle se produit dans une société qui fait de l'affirmation et de la protection des droits de l'homme son objectif principal et sa fierté. Comment ces affirmations de principe souvent répétées se réconcilient-elles avec l'augmentation continuelle et la légitimation fréquente des attentats contre la vie humaine ? Comment pouvons-nous concilier ces déclarations avec le refus d'accepter ceux qui sont faibles et nécessiteux, ou les personnes âgées ou ceux qui viennent d'être conçus ? Ces attaques vont directement contre le respect de la vie et elles représentent une menace directe à l'ensemble de la culture de droits humains. (5)

(5) Pape Jean-Paul II, Evangelium Vitae, n ° 18.

Cette prise de conscience fait défaut dans l'Instrumentum Laboris. Le paragraphe 7 reconnaît que « seule une minorité de personnes vit, soutient et encourage l'enseignement de l'Église Catholique sur le mariage et la famille, en y voyant la Bonté du Plan Créateur de Dieu ». Pourtant, les auteurs semblent considérer que le rejet accru du Plan de Dieu pour le mariage et la famille est compatible avec une sensibilisation accrue de la dignité humaine. En fait, comme la liste ci-dessus suggère, le rejet du Plan de Dieu conduit à des violations de la dignité humaine.

Nous soutenons que l'approche adoptée dans ce paragraphe est façonnée par la « clé interprétative » qui conduit les rédacteurs à adopter une vision positive des tendances sociales actuelles et une réticence marquée pour contester les maux moraux et sociaux réels qui menacent les familles dans le monde moderne monde. Comme nous allons le voir, ceci est un problème récurrent dans ce document.

Le paragraphe 45 mine la dignité humaine en refusant que chaque homme pris individuellement et chaque femme prise individuellement est faite « à l'image et à la ressemblance » de Dieu. (Gn 1,26) Ce paragraphe cite le Pape François qui affirme comme « l'homme seul n’est pas l'image de Dieu, ni la femme seule est l'image de Dieu, mais que c’est l'homme et la femme comme couple qui est l'image de Dieu ». Cette déclaration semble entrer en conflit avec la Tradition Catholique qui enseigne que chaque homme pris individuellement et chaque femme prise individuellement est faite à l’«image et à la ressemblance » de Dieu. (6)

(6) St Thomas d'Aquin, Somme théologique, je q.93 A.4.

L '« image » de Dieu ne se trouve que dans l'âme intellectuelle, bien qu'il y ait une certaine « ressemblance » de Dieu également dans le corps. (7) Tous les êtres rationnels, ce qui veut dire chaque être humain pris individuellement et chaque ange sont faits à « l'image et à la ressemblance » de Dieu. (8) Cette «image et cette ressemblance » est la base de la dignité humaine.

(7)« Maintenant, l'intellect ou l'esprit est là raison pour laquelle la créature rationnelle excelle sur les autres créatures ; et cette image de Dieu ne se trouve même pas dans la créature raisonnable sauf dans son esprit ; tandis que dans les autres parties qu’une créature raisonnable peut arriver à posséder, nous trouvons l'image d'une « trace », comme dans d'autres créatures à qui, en référence à ces parties, la créature raisonnable peut être associée ». ST I q. 93 A.6.

(8) ST je q.93 a.3.

La déclaration du Saint-Père citée au paragraphe 45 continue ainsi : « La différence entre l'homme et la femme ne vise pas à se tenir en opposition ou à subordonner, mais est dans l'intérêt de la communion et de la génération ... » La Tradition Catholique enseigne que les hommes et les femmes partagent une égalité fondamentale en ce qui concerne leur fin ultime : « Il n'y a plus ni Juif ni non-Juif, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. (Gal 3,28) ». Toutefois, dans le contexte plus large de cette égalité fondamentale, il y a une certaine subordination des femmes aux hommes qui a été établie lors de la création : « En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme; et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme.…». (1 Corinthiens 11 : 8-9 ; cf. Gn 2, 21-23) Dans sa lettre aux Éphésiens Saint Paul élargi cet enseignement dans le cadre du mariage « Femmes, [soumettez-vous] à votre mari comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église qui est son corps et dont il est le Sauveur. Mais tout comme l'Église se soumet à Christ, que les femmes aussi se soumettent en tout à leur mari. (Éph 5 : 21-24) .. St Paul répète cet enseignement dans sa lettre aux Colossiens : « Femmes, soumettez-vous à votre mari comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez votre femme et ne vous aigrissez pas contre elle ».(Col 3, 18-19) ..

Contraception

Le paragraphe 7 affirme que le « développement d'une société de consommation a séparé la sexualité de la procréation ». Alors que la consommation est sans aucun doute un facteur qui contribue au développement de la mentalité contraceptive, ce n’est pas la « société de consommation » en elle-même qui élimine la procréation de l'acte sexuel mais plutôt l'utilisation des méthodes contraceptives. L'Instrumentum Laboris, de même que la Relatio Synodi et d'autres textes synodaux, refusent d'utiliser le mot « contraception » ou faire toute référence directe à toute méthode de contraception malgré les conséquences dévastatrices de l'utilisation de contraceptifs dans de nombreux domaines de la vie humaine, et pas moins le meurtre des enfants à naître par des méthodes abortives. La cohérence de cette omission, qui peut être aussi vue dans la Lettre Encyclique Laudato Si, semble refléter une politique délibérée. (9)

(9) « Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives. Cela est impossible ». Pape Francis, Entretien avec Antonio Spadaro, le 19 Août 2013 [consulté le 23 Juillet 2015] https ://w2.vatican.va/content/francesco/en/speeches/2013/september/documents/papa-francesco_20130921_intervista-spadaro.htmlhttps ://w2.vatican.va/content/francesco/en/speeches/2013/september/documents/papa-francesco_20130921_intervista-spadaro.html.

L'affirmation selon laquelle la séparation de la procréation de la sexualité est le résultat de la « société de consommation » ignore également l'imposition agressive du contrôle des naissances dans le monde en développement. Cette omission est particulièrement inquiétante dans le contexte de la négociation des Objectifs de Développement Durable à l'Organisation des Nations Unies. Le projet préliminaire actuel en matière d’ Objectifs de Développement Durable appelle les nations « à assurer l'accès aux services de santé reproductive. Ceci est un euphémisme pour l'accès à l'avortement et à la contraception ».

Les problèmes dans l'Instrumentum Laboris sont cependant beaucoup plus en profondeur que ces omissions. Il est clair que le document porte atteinte à l'enseignement de base de la Lettre Encyclique Humanae Vitae. Le paragraphe 137 annule effectivement l'enseignement central de l'encyclique, qui a déclaré moralement inadmissible « toute action qui, soit avant, au moment, ou après les rapports sexuels, est destinée à empêcher précisément la procréation — que ce soit en tant que fin ou en tant que moyen ». (10)

(10) Pape Paul VI, Humanae Vitae, n ° 14.

Le paragraphe 137 prétend identifier les « deux points principaux » de l'Encyclique. Le premier de ces points est « le rôle de la conscience telle qu'elle est comprise pour être la Voix retentissante de Dieu dans le coeur de l'homme qui est formé pour écouter » et le second est « une norme morale objective ». Il est important de noter que la norme morale actuelle, comme citée ci-dessus au paragraphe 14 de l'Encyclique Humanae Vitae, n’est en fait pas indiquée nulle part dans ce texte. Dans les faits, la norme est expliquée simplement comme étant d’éviter « de considérer l'acte de la génération comme une réalité à être décidée arbitrairement, indépendamment du Plan Divin de la procréation humaine ». Cette explication ne rejette pas explicitement l'utilisation de méthodes contraceptives. On nous dit en outre qu'un « trop grand d'accent » sur la norme morale « résulte à considérer la norme morale comme un fardeau insupportable et qui ne répond pas aux besoins et aux ressources d'une personne ».

Le document poursuit en indiquant que les couples devraient prendre des décisions par « la combinaison des deux » : un équilibre doit être trouvé entre le « rôle de la conscience » et la « norme morale objective » sous « la direction d'un guide spirituel compétent régulier ». Le seul défaut qui est conseillé de ne pas faire, c’est « de faire des choix égoïstes ». L'implication de ce passage consiste dans le fait que des actes de contraception peuvent être autorisés par un confesseur ou un chef spirituel dans certaines circonstances lorsque : « la norme morale devient un fardeau insupportable ». L’ Instrumentum Laboris « met aussi en évidence » au paragraphe 136 « la nécessité de respecter la dignité de la personne dans l'évaluation morale des méthodes de régulation des naissances ».

En ce sens, l'Instrumentum Laboris suit la ligne indiquée par le Cardinal Kasper dans une interview peu avant le début du Synode extraordinaire :

[Paul VI] était concerné de rester dans la Vérité et ne pas céder quelque chose, mais je pense que c’est une question d'interprétation de cette Encyclique Humanae Vitae parce qu'il fut le premier pape à parler dans la terminologie « personnaliste » à propos du mariage —c’était nouveau ! Donc, à la lumière de cette approche globale, nous avons à interpréter ce qu’il disait sur la contraception et ainsi de suite, et je pense que ce qu’il disait est vrai, mais ce n’est pas une casuistique à partir de laquelle nous pouvons faire des déductions [sic], c’est un idéal et nous devons le dire aux gens, mais ensuite nous avons aussi de respecter la conscience du couple.(11)

(11) « Le Cardinal Kasper : Synode pour modéliser l’« écoute magistérielle » du Pape 1 octobre 2014, Radio Vatican, [consulté le 25 Novembre 2015] http ://en.radiovaticana.va/news/2014/10/01/card_kasper_synod_to_model_popes_listening_magisterium/1107667.

Méthodes artificielles de reproduction

Le paragraphe 34 traite de la « soi-disant révolution bio-technologique » qui a rendu possible la séparation de « l'acte de reproduction humaine de la relation sexuelle entre l’homme et la femme ». Ce paragraphe note que de telles méthodes « gagnent en popularité croissante », qu’elles ont « un effet profond dans les relations, dans la société et dans le système juridique qui intervient dans une tentative de réglementer déjà une variété de différentes situations et ce qui se passe déjà ». Le paragraphe ne contient aucun jugement moral sur ces procédures ; le lecteur ne peut pas découvrir à partir de ce paragraphe si ces procédures sont bonnes ou mauvaises. Il n'y a aucune référence à un quelconque enseignement de l'Église précédente, aux instructions comme le Donum Vitae et le Dignitas Personae de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. (12) Enfin, le document ne contient aucune référence au fait que ces procédures entraînent la mort de millions d'êtres humains ou la connexion entre ces procédures et l'expérimentation sur embryon.

(12) Donum Vitae, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 22 Février 1987 ; Dignitas Personae, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 8 Septembre de 2008.

La Sainte Communion pour les « divorcés/remariés »

Dès les premières étapes du processus synodal, la discussion a été dominée par les propositions du Cardinal Walter Kasper à savoir que les « divorcés/remariés » catholiques peuvent être admis dans certaines circonstances aux Sacrements de Pénitence et de la Sainte Communion sans modification de vie. Les paragraphes relatifs à cette proposition ont été rejetés par le Synode extraordinaire mais ils sont néanmoins inclus dans l'Instrumentum Laboris au mépris de tous les votes des Pères Synodaux.

En plus des paragraphes rejetés originellement, l'Instrumentum Laboris contient des commentaires supplémentaires clairement destinés à développer davantage ces propositions.

Le paragraphe 121 accuse l'Église de pratiquer des « formes d'exclusion » dans « la pratique liturgique et pastorale actuelle » et appelle le Synode ordinaire à « réfléchir sur la possibilité d'éliminer ces formes d'exclusion ». En outre, il appelle à un processus de ré-éducation des Catholiques dans le processus d’une « plus grande intégration » des « divorcés/remariés » afin qu’ils soient mieux « accompagnés grâce à une augmentation de la sensibilité de la communauté chrétienne ». Le document ne démontre aucune inquiétude concernant les Catholiques qui peuvent être confondus ou scandalisés par une telle approche ou concernant les parents dans leurs efforts visant à guider leurs enfants à vivre selon la morale de la Loi qui serait finalement compromise.

Le paragraphe 123 affirme qu'un « grand nombre de ceux qui ont envoyé des réponses aux Lineamenta » conviennent qu'« un chemin de réconciliation ou de pénitence sous les auspices de l'Évêque local pourrait être assumé par ceux qui sont divorcés et remariés civilement et qui se trouvent dans des situations irréversibles ». Le document reconnaît que le Secrétariat a reçu la « suggestion » que les normes suivent le processus décrit par Jean-Paul II dans Familiaris Consortio, qui a réaffirmé l'enseignement immuable de l'Église à savoir que les « divorcés/remariés » ne peuvent être admis à la Sainte Communion. Toutefois, le paragraphe 123 se poursuit immédiatement avec ce texte :

D'autres se réfèrent à une voie de pénitence, ce qui signifie un processus de clarification de questions après avoir connu un échec et une réorientation qui se doit d'être accompagnée par un prêtre qui est nommé pour ce but. Ce processus devrait conduire l'intéressé à un jugement honnête de son/sa situation. Dans le même temps, le prêtre lui-même pourrait en venir à une évaluation suffisante pour appliquer convenablement le pouvoir de lier et de délier la situation.

Ceci est une réaffirmation claire de la proposition faite par le Cardinal Kasper et d'autres au Synode extraordinaire.

Les paragraphes 124 et 125 traitent de la connexion entre la Communion spirituelle et la Communion sacramentelle. Non seulement l'Instrumentum Laboris comprend le paragraphe rejeté par le Synode extraordinaire (no. 124, à l'origine no 53 de la Relatio Synodi) mais va répéter l'argument au paragraphe 125. L'insinuation faite est à l’effet que, parce que les « divorcés/remariés » peuvent, dit-on, faire un acte de communion spirituelle, il est donc raisonnable de les admettre à la Communion sacramentelle. Cette position est fondée sur une fausse compréhension de la communion spirituelle.

L'enseignement traditionnel de l'Église est comme suit :

(1) Si une personne reçoit la Sainte Communion avec les dispositions correctes, elle la reçoit à la fois sacramentellement et spirituellement

(2) Si une personne reçoit la Sainte Communion, mais n’est pas disposée correctement, elle la reçoit sacramentellement mais pas spirituellement ; autrement dit, elle mange physiquement le Corps et le Sang du Seigneur, mais ne reçoit pas une augmentation de la grâce sanctifiante mais plutôt « celui qui mange et boit sans discerner le Corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.». (1 Cor 11,29)

(3) Enfin, une personne qui est disposée correctement à recevoir la Sainte Communion, mais n’est pas capable de le faire physiquement, la reçoit spirituellement mais pas sacramentellement quand ils font un acte de communion spirituelle. (13)

(13) Cette question est discutée en détail par Paul Jérôme Keller OP dans « La Communion spirituelle est pour tout le monde ? Nova et Vetera, Inglés Edition, Vol 12. N ° 3 (2014). 631-655.

Ceux qui persistent dans un état d'adultère ne peuvent faire ni un acte de communion spirituelle, au sens propre du terme, ni recevoir le Sacrement de la Sainte Communion.

Ces passages qui semblent être conçus pour préparer le terrain à la « Proposition Kasper » se trouvent dans d'autres parties du document. Le paragraphe 36 déclare :

« Plusieurs demandent que le groupe de personnes considérées comme étant « loin de l'Église » qu’elles ne portent pas la connotation d’« exclus » ou de « rejetés » puisque ces personnes sont aimées par Dieu et sont au cœur de l'activité pastorale de l'Église. Tout le monde a le droit d'être traité avec compréhension, en gardant à l'esprit que les situations qui restreignent certaines personnes de participer à la vie de l'Église ne sont pas toujours intentionnellement choisies. Souvent ces situations résultent — et sont parfois vécues avec une grande souffrance —en raison de la conduite d'un tiers ».

Seulement le péché mortel peut empêcher un Catholique de participer pleinement à la vie sacramentelle de l'Église. Une personne qui a commis un péché mortel n’est pas exclue par l'Église, mais par leur propre action librement choisie parce que seul un acte librement voulu peut être un péché mortel. Le péché mortel est toujours « intentionnellement choisi » directement et ne peut jamais être le résultat de « la conduite d'un tiers ».

Sous-jacent au document est l'hypothèse que ceux qui vivent dans des unions irrégulières ne sont pas capables de se repentir de leur péché et de modifier leur vie. Cette attitude peut être clairement vue dans l'affirmation du Cardinal Kasper faite dans le cadre de la réception de la Sainte Communion par les « divorcés/remariés » quand il a dit que « l’héroïsme n’est pas pour le Chrétien moyen » .(14) Cette attitude nie à la fois la Puissance de la Grâce de Dieu et la capacité de chacun et de chaque être humain de coopérer avec elle pour éviter le péché. C’est une approche qui est incompatible avec l'Enseignement solennel du Concile de Trente :

(14) Matthieu et Grant Boudway Gallicho, « Dieu miséricordieux, Église Miséricordieux : Une entrevue avec le cardinal Walter Kasper, Commonweal 7 mai 2014 [consulté le 25 Novembre 2014], https ://www.commonwealmagazine.org/merciful-god-merciful- église.

Mais personne, quelque soit son niveau de justification, ne devrait se considérer comme exempté de l'observance des Commandements ; personne ne devrait utiliser cette formule téméraire, déjà interdite par les Pères sous peine d'anathème, que l'observance des Commandements de Dieu est impossible pour celui qui est justifié.

Car Dieu ne commande pas des impossibilités, mais en commandant Il exhorte à faire ce que le fidèle peut et à prier pour ce qu'il ne peut pas et Il l’aide afin qu'il devienne capable. (15)

(15) Décret sur la justification, Concile de Trente, Session VI, promulguée par le pape Paul III sur 13thJanuary 1547.

Il peut également être noté ici que le paragraphe 128 suggère d'étendre la réception de la Sainte Communion, dans certaines circonstances, à des baptisés non-Catholiques mariés à des catholiques.

« La loi de gradualité »

La Relatio Post Disceptationem a utilisé « la loi de gradualité » comme justification pour l'admission des « divorcés/remariés » à la Sainte Communion. Les références directes à « la loi de gradualité » ont été retirées de la de Relatio Synodi finale, probablement en raison de l'opposition des Pères synodaux exprimée lors des petits groupes bien que l'approche globale ait été retenue.

L’Instrumentum Laboris a réintroduit le concept pour justifier « l'intégration des personnes qui sont divorcées et remariées civilement dans la vie pastorale ». (paragraphe 121).

La «loi de gradualité » , selon l'usage le plus commun du terme, soutient que la demande envers l'obéissance à la loi morale ne s’impose que progressivement quand la personne mûrit, se développe et devient capable d'observer la Loi. Cela signifierait que la personne ne serait pas en fait tenue, conformément à cette théorie, à vivre en conformité avec la loi morale à certains points dans leur vie. Cet avis a été exprimé au cours du Synode des Évêques en 1980 et a été corrigé par le Pape Jean-Paul II dans son Exhortation Apostolique Familiaris Consortio :

« [Les personnes mariées] ne peuvent toutefois pas considérer la loi comme un idéal qui doit être atteint dans l'avenir : ils doivent la considérer comme un Commandement du Christ Seigneur pour surmonter les difficultés avec une constance. « Et si ce qui est connu comme « la loi de gradualité » ou d’avancée étape par étape, ça ne peut pas être identifié avec « gradualité de la loi » comme s’il y avait des degrés divers ou des formes de préceptes de la Loi de Dieu pour différentes personnes et différentes situations ... (16)

(16) Jean-Paul II, Familiaris consortio, n ° 34.

Les vertus se développent tout au cours de la vie d'une personne et, à des étapes particulières de leur vie, les personnes peuvent trouver difficiles d’observer certains préceptes de la loi morale. Néanmoins, elles sont obligées par la Loi même si, dans certains cas, elles ont une culpabilité réduite en raison de l'ignorance ou d'un manque de consentement de la volonté.

L'indissolubilité du mariage

La proposition d'admettre les « divorcés/remariés » à la Sainte Communion sans modification de leur vie est en soi incompatible avec l'indissolubilité du mariage.

Le paragraphe 42 porte atteinte encore plus à la Doctrine de l'indissolubilité du mariage en décrivant le mariage comme « une réponse personnelle au désir profond de l'amour mutuel et durable ». Ceci est une définition incomplète parce que le mariage est aussi un engagement public sur lequel la famille, l’unité sociale de base, est construite. Le lien indissoluble du mariage est confirmé aux yeux de Dieu et est un symbole de l'union indissoluble entre le Christ et son Église.

Le paragraphe poursuit en disant que l'Évangile offre un « un endroit idéal dans la vie qui doit prendre en compte le sens du temps et les difficultés réelles à maintenir en permanence des engagements ». L'« Église a besoin de proclamer un message qui pourrait donner de l'espoir et non être un fardeau ». Ces deux déclarations semblent destinées à préparer la voie à des propositions qui ne sont pas compatibles avec la nature du mariage indissoluble. Comme dans le cas de la contraception, la loi morale est réduite à « un idéal » et on sous-entend qu'il y a des cas où la loi morale ne doit pas être obéie.

Cohabitation

La Relatio Synodi souligne les soi-disant « aspects positifs » de la cohabitation dans ses diverses formes au détriment d'une présentation claire de la nature pécheresse de fornication et du préjudice résultant causé aux individus et à la société.

Cette approche est soutenue et prolongée dans l'Instrumentum Laboris. Les paragraphes qui traitent de ce sujet, tels que 57 et 63, n’énoncent jamais clairement qu’un « mariage civil » n’est pas un lien matrimonial valide. Ils impliquent en fait le contraire. Les auteurs semblent suggérer qu'il est possible pour les baptisés d’avoir une forme de mariage qui est non sacramentel et qui peut être « rehaussé en un mariage sacramentel. Cette implication est vue dans le paragraphe 63 qui distingue « les gens qui vivent ensemble » (les unions libres) des gens « civilement mariés » et ils stipulent que « qu’en commençant par un mariage civil, un mariage chrétien pourrait être alors ensuite atteint ». Le paragraphe 57 suggère que « les personnes qui vivent ensemble » et « ceux mariés civilement » sont dans une « phase initiale » de « mariage sacramentel » .

Le paragraphe 99 déclare que « l'Église doit aussi accompagner ceux qui sont dans un mariage civil ou qui vivent en union libre dans une découverte progressive des « semences du Verbe » qui se trouvent cachées jusqu'à ce qu’ils puissent en apprécier la pleine valeur pour eux dans la plénitude de l'Union Sacrementelle qui pourrait être atteinte ». Cela implique que l'habitude du péché grave est déjà dans un certain sens une union authentique, qui n’a tout simplement pas encore atteint sa « plénitude ».

Le paragraphe 102 affirme que le « choix du mariage civil ou, dans certains cas, tout simplement de « vivre ensemble » peut être « un lien durable, stable et ouvert à la vie » et décrit « le mariage sacramentel » comme un « bien possible qui devrait être proclamé comme un don pour enrichir et renforcer la vie conjugale ». Cela implique clairement que non seulement le « mariage civil », mais le fait même de « vivre ensemble » peut être déjà considéré comme « la vie maritale ». Il ne peut en effet y avoir d’« étapes » au mariage car cela impliquerait la possibilité d’un don de soi partiel mais pas entier ou encore un engagement temporaire et non pas encore permanent. Ce sont des contradictions dans les termes.

Le paragraphe 57 appelle les Catholiques à montrer « une appréciation pour l'engagement déjà pris » par ceux qui sont en unions irrégulières, malgré le fait que cet engagement est une vie dans le péché permanent. L'Instrumentum Laboris invite donc les Catholiques à montrer une appréciation pour une habitude du péché mortel.

Le paragraphe 61 énonce que « les gens doivent prendre conscience que, dans le Plan de Dieu, la famille n’est pas un devoir mais un don et qu'aujourd'hui la décision d'entrer dans le Sacrement du Mariage n’est pas une conclusion connue d’avance mais quelque chose à être développée et un objectif à être atteint ». C’est une déclaration trompeuse. Tous ceux qui veulent se marier ont le devoir de le faire selon le Plan de Dieu. Pour les personnes baptisées, ceci nécessite le mariage sacramentel ; tout vrai mariage entre personnes baptisées est sacramentel.

L’homosexualité et les unions homosexuelles

Le paragraphe 8 semble suggérer la possibilité d'autoriser les unions de même sexe à un certain niveau quand on reconnaît la nécessité de « définir le caractère spécifique de ces unions dans la société » et lorsqu'on appelle à « un examen plus approfondi de la nature et de la culture humaine qui est basée non seulement sur la biologie et la différence sexuelle ». Ceci est particulièrement dangereux compte tenu de la prolifération rapide dans le monde entier des lois permettant les unions civiles homosexuelles et les soi-disant « mariages de même sexe ». La majorité des pays « développés » aujourd'hui ont de telles lois et il y a beaucoup de pression qui est placée sur les pays « en développement » afin qu’ils adoptent une telle législation. Cette pression est souvent liée à l'aide financière ; les besoins de certaines des populations les plus pauvres sont manipulés afin de promouvoir l'agenda homosexuel radical.

Les paragraphes dans la Relatio Post Disceptationem de mi-parcours qui discutaient de l’homosexualité a provoqué une grande controverse. Parmi d'autres déclarations controversées, il y avait l'affirmation « que des unions entre personnes du même sexe ne peuvent pas être considérées sur le même plan que le mariage entre homme et femme ». Cette déclaration, qui implique qu'il y a un certain niveau où les unions de même sexe peuvent être acceptées, a été fortement contestée par de nombreux Pères synodaux. En conséquence de cette opposition, ce paragraphe a été remplacé dans la Relatio Synodi dans un nouveau paragraphe (no. 55) qui reprend l’enseignement authentique de l'Église sur les unions de même sexe tout en appelant au respect et à la sensibilité à être démontrée à ceux qui ont des tendances homosexuelles. Ce paragraphe n'a pas réussi à obtenir une majorité des deux tiers mais est inclus dans l'Instrumentum Laboris en tant paragraphe # 130.

Dans leur commentaire sur ce paragraphe, les auteurs de l'Instrumentum Laboris écrivent au paragraphe 131:

« Le point suivant doit être réitéré : toute personne, indépendamment de sa/son orientation sexuelle, doit être respectée dans son/sa dignité humaine et accueillie avec une sensibilité et un grand soin dans l'Église et la société. Il serait souhaitable que les diocèses consacrent une attention particulière dans leurs programmes pastoraux à l'accompagnement des familles où un membre a une tendance homosexuelle ou aux personnes homosexuels elles-mêmes ».

Il convient de noter que les auteurs ont choisi de ne pas réitérer le premier point du paragraphe 130, à savoir qu’« il n’y a pas absolument aucune raison de considérer que les unions homosexuelles puissent en aucune façon être semblables ou même de façon lointaine analogue au Plan de Dieu pour le mariage et la famille ». Pas plus qu'ils ne choisissent de réitérer la demande du paragraphe 132 (56 dans la Relatio Synodi) que « d’exercer une pression sur les Pasteurs de l'Église est totalement inacceptable : il est également inacceptable pour les organisations internationales de lier une aide financière aux pays les plus pauvres à l'introduction de lois qui établissent le « mariage » entre personnes de même sexe ».Ces deux passages, ajoutés à la Relatio Synodi suite à la réaction hostile de nombreux Pères Synodaux à la Relatio Post Disceptationem, sont délibérément minimisés. Cette emphase sélective est en ligne directe avec la « clé interprétative » qui façonne le document en entier. Conformément à leur désir d'être fidèles à l'histoire ainsi qu’à Dieu, les auteurs soulignent délibérément que cette partie du document qui est le plus en ligne avec les tendances sociales et politiques actuelles et minimisent les autres sections qui ne le sont pas.

A cet égard, nous notons que, tout en soulignant la nécessité de faire preuve de sensibilité à ceux qui ont des tendances homosexuelles, le document ne traite pas de la menace posée aux personnes et aux familles par la force croissante du mouvement homosexuel en Occident, notamment la persécution en hausse des personnes qui promeuvent et maintiennent les Vérités authentiques sur le mariage et la sexualité.

Les parents comme premiers éducateurs

La section initiale intitulée « Présentation » de l'Instrumentum Laboris affirme que : « Le regain d'intérêt pour la famille suscité par le Synode est illustré dans l'attention que la famille a reçu non seulement dans les milieux de l'Église, mais aussi dans la société civile ». L'implication ici est que « la société civile » accorde une attention renouvelée à la famille d'une manière positive. En fait, au cours des décennies récentes, la famille a été attaquée dans la société civile peut-être comme jamais auparavant ; un des problèmes les plus urgents est l'assaut sur le droit des parents à agir comme les premiers éducateurs de leurs enfants.

Le paragraphe 143 mentionne ce droit mais le couvre dans le cadre de la participation des parents à la préparation aux Sacrements de l'Initiation.

Le paragraphe 86 contient une attaque directe contre les droits des parents. Le paragraphe stipule que « la famille, tout en conservant sa place privilégiée dans l'éducation, ne peut pas être le seul endroit pour l'enseignement de la sexualité ». Cette déclaration est directement contraire à la Doctrine Catholique qui affirme le droit et le devoir des parents d'être les premiers et principaux garants de l'éducation de leurs enfants. L'exercice et la défense de ce droit est particulièrement important dans les questions sexuelles.

Les parents sont capables d'accomplir cette tâche par eux-mêmes et c’est entièrement de leur choix s'ils souhaitent que d'autres y participent.

Dans son exhortation apostolique Familiaris Consortio, le Pape Jean-Paul II a enseigné :

L'éducation sexuelle, qui est un droit fondamental et un devoir des parents, doit toujours être réalisée conformément à leurs directives, soit à la maison ou dans des centres éducatifs choisis et contrôlés par eux. À cet égard, l'Église réaffirme la loi de subsidiarité que l'école est tenue d'observer lorsqu'elle coopère à l'éducation sexuelle, en partageant dans le même esprit qui anime les parents.(17)

(17) Jean-Paul II, Familiaris consortio, n ° 37.

(18) Charte des droits de la famille, l'article 5, (délivré par le Saint-Siège le 22 Octobre 1983).

La Charte pour les droits des États de la famille déclare :

Puisqu’ils ont conféré la vie à leurs enfants, les parents ont le droit originel, premier et inaliénable de les éduquer; par conséquent, ils doivent être reconnus comme les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants.

a) Les parents ont le droit d'éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions morales et religieuses, en tenant compte des traditions culturelles de la famille qui favorisent le bien et la dignité de l'enfant; ils devraient également recevoir de la société l'aide nécessaire et l'assistance pour remplir leur rôle éducatif correctement.

b) Les parents ont le droit de choisir librement les écoles ou autres moyens nécessaires pour éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions. Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les aides publiques soient réparties de façon à ce que les parents soient véritablement libres d'exercer ce droit sans devoir supporter des charges injustes. Les parents ne devraient pas avoir à soutenir, directement ou indirectement, des charges supplémentaires qui empêchent ou limitent indûment l'exercice de cette liberté.

c) Les parents ont le droit d'assurer que leurs enfants ne soient pas contraints de suivre des cours qui ne sont pas en accord avec leurs propres convictions morales et religieuses. En particulier, l'éducation sexuelle est un droit fondamental des parents et doit toujours être menée sous leur surveillance étroite, soit à la maison ou dans des centres éducatifs choisis et contrôlés par eux.

d) Les droits des parents se trouvent violés quand un système obligatoire de l'enseignement est imposé par l'État où toute formation religieuse est exclue.

e) Le droit premier des parents d'éduquer leurs enfants doit être garanti dans toutes les formes de collaboration entre les parents, les enseignants et les autorités scolaires et, en particulier, dans les formes de participation visant à donner une voix aux citoyens dans le fonctionnement de l'école et dans la formulation et la mise en œuvre de politiques éducationnelles.(18)

(18) Charte des droits de la famille, l'article 5, (délivré par le Saint-Siège le 22 Octobre 1983).

Tous ces droits sont sérieusement menacés aujourd'hui par les lois : telle que celle proposée en Écosse, qui cherche à nommer une « personne désignée » pour chaque enfant, cette « personne désignée » aurait le droit d'intervenir dans la famille, remplaçant les droits et prérogatives des parents. Ces lois constituent une menace immédiate pour la famille. L'Instrumentum Laboris ne parvient pas non seulement à faire quelque chose pour protéger les enfants et les parents de ces lois mais, en fait, compromet gravement leurs droits.

L'« émancipation des femmes »

Le sujet du paragraphe 30 est « Le rôle des femmes » et il adopte sans critique des notions modernes laïques de « l'égalité des sexes ». Le paragraphe affirme que « de nombreux endroits sont témoins d'une émancipation de la femme qui indique clairement le rôle de la femme dans la croissance de la famille et de la société ». Il n'y a pas de sensibilisation démontrée ici des souffrances causées à de nombreuses femmes et à de nombreuses familles à la suite de la pression sociale et économique qui oblige les femmes à être hors de la maison laissant souvent les enfants à être pris en charge par d'autres. La Charte des Droits de la Famille qui stipule à l'article 10 que les salaires « devraient être tels qu’ils ne forcent pas les mères à travailler loin de la maison au détriment de la vie familiale et de l'éducation des enfants en particulier » (19).

(19) Ibid, article 10.

L'Instrumentum Laboris ne partage pas cependant ces préoccupations ; le document déplore plutôt explicitement le statut de la femme dans le monde « en développement » même si les structures familiales traditionnelles sont plus susceptibles d'être maintenues par les familles dans ces pays. Le document affirme également que « dans les pays occidentaux, l'autonomisation des femmes nécessite une remise en question des devoirs des époux ». En l'absence de toute précision contraire, il semble que ce devrait être interprété comme un appel pour l'Eglise à embrasser la dissolution permanente des structures familiales traditionnelles et l'abandon des rôles différents mais complémentaires des hommes et des femmes.

Le paragraphe 30 conclut que l'Église doit contribuer à ces changements sociaux en impliquant plus de femmes dans « le processus de prise de décision » dans l'Eglise et dans « la gouvernance de certaines institutions; et leur implication dans la formation des ministres ordonnés ». L'approche adoptée semble être ici du fait que les rédacteurs doivent faire preuve d'une « fidélité unique »à « l'histoire humaine » en mettant en oeuvre l'idéologie moderne du genre.

La clarté et la vérité

A ce stade de notre analyse, il est clair que l'Instrumentum Laboris échoue à affirmer clairement la Doctrine Catholique mais plutôt, par l'utilisation de termes ambigus, la compromet sérieusement.

L'aversion des auteurs pour des proclamations claires de la Vérité Catholique peut être vue au paragraphe 78 qui statue que la proclamation du « Message chrétien » requiert une « communication claire, accueillante et ouverte qui doit adoptée » par opposition à celle qui serait « moralisatrice, jugeante ou contrôlante ». Cette forme de communication préférée « témoigne [apparemment] de l'enseignement moral de l'Église, tout, en restant sensible à la situation de chaque chacun dans le même temps ». Le paragraphe 81 stipule que « la pastorale doit prendre en considération la nécessité de communiquer avec les autres dans un esprit d'ouverture au dialogue et libre de tout préjugé, en particulier dans les cas où les Catholiques, en matière de mariage et de vie familiale, ne vivent pas ou ne sont pas en état de vivre en plein accord avec l'enseignement de l'Eglise ».

Ces passages sont problématiques parce qu'ils impliquent qu'il y a un problème répandu dans l'Église au sujet de ses enseignements considérés comme moralisateurs, enclins à porter des jugements, contrôlants, insensibles, avec une approche fermée et avec des préjugés qui doivent être corrigés par une nouvelle approche. Il est plus probable que la plupart des Catholiques vivent l'expérience d’une situation dans laquelle la loi morale n’est guère proclamée.

L'appel au « dialogue » avec les personnes vivant dans des situations de péché est inadéquat. L'Église a le devoir d'offrir des vérités claires à ces personnes et de les appeler à la repentance. Notre Seigneur a commandé aux Apôtres: « Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création. Quiconque croira et sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné ». (Mc 16, 15-16) En conformité au mandat de Notre Seigneur, l'Église doit appeler les pécheurs à se repentir et à rendre claires les conséquences éternelles du péché. L'affirmation selon laquelle il y a des catholiques qui « ne sont pas en état de vivre en plein accord avec l'enseignement de l'Église » est incompatible avec la Foi Catholique, comme expliqué ci-dessus dans la section sur la Sainte Communion pour les « divorcés/ remariés ».

Le paragraphe 78 conclut par une reconnaissance du fait que « plusieurs ne comprennent pas les divers sujets du Magistère de l'Église » mais, plutôt que de proposer de nouveaux efforts à la catéchèse authentique, le document suggère que « un langage est un urgent besoin afin que tout le monde, en particulier des jeunes, puisse comprendre ». Cette proposition est déficiente de deux manières graves. Tout d'abord, la tentative de refonte de la Vérité Catholique dans un nouveau langage est une tentation récurrente et un danger toujours présent à l'intégrité de la Doctrine Catholique. Le langage théologique et philosophique précis, développé au cours des siècles, ne peut être modifié ou abandonné facilement sans modifier le contenu de ce qui est enseigné. Deuxièmement, l'approche est contraire à celle qui fut suivie avec succès par l'Église au cours des siècles à savoir d'amener les jeunes à une meilleure connaissance et à l'épanouissement de leur potentiel intellectuel plutôt que de modifier ce qu'ils apprennent en le rendant plus facile à comprendre.

L'Instrumentum Laboris manifeste dans de très nombreux endroits un manque de clarté et de soins dans les revendications et les expressions qu’il utilise. Les exemples ci-dessous sont donc donnés afin que les lecteurs puissent voir que les erreurs et les ambiguïtés de l'Instrumentum Laboris dépassent les questions relatives à la vie, au mariage et à la famille qui sont mis en exergue par cette analyse.

- Le paragraphe 75 appelle à l'adoption « d’un langage symbolique, expérimentiel et significatif dans la prédication et la catéchèse ». Ceci est une approche erronée parce que ça néglige la transmission de la Doctrine Révélée, qui est le principal objectif de la catéchèse.

Le paragraphe 83, inclus dans une section intitulée « Une symphonie de différences » statue que, fondé sur l'existence du pluralisme culturel et religieux, certains souhaitent que le Synode conserve et valorise l'image de cette « symphonie de différences ». Cette phrase confuse semble obscurcir les allégations formulées par l'Église de posséder la plénitude de la vérité et sape son élan à l'évangélisation. Le paragraphe se poursuit ainsi : « De manière générale, il y a des indications que la pastorale sur le mariage et la famille a besoin d'apprécier les éléments positifs présents dans les différentes traditions culturelles et expériences religieuses, qui sont « praeparatio évangélica » qui veut dire « une préparation à l'Evangile ». Cette déclaration suppose que l'Église elle-même n'a pas tous les moyens de fournir la totalité de la « pastorale »; si oui, se pose la question de ce que l'on entend par « pastorale » non seulement dans ce passage, mais dans tout le document. Le soin des pasteurs de l'Église pour leurs troupeaux devrait être ordonné principalement au salut des âmes et l'Église possède déjà tous les moyens nécessaires pour atteindre ce but.

Le paragraphe 127 déclare que les mariages mixtes de religions et les mariages de disparité de culte devraient appeler « à une formulation d'une politique de comportement dans laquelle aucun conjoint n’entraverait le chemin de la foi de l'autre ». Ceci semble impliquer que le conjoint catholique ne devrait pas essayer d’amener son conjoint à l'Église catholique. En outre, il est problématique de se référer à la pratique d'une fausse religion comme un « cheminement de foi ». La foi est la vertu théologale par laquelle l'intellect sanctionne les Vérités révélées par Dieu et enseignées avec autorité par l'Église ; par conséquent, le terme ne peut être appliqué à de fausses religions.

Un autre défaut du document est sa tendance à déployer un langage rhétorique qui ne donne pas de signification claire. Un exemple peut être trouvé dans le paragraphe 110 à la section intitulée « L'art de l'accompagnement »

« Pour l'Église, approcher la famille comme compagnon pour un voyage signifie adopter une mentalité prudente et différenciée. À certains moments, cela signifie d'être à ses côtés et écouter en silence; à d'autres moments, c’est de se tenir devant pour indiquer la voie à suivre; et à d'autres moments encore, c’est se tenir derrière pour soutenir et encourager ».
Les auteurs de l'Instrumentum Laboris semblent essayer de se distancier de certaines inclusions dans le document qui supporterait une enseignement clair.

Le paragraphe 134 se lit ainsi (souligné par nous):

Certains y voient un besoin de continuer à faire connaître les documents du Magistère de l'Eglise qui favorisent la culture de la vie ...

Le paragraphe 135 est ainsi libellé :

« Certains appellent de toute urgence les Chrétiens engagés dans la vie politique de faire des choix appropriés et responsables en adoptant des lois qui favorisent et défendent la vie ».

Cependant, de nombreuses sections du document, y compris la plupart de ceux que nous avons identifiés, sapent la Doctrine Catholique, les opinions sont présentées directement et sans mentionner que ce ne sont que des opinions tenues par « certains ». Par exemple, dans le paragraphe 92, nous lisons : « Les Chrétiens doivent s'engager directement dans la vie socio-politique en participant activement au processus décisionnel et en introduisant la Doctrine Sociale de l'Église dans les discussions avec les institutions ». Il semblerait que lorsqu'ils traitent de questions de « justice sociale », les auteurs n’ont aucun problème à considérer les opinions comme étant les leurs, mais quand les sujets entrent en conflit avec l'idéologie laïque, ils sont réticents à le faire.

Les lecteurs peuvent investiguer davantage cette suggestion en consultant les paragraphes mentionnés dans les sections précédentes de l'analyse et en les comparant avec le ton adopté dans les paragraphes 134 et 135 ci-dessus cités.

Le péché

Un des éléments les plus graves de l'Instrumentum Laboris est la négligence de toute discussion sur le péché même quand il faut discuter de pratiques objectivement pécheresses. En fait, l'ensemble du document a un ton nettement naturaliste et pélagien (Doctrine de Pélage, moine du ves., relative à la grâce et au péché originel, qui soutenait que l'homme pouvait assurer son salut par ses seuls mérites.). Un exemple de cela peut être trouvé dans le paragraphe 9 qui décrit « la dépendance à l'alcool, aux drogues ou au jeu » comme un résultat potentiel des « contradictions sociales et les inconvénients qui font partie de la vie de famille ». Alors qu’il y a de la vérité dans cette déclaration, c’est frappant que ce passage ne fasse aucune mention de la nature humaine déchue et de la propension de l'homme à pécher.

Le manque d'emphase sur le péché est le résultat d'un manque de centration sur Dieu. Lorsque l'homme se met au centre, le péché qui est principalement une offense à Dieu, est ignoré. 20 Le paragraphe 15 traite des problèmes d’« exclusion sociale » et met le blâme sur un système économique qui supprime la personne humaine du centre. En fait les problèmes sociaux ne sont pas dus à l'exclusion de l'homme du centre mais bien à l'exclusion de Dieu du centre21. Cette réalité est à peine évoquée dans ce document même si l'Église a été créée pour conduire les hommes et les femmes à l'union avec Dieu .

20 ST II-I q. 71 A.6.

21 « Dans la première Lettre Encyclique, nous nous sommes adressés au début de Notre Pontificat aux évêques de l'Église universelle, nous nous sommes référés aux principales causes des difficultés sur lesquelles l'humanité travaillait durement. Et nous nous souvenons d’avoir dit que ces maux multiples dans le monde étaient en raison du fait que la majorité des hommes avait repoussé Jésus-Christ et Sa Sainte Loi de leur vie; et qu'Il n’avait aucune place dans les affaires privées ou dans la politique: et nous avons dit en outre que tant que les individus et les États refuseraient de se soumettre à la règle de notre Sauveur, il n'y aurait aucune perspective vraiment d’espoir d'une paix durable entre les nations ». Le Pape Pie XI, Quas Primas 11 Décembre 1925.


L'exclusion de Dieu est aussi l'exclusion de tous les moyens réels pour aider les familles « blessées », comme la prière, les sacrements et l'amour des frères Chrétiens. Ce dernier est une manifestation de la vertu théologale de la charité infuse et n’est pas une vertu acquise naturellement. Le document est de peu d'utilité pour conduire les familles dans une vie intérieure plus profonde en raison de ses distorsions et de ses ambiguïtés. Le paragraphe 38 prétend que « regarder Jésus signifie, avant tout, à écouter Sa Parole ». Cette déclaration place l’écoute de l’Écriture au-dessus même des rencontres plus directes avec le Christ, à savoir la prière et les sacrements et l'Eucharistie, qui est vraiment « au-dessus de tous » les moyens « pour regarder Jésus ».

Le paragraphe 59 a une façon problématique de traiter l'Église et apparemment on réduit l'Église, le Corps Mystique du Christ, à une sorte d'égalité avec les familles. Il stipule que «chaque famille devient de toutes les manières une bénédiction pour l'Église et elle demande pour sa part d’être considérée comme une bénédiction par la famille nouvellement née ». L'Église, l'épouse parfaite du Christ, est, en vertu de sa divine tête, la source de toutes les bénédictions qui sont versées à ces familles qui sont unies à elle. Elle possède la plénitude de la Vérité Révélée, qu'elle transmet infailliblement à chaque génération et, par les sacrements, les flux de la grâce divine pour chacun de ses membres. Toute l'humanité est absolument tenue de coopérer avec toutes les grâces offertes par Dieu, qui va les conduire vers l'Église Catholique en dehors de laquelle il n'y a pas de Salut 22. L'Église ne « demande » certainement pas à « être considérée comme une bénédiction » par toute personne, elle requiert de chaque homme et de chaque femme de la reconnaître comme étant la seule Arche de Salut.

20 ST III Q.73 a.3.

Le document poursuit en faisant appel à l'Église pour afficher une « humble volonté d'envisager plus équitablement cette réciprocité de la Bonum Ecclesiae à savoir que l'Église est une bénédiction pour la famille et la famille est [sic] une bénédiction pour l'Église ». Ici nous voyons une ecclésiologie extrêmement confuse qui traite de l'Église en tant que partie égale dans une relation avec les familles. Peut-être que les auteurs pensent de l'Église en des termes institutionnels limités comme si l'Église était simplement composée des membres du clergé et des « agents pastoraux » du type fréquemment mentionné dans le texte (paragraphes 32, 36, 75, 87 et 89). Cet accent est vu dans la multitude de références à des « programmes » (paragraphes 14, 36, 63, 75, 86, 88, 92, 94, 95, 131, 139 et 145) qui doivent être fournis pour la famille par le clergé et les « agents pastoraux ». Au paragraphe 7,5 la grâce sanctifiante fait même fait l'objet d'un programme : « Les recommandations suivantes ont été faites ... de s' engager dans des programmes raisonnables de croissance dans la grâce du Baptême ».

Conclusion

L'Instrumentum laboris, en commun avec les Relatio Post Disceptationem et Relatio Extraordinay Synodi du Synode, menacent l'ensemble de la structure de l'enseignement catholique sur le mariage, la famille et la sexualité humaine. Le document est sous-tendu par une approche qui cherche à obéir à deux maîtres : les « Signes de Dieu » et les signes de « l'histoire humaine ». Cette « fidélité à l'histoire » qui est déjà condamnée par le Magistère de l'Église, conduit les auteurs du texte à fausser l'enseignement catholique pour la mettre en conformité avec les positions dominantes idéologiques du monde séculier. La tentative d'être fidèle à deux maîtres aura des conséquences vraiment réelles pour les familles tant au sein de l'Église Catholique qu'au-delà de ses limites. Les plus grandes victimes seront ceux qui sont les plus vulnérables, en particulier les enfants nés et à naître. À la lumière de cette menace pour la famille qui vient de l'intérieur des structures officielles de l'Église, Voice of the Family répète pour la troisième fois le jugement que nous exprimions sur la Relatio Post Disceptationem et le Relatio Synodi :

Nous exhortons les Catholiques à ne pas faire preuve de complaisance ou à céder à un faux sentiment d’obéissance face à des attaques sur les principes fondamentaux de la loi naturelle. Les Catholiques sont moralement obligés de s’opposer à cette trajectoire prise par le Synode.

Matthew McCusker
Voice of the Family
Le 28 juillet 2015

Aucun commentaire:

Publier un commentaire